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EAN : 9782253243380
224 pages
Le Livre de Poche (03/01/2024)
4.28/5   1233 notes
Résumé :
Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d'amour que le jeune homme a vécue au milieu de l'Enfer. Alors que l'enquête progresse, la France se rapproche d'une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, deven... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (319) Voir plus Ajouter une critique
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Dans les années 1920, un ancien combattant français rentré manchot de la guerre s'est donné pour mission de rechercher les soldats dont on a perdu la trace durant la « der des ders ». Parmi les enquêtes qui lui tiennent particulièrement à coeur, il y a celle que lui a confié une certaine Mme Joplain : retrouver son fils Émile, qui n'est jamais revenu de la guerre…

Le narrateur de ce roman livré à la première personne est un poilu dont on ignore le nom, qui, après avoir perdu quatre années de sa vie, sa main gauche et de nombreux compagnons d'armes dans l'enfer de 14-18, nous ramène sur le champ de bataille, à la recherche de pistes permettant de retrouver les nombreux disparus de la guerre. Une recherche de témoignages qui nous ramène dans les tranchées, entouré de corps mutilés, de sang, de boue et d'explosions…un massacre dont certains sont revenus, mais jamais indemnes… hantés à jamais par l'horreur de la première guerre mondiale.

Heureusement, au milieu de cette boucherie sans nom, l'enquêteur découvre qu'Émile Joplain était un poète qui écrivait chaque jour à sa bien-aimée, une paysanne alsacienne qu'il avait juré d'épouser après la guerre. Cette magnifique histoire d'amour, aussi grande que la guerre qui la dévore, apporte un brin de lumière au coeur des ténèbres… à l'image de cette « Fille de la Lune », apparition onirique, venue réconforter les soldats tombés dans le « no man's land »… un peu de poésie dans ce monde de brutes !

Celui qui parvient à distiller cette beauté au coeur de l'horreur, d'une plume poétique et délicate, parsemant son récit de personnages attachants aux noms particulièrement musicaux, se nomme Gilles Marchand. Un auteur lourdement armé de mots qui font toujours mouche, rendant hommage à cette génération sacrifiée sur l'autel de la guerre, tout en invitant à réfléchir sur certaines aberrations de ce conflit, dont le sort des alsaciens…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Ma mémoire de la première guerre mondiale est fabriquée en partie par « La vie et rien d'autre », film de Bertrand Tavernier multi nominé en 1990, et par « Les nouveaux Oberlé » roman de René Bazin paru en 1919.

L'écrivain a consacré plusieurs ouvrages au drame de l'Alsace-Lorraine (Les Oberlé en 1901, Les nouveaux Oberlé en 1919, Baltus le Lorrain en 1926) et aux amitiés et amours que les familles conservaient de part et d'autre d'une frontière déplacée au fil des traités.

Le cinéaste a réalisé son chef d'oeuvre en se penchant sur les disparus, sur « le soldat inconnu », sur la quête des familles souhaitant au moins donner une sépulture à leurs enfants morts pour la France.

Gilles Marchand fusionne les deux drames en confiant à un soldat inconnu (manchot dont l'épouse Anna a péri de la grippe espagnole) la mission de retrouver Emile Joplain disparu en 1917 sur le front de Vimy.

L'enquête révèle qu'Emile, héritier d'une dynastie bourgeoise, s'est amouraché dès 1907 de Lucie, gracieuse alsacienne, fille sans dot des Hamel, modestes employés de maison. Union doublement impossible entre un français et une allemande, entre « un beau parti » et une « moins que rien » … Madame Joplain mère veillait à ce que son fils oublie Lucie. La guerre devait séparer Emile et Lucie.

Gilles Marchand glisse ses acteurs dans les espaces laissés libres par Henri Barbusse, René Benjamin, Roland Dorgelès, Maurice Genevois, Jean Giono et donne corps à la légendaire « fille de la lune » en écoutant le poilus et les gueules cassées raconter leurs campagnes et leurs souffrances, à Verdun ou à Vimy aux cotés des canadiens et des « indiens ».

Le soldat désaccordé est un bouleversant récit, écrit avec le sang des poilus, entre les deux guerres, dans un contexte où nombreux étaient ceux qui croyaient à la « der des der », alors que le nazisme grandissait.

