Citations sur Quand j'étais gone... (19)
Je ne suis allé à l'école maternelle qu'une seule année. Je n'en garde pratiquement aucun souvenir, à part l'odeur écœurante de lait bouilli mélangée à celle, bien chimique, du bol en plastique dans lequel on nous sert le breuvage tiédasse.
Henri Vernes fait entrer ses jeunes lecteurs dans l'univers des adultes où des héros courageux et majeurs se trouvent confrontés à des adversaires pervers d'un âge avancé. Des héros qui règlent leurs comptes avec des techniques de combats modernes et des armes sophistiquées, dans des pays lointains, souvent peu fréquentables, comme la Colombie ou l’Ouzbékistan.
Il y a des étapes importantes qui jalonnent l’apprentissage culturel d'un enfant. Pour moi, la plus mémorable est sans doute le passage de la Bibliothèque Rose aux aventures de Bob Morane.
Une bonne série américaine c’est d’abord, et avant tout, un bon générique.
L'école rouvre ses portes en juin et l'on sent que l'année scolaire a pris du plomb dans l'aile. L'atmosphère a changé, il s'est passé quelque chose d'indéfinissable en ce mois de mai où chacun a fait ce qui lui plaisait.
Les gamins ont découvert la solidarité, la violence de la lutte des classes et la chaleur des embrassades des grévistes victorieux. Ils ne voient plus les adultes avec le même regard, ils se rendent compte que l'instituteur, lui aussi, a changé de comportement et qu'il ne leur parle pas comme avant les événements. L'imagination des enfants, dopée par le caractère imprévisible de ce printemps très spécial, a pris des proportions incroyables.
Les soirées sont magnifiques. Les habitants du quartier descendent des chaises au pied des immeubles et discutent jusque tard dans la nuit des événements de la journée. Et des événements, en mai 68, il y en a à la pelle.
Mai 68. Une fin d’année scolaire anticipée sous un soleil radieux. La fermeture de l’école primaire de la cité HLM où j’habite a jeté des centaines d’enfants réjouis dans les cours d’immeubles. Et tous ces mômes jouent, conscients qu’un grand moment de liberté leur est offert et qu’il faut en profiter au maximum.
Je fais mes premiers pas dans le stade de Gerland en tenant la main de mon père. Dès que je passe sous la porte monumentale, je me sens comme écrasé par la masse de béton grisâtre. Tony Garnier, l'architecte, n’a pas fait dans la dentelle, son œuvre grandiose me rappelle les arènes sanglantes de Ben-Hur. Je ne serais pas surpris que des chars, tirés par de magnifiques pur-sang, surgissent des vestiaires.
A Lyon on dit : "Si c'est vrai c'est dans le Progrès." Mon père a soigneusement découpé la page du journal dédiée au football pour avoir la composition des équipes et les derniers potins du vestiaire. Lyonnais jusqu'à la racine des cheveux, René souffre du manque de notoriété de sa ville, considérée par la presse sportive parisienne comme un hameau de province avec des footballeurs de pacotille.