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EAN : 9791091328418
160 pages
Gope éditions (28/10/2016)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Voici, dans une version simplifiée en français moderne, un petit texte fort surprenant. Il est connu de quelques spécialistes d'hagiographie ou de médiévistes. Il s'agit d'un récit christianisé de l'histoire du Bouddha. Si bien christianisé, d'ailleurs, que le pape Sixte V, sur la foi d'un culte qui lui était déjà rendu en raison de la diffusion de la légende, crut bon de le canoniser sous le nom de « saint Josaphat », tel qu'il figure toujours dans le martyrologe r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Barlaam et Josaphat » est une version christianisée de la vie de Bouddha qui devient ici un ermite chrétien. Ce récit fut très populaire en Occident, notamment en France, grâce à l'engouement autour de « la légende dorée » rédigée par Jacques de Voragine qui contient la légende de Barlaam et Josaphat. C'est ce côté syncrétique qui m'a attirée et m'a donné envie de cocher ce titre lors de la masse critique non-fictions.

L'aspect syncrétique est évoqué dans la préface qui revient donc sur l'origine de ce récit. C'est finalement ce qui m'a le plus intéressée dans cet ouvrage. Je suis toujours intéressée par le fait que des mêmes motifs se retrouvent dans les légendes et récits fondateurs de différentes cultures. C'est pour cela que j'ai très envie de m'intéresser à la mythologie comparée et aussi pour ça que je trouve passionnant de voir comment une légende peut voyager et se transformer au cours de son périple. Cet aspect évoqué dans la préface m'a donc passionnée mais malheureusement c'était trop court, j'aurais aimé en savoir plus, davantage rentrer dans le détail.

Quant à la légende en elle-même, elle est assez plaisante. Il ne s'agit pas d'un questionnement philosophique, ce n'est pas du Saint-Augustin, il ne faut pas s'attendre à une profondeur théologique. « Barlaam et Josaphat » s'édressait non pas aux érudits mais au peuple, il se lit un peu comme un conte et avait plutôt vocation à être didactique, pédagogique. C'est une lecture agréable et rapide qui n'est pas dénuée de poésie et qui a un côté exotique sympathique.

Je remercie Babelio et Gope éditions pour m'avoir permis de découvrir cette légende. Même si je reste un peu sur ma faim quant à l'Histoire très intéressante de ce texte, j'ai passé un bon moment.
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" Certains qui avaient connu la vie de ces deux grands hommes me la racontèrent, et je l'ai écrite en latin de la manière même qu'ils me la transmirent en témoignage de ces hommes pieux qui avaient connu la vérité. Que le Seigneur, par sa miséricorde et les prières de ses deux saints, Barlaam et Josaphat, m'accorde de l'avoir écrite de telle sorte qu'avec tous ceux et celles qui après moi la liront et prieront, nous recevions la récompense de nos corps de nos âmes. Amen ! "

" La plus ancienne attestation d'une vie de saint Josaphat est un texte rédigé en grec au XIIè siècle par un moine chrétien du nom de Sabbas, qui vivait dans les environs de Jérusalem. Son récit relate la vie d'un saint chrétien qui aurait vécu jadis en Inde (pays d'origine, justement, du Bouddha); son histoire retrace exactement la même voie que suivit le Bouddha..."

C'est un texte qui raconte donc comment ce jeune prince du nom de Josaphat va rencontrer celui qui va devenir son maître spirituel Barlaam. Il va tout quitter, père, richesse.... pour suivre cet homme venu pour lui de loin, d'au delà de la mer, du royaume de Sennar. Chrétien il va le guider dans cette croyance, Josaphat va se faire baptiser et suivre cet homme sur les pas du Christ.

Une quête spirituelle touchante. A la lecture j'ai, après les premières pages, mis de côté la vie du Bouddha pour m'investir totalement de celle de Josaphat.

Ceci dit au final la question reste en suspens, comment le Bouddha est devenu un saint Chrétien ? Telle est la question et reste le mystère à ce jour.
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Le récit est essentiellement fait de dialogues
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C'est une belle réédition de ce texte, paru déjà en 2004 chez un autre éditeur, que nous offrent les éditions GOPE et Jean Marcel qui l'a traduit de l'ancien français. Et les moindres des qualités de cette réédition ne sont pas les illustrations reprises par numérisation d'oeuvres du XVe siècle.

L'avant-propos nous éclaire sur l'origine de cette histoire et son extraordinaire popularité manifestée par les différentes versions en grec, syriaque, arabe, hébreu, géorgien, allemand, suédois, occitan etc. et bien sûr en latin dans la version abrégée de la Légende dorée de Jacques de Voragine. L'histoire de la quête spirituelle de Josaphat a, nous dit-on, maints rapports avec celle de Bouddha, le nom de Josaphat étant une déformation par les voies du sanskrit, du syriaque, de l'arabe et du grec de celui du Bouddha.

