Ça fait une compagnie qui a le bon goût de ne pas perdre ses poils. La télévision est le chat des solitaires qui n'aiment pas faire le ménage.
C'était un petit bateau, pas grand-chose en apparence, mais le bout d'un rêve, c'est forcément un grand quelque chose.
Je pensais que le monde se divisait en deux catégories : ceux qui traient leur linge avant de faire la lessive et les autres. Je me suis trompé : en fait, la différence est entre ceux qui sont dans les réalités de la vie et ceux qui sont en dehors. Ceux qui sont dans deuxième catégorie y sont enfermés à jamais, ils peuvent lutter pour faire bonnes mesure mais seront toujours démasqués.
Elle n’avait rien trouvé, avait filé chez sa boulangère, c’était toujours là qu’elle allait quand elle ne trouvait pas quelque chose. La boulangère voyait tout, savait tout, connaissait tout. La boulangère était le Google du XXe siècle. Il suffisait de prononcer les bons mots-clefs et elle vous donnait les noms à contacter.
Je m'avance vers l'océan pour guetter les voles d'un navire. Je m'avance vers l'océan parce que c'est beau l'océan quand on n'a plus rien à regarder. Je m'avance vers l'océan parce qu'il n'y a rien à trouver dans la forêt et que, quitte à jouer les robinsons, autant en profiter pour prendre quelques couleurs."
J’avais un bateau mais le bateau coulait. J’étais sur le pont, réfléchissant aux différentes options qui s’offraient à moi. Le bateau coulait et rien ne pourrait l’en empêcher. Il y avait une fuite, une avarie, un trou dans la coque, que sais-je ? Mais c’était mon bateau et les capitaines n’abandonnent pas leur navire. Je ne savais pas dans quelle mesure j’en étais le capitaine. Après tout, ce n’était qu’un tout petit bateau et je n’avais pas d’équipage, pas de témoin pour dire que j’étais resté jusqu’au bout. Pour me donner du courage, je lançai aux vents un : « Les femmes et les enfants d’abord ! » Il n’y avait ni femme ni enfant et mon bateau coulait toujours. (« Mon bateau »)
J’avance avec mon chargement, tant bien que mal, attirant sur moi les regards des gens qui s’étonnent d’un rien.
Depuis qu’elle ne travaillait plus, elle regardait tout ce qui bougeait sur le petit écran, revendiquant son appartenance à la caste très prisée des ménagères de moins de cinquante ans.
Parce que dehors il faisait froid et que mon frigo était vide, parce que cela faisait longtemps que je n’avais pas surpris les regards complices que des musiciens s’échangeaient, que je n’avais pas vu une liste de chansons posées sur le sol ou une serviette roulée en boule sur un tom basse.
En fermant les yeux, je revenais vingt ans en arrière. En les ouvrant, elle était toujours là et, même avec un yaourt à la main, elle était toujours aussi belle. Le rock ne doit pas avoir peur des yaourts. (« Rappel »)