Vous saurez, en effet, que le malheur détruit la dignité de l’homme –il est toujours bon d’être un peu éclairé à ce sujet. Ce sont là des phénomènes étranges et effrayants. Rien ne sert que l’homme s’affirme à lui-même son innocence ; dans la plupart des cas, il se méprise, à cause de sa malchance. Mais le mépris de soi-même et le vice sont dans des rapports de terrible réciprocité, ils se prêtent un mutuel concours, que c’en est épouvantable ! Il en était ainsi de Piepsam. Il buvait parce qu’il avait perdu le respect de soi, et il se respectait de moins en moins, parce que l’effondrement répété de ses bonnes intentions rongeait la confiance qu’il aurait pu avoir en lui-même.