Josaphat est le fils, longtemps espéré, du roi indien Avennir, païen endurci et persécuteur de chrétiens (en lisant ce récit, impossible pour nous qui venons de voir le film de Scorsese, Silence, de ne pas penser aux martyrs espagnols, portugais et japonais du XVIIe siècle). Voulant le protéger d'un destin annoncé par des astrologues qui prédisent que ce fils sera le maître d'un grand royaume, bien plus beau que celui de son père, et qu'il se tournera vers la religion persécutée, il l'enferme dans un château, l'environnant de luxe et de tous les plaisirs de la vie terrestre, sous la surveillance de gardiens de confiance. Mais le moine chrétien Barlaam, qui a pu échapper aux persécutions, parvient à l'approcher, à le convertir et le baptiser. le roi, qui en est averti, après l'échec de maintes tentatives, ruses et menaces pour ramener son fils à la raison, se résout à lui donner une partie de son royaume, qui devient donc chrétienne, et, à la veille de sa mort, finit par reconnaître ses fautes et la vérité de la religion de Jésus-Christ. Josaphat, plutôt que de continuer à régner, cède le pouvoir à l'un de ses intimes et, pleuré par tous ses sujets, en la vingt-cinquième année de son âge, rejoint Barlaam dans son ermitage, accompagne ses derniers instants et finit sa vie dans la solitude et la prière.

Le récit est essentiellement fait de dialogues, qui prennent souvent la forme de prédications : ainsi, est repris plusieurs fois le récit du salut, création du monde, de l'homme, du péché, alliance voulue par Dieu, la vie et de la mort du Christ et appel et envoi des apôtres. Les citations de l'Écriture sont courtes et nombreuses, parfois quelque peu modifiées. On trouve aussi maintes paraboles, soit tirées de l'Évangile, soit sous la forme d'exempla ou d'apologues du temps. Nous relèverons simplement ce passage, magnifique : après le repentir du roi Avennir, Josaphat « se prépara pour aller voir son père et mit toute sa confiance en Notre-Seigneur, assuré d'avoir pour lui ce qu'il avait tant désiré. Lorsqu'il fut prêt, de même que sa compagnie, il se mit en route et arriva chez son père, qui vint à sa rencontre en l'embrassant et le recevant avec grands honneurs et une telle joie que nul ne pourrait la décrire. » Qui ne reconnaîtra ici la parabole de « l'enfant prodigue », merveilleusement renouvelée ? Nous n'omettrons pas de signaler que tous les propos chrétiens commencent sans exception par des louanges à Dieu et des grâces rendues à Sa grandeur et à Son amour.

L'adaptation en français moderne de Jean Marcel – on ne pouvait que s'y attendre, venant d'un si bon connaisseur et maître de la langue – est parfaite avec, me semble-t-il, une touche du XVIIe siècle qui ne saurait nous déplaire.

Yves Avril, ancien chroniqueur de le bulletin des lettres, février 2017.
Lien : https://barlaametjosaphat.bl..
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Cet ouvrage est la transcription en français « lisible », moderne, d'un récit hagiographique du 13e siècle en vieux français. L'histoire reprend la trame d'un récit assez répandu au Moyen-Age, une sorte d'avatar de la vie du prince indien qui devint Bouddha (... plusieurs siècles avant Jésus-Christ, entre parenthèses). Ici le prince est nommé Josaphat ; comme prêté à Bouddha il est élevé en vase clos, dans l'opulence, et dans l'optique de lui cacher les notions mêmes de maladie, de vieillesse et de mort.
Il les découvre pourtant, et prend conscience de l'extrême précarité des richesses, des plaisirs, et de toute vie terrestre. Il en est ébranlé. Entre en scène un ermite, Barlaam, qui lui enseigne les principes de la religion chrétienne. Ici, en gros  : croire / faire le bien / se mortifier, afin de gagner dans l'au-delà une éternelle félicité.
Barlaam est séduit ; après avoir assuré la conversion et le salut de ses administrés, il se dépouille de tout et finira par devenir ermite lui-même.

le récit (150 pages) se lit facilement. Il fait figure d'enluminure, naïve et sans nuance, et d'une apologie de la vie d'ermite. Pas de place, dans cette optique, pour la mesure ou pour le doute ; rien ici-bas n'est à sauver, sinon la foi la plus extrême et la perpétuelle pénitence. Je ne suis pas historien, mais cela éclaire vraisemblablement une partie de la mentalité du Moyen-Age. le livre, à ce titre, a une valeur de témoignage. Et également, à notre époque, une saveur certaine d'exotisme !
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La version arabe chrétienne du Roman de Barlaam et Joasaph ou Ḫabar Barlām wa Yūwāṣaf remonte au XIe siècle. Tout comme la version grecque, dont elle est la traduction, elle reproduit la quasi-totalité de l’Apologie d’Aristide dans le cadre du débat organisé entre chrétiens et idolâtres. La présente communication tentera d’étudier les particularités de cette version du débat et de repérer ses échos dans la littérature ecclésiastique, ainsi que ses utilisations apologétiques chez les auteurs arabes chrétiens.
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