AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fanfanouche24


"Dans une certaine mesure, cela est vrai de tout livre que nous aimons. Nous pensons l'approcher de loin, voir s'ouvrir sa couverture protectrice et observer, bien installés à notre place dans l'auditoire, le déploiement de sa narration, et nous oublions à quel point la survie des personnages, la vie même du récit dépendent de notre présence en tant que lecteurs, de notre curiosité, de notre désir de nous rappeler un détail ou de nous étonner d'une absence, comme si notre capacité d'aimer avait créé à partir d'un fouillis de mots la personne qui est l'objet de l'amour.
Je ne sais pas encore vers quel livre les mots de Machado vont m'entraîner. "(p. 245)

Ces notes d'un lecteur et pas n'importe lequel... se savourent avec délectation. Alberto Manguel nous parle de ses grandes admirations littéraires pour Cervantès, Chateaubriand, Adolfo Bioy Casares, Machado de Assis, Dickens, etc.
Il nous livre ses rapports intimes avec sa bibliothèque, ses lectures, ses relectures, ses propres livres, sa répugnance pour les emprunts d'ouvrages... qui lui laissent comme un goût d'inachevé... des digressions sur le monde, l'actualité... mais le retour se fait toujours très promptement vers nos compagnons , les Livres...et leurs créateurs !!


Une vraie jubilation que cette lecture ... pourtant faite à plusieurs reprises; cette fois, cette relecture m'a donné une très forte impatience à lire très attentivement Machado de Assis.

"Pour Machado de Assis (de même que pour Diderot et Borges), la page de titre d'un livre devrait comporter les deux noms de l'auteur et du lecteur, puisque tous deux en partagent la paternité. " (p. 230)

"Le plus grand défaut de ce livre c'est toi, lecteur", déclare Machado de Assis sur un ton accusateur, arrivé à la moitié
des -Mémoires posthumes de Braz Cubas- (que je suis en train de lire une fois de plus)."Tu es pressé de vieillir et le
livre progresse avec lenteur; tu aimes les récits directs et animés, les styles aisés et réguliers, et ce livre ainsi que
mon style sont pareils aux ivrognes, ils virent à droite et à gauche, ils avancent et s'arrêtent, se plaignent, crient, rient aux éclats, menacent le ciel, glissent et tombent..;" (p. 230)
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}