J'apprécie beaucoup ce roman et, parvenu à son terme, je pense aux ukrainiens où des familles sont partagées entre leurs racines russes et ukrainiennes et où des Emile et des Lucie disparaissent quotidiennement. Eternelle tragédie de l'histoire …
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La grande guerre. le grand amour.
Après « Requiem pour une apache », Gilles Marchand change de tribu et d'époque. Son personnage central est un ancien soldat quasi inconnu. Pas de nom, pas de prénom. Sur le champ de bataille, il a perdu une main et il y a aussi laissé une bonne partie de son âme. Il aurait pu rentrer chez lui auprès de sa belle mais il était resté avec es camarades, chargé du transport des troupes et des blessés. La peur de retrouver le cours d'une vie qui ne pouvait plus être normale.
A l'armistice, la grippe espagnole a pris le relais de la guerre pour donner un coup de main à la grande faucheuse. La seconde couche de l'horreur. le destin a de la suite dans les idées quand il s'agit de pourrir la vie des innocents.
L'ancien combattant ne s'en est jamais remis et dans les années 20, il jette toutes ses forces dans la recherche de soldats disparus. le décor du roman est planté sur le squelette des tranchées.
Une affaire en particulier va hanter ce détective de la mémoire et retrouver la trace du soldat Joplain va devenir pendant plusieurs années une obsession. Pourquoi ? Parce qu'elle va faire écho à ses regrets. Il apprend que Lucie, la fiancée de Joplain était montée au front pour retrouver son poète, n'hésitant pas à parcourir les tranchées, interroger les blessés, nettoyer les visages des cadavres pour retrouver son homme.
Dans l'horreur de la guerre, cet amour absolu va alimenter un mythe que l'ancien soldat va suivre, interrogeant tous ceux qui ont croisé Joplain ou sa fiancée pour savoir si les deux amants ont pu se retrouver.
Jeu de piste sur des champs de ruines, visite guidée de l'enfer, l'homme s'accroche à cette folle histoire d'amour pour fuir une époque qui n'est plus la sienne et les bruits de pas cadencés qui annoncent un nouveau conflit. La der des der qui ne sera pas la der.
J'ai beaucoup aimé la première moitié du roman, qui installe merveilleusement le récit et les personnages. La quête des disparus est propice au romanesque et l'auteur offre un hommage appuyé aux victimes de guerre, qu'ils soient soldat ou civils. Gilles Marchand ne manque pas de style et certaines formules font vraiment mouche.
Hélas, j'ai été déçu par un dénouement qui ressemble à une pirouette, le récit passe de la crudité des batailles à un romantisme un peu trop ésotérique. Un peu de poésie dans un monde de brutes ne fait pas de mal mais elle m'a éloigné des personnages. Un joli rendez-vous qui se termine par un dernier verre… de Champomy.
C'est d'autant plus dommage qu'on sent l'auteur habité par son sujet et soucieux de retranscrire au mieux les traumatismes visibles et invisibles de la guerre. Il a créé également de beaux personnages secondaires et singuliers qui ne font pas de la figuration. Un très bel hommage à ceux qui restent.
En fait, je crois surtout que ce roman est trop court. Sans demander la densité de « ceux de 14 » de Maurice Genevoix, l'époque, l'histoire, cette enquête qui s'étale sur plus de dix ans et des personnages attachants méritaient plus de deux cent pages avec une police d'écriture bien grassouillette qui préservera la dioptrie des bigleux. Même le rythme du roman semble couper dans son élan.
La dernière impression n'est pas toujours la meilleure.
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Un roman remarquable qui a sous de fond la première guerre mondiale, qui devait être "La der des der". Un ancien soldat, victime dés les premiers jours de son enroulement, d'une blessure qui entraînera l' amputation de sa main, il est invalide et démobilisé, une dure sentence pour lui. Il essaye, tant bien que mal, à s'accrocher aux branches, pour pouvoir servir son pays, La France. Cela ne sera pas suffisant mentalement pour lui, Il décide de rentrer chez lui, se marie avec l'amour de sa vie ,Anne, un amour intense, fusionnelle, un espoir pour retrouver confiance en lui , de lui donner l'espoir de continuer d'une façon positive. Un jour, une femme vient le contacter , pour rechercher son fils, Émile Joplain, Elle est persuadé que ce dernier n'est pas mort, mais pourquoi ce silence. Il se lance dans cette quête, et va découvrir au fur et à mesure, que la disparition d'Émile prend à notre sens. Il découvre une véritable histoire d'amour. Un amour désapprouvé par cette mère, cette jeune fille , Lucie, est issue d'un milieu modeste, et une telle union est inconcevable. Une sensation que le narrateur s'identifie à Émile, par rapport à son vécu, Il se donnera coeur et âme, à ses recherches. Une affaire qui va perdurer pendant plusieurs années, Arrivera t'il à résoudre cette énigme? Arrivera t'il à panser ses propres maux? L'auteur nous embarque sans aucune difficulté dans ce récit, une sensation d'être acteur et non lecteur, une adaptation cinématographique pourrait être envisageable, tel "Au revoir la haut" de Pierre Lemaître . L'auteur use d'une plume percutante, visuelle, entraînant une lecture addictive et captivante, malgré cette période horrifique.
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Comme bon nombre de ses compagnons de galère, il n'est pas parti la fleur au fusil, loin s'en faut... Mais contrairement à d'autres, qui auront passé de longues années au front ou qui n'en seront jamais revenus, sa participation au combat a coupé court dès l'automne 1914, avec la perte de sa main. Pour autant, voulant se rendre utile auprès de ses camarades, il ne rentre pas chez lui, où l'attend sa chère Anna, mais se rend, d'un bout à l'autre de la France, là où l'on a besoin d'un chauffeur ou d'un cantinier... La guerre finie, il se donne pour mission de retrouver ceux dont on a perdu la trace. Un cas va particulièrement attirer son attention : celui d'Émile Joplain. Un matin de 1925, il rencontre sa mère, Jeanne, qui dit ne plus avoir de nouvelles de lui depuis sa dernière lettre en 1916. Pour autant, elle est certaine qu'il n'est pas mort. En acceptant de travailler pour elle, il ne sait pas encore que cette affaire va l'occuper pendant plus de 10 ans...

Drôle de boulot que celui d'enquêteur qu'exerce le narrateur, dont on ne connaît pas le nom. Peut-être parce qu'il n'arrive pas à tourner la page de cette maudite guerre, peut-être parce qu'il espère un semblant de justice, après tant d'injustice, il essaie, tant bien que mal, de retrouver les soldats disparus. Dont Émile Joplain, jeune homme qui n'aura de cesse d'écrire des poèmes, amoureux de la belle Lucie à qui il a promis l'union. Si Jeanne Joplain réfute cette amourette avec cette Alsacienne, notre enquêteur va pourtant se mettre en tête de la retrouver elle aussi. À force de kilomètres parcourus, de récits et confidences recueillis, de ténacité, se dessine peu à peu les destins de ces deux amoureux séparés par la guerre. Si La Fille de la Lune se pare de mystères, si Lucie s'arme de courage, si Émile sème ses poèmes, Gilles Marchand, lui, raconte, avec beaucoup d'émotions et de tendresse, les poilus, la boue, la guerre, la folie meurtrière mais aussi l'amour, l'espoir, l'étincelle de la vie. À la fois grave et léger, bouleversant et parfois drôle, ce roman nous émeut, nous transporte, sur fond d'accordéon et de poésie, et nous fait croire en cette incroyable force de l'amour qui permet de mener tous les combats et qui lie, malgré les épreuves, les hommes et les femmes.
Poignant et terriblement humain...
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critiques presse (5)
OuestFrance
22 mai 2023
Quelques jours après avoir couronné lors de la Fête du livre de Quiberon, l’écrivain Gilles Marchand a reçu le prix des Libraires pour son roman « Le Soldat désaccordé ».
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Bibliobs
22 mai 2023
L’auteur de 47 ans a été récompensé pour « le Soldat désaccordé », son sixième roman, qui raconte une enquête pour retrouver un soldat de la Première Guerre mondiale porté disparu.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
15 mai 2023
Le Soldat désaccordé est le cinquième roman de Gilles Marchand, ce qui le rendait éligible à ce prix au positionnement inédit.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LePoint
09 septembre 2022
Dans « Le Soldat désaccordé », Gilles Marchand évoque le deuil collectif de la Grande Guerre à travers une poétique histoire d’amour.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeSoir
18 août 2022
Un ancien combattant français mène l’enquête pour retrouver un soldat disparu pendant la guerre. Gilles Marchand nous fait découvrir une folle et magnifique histoire d’amour.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (246) Voir plus Ajouter une citation
"Les mères et les femmes, ça suffit pas toujours. Pas quand tu passes quatre ans dans la boue et dans la merde. Le coeur, faut le faire battre. Tout le monde était en manque d'amour, en manque de tout, mais surtout d'amour. Et ça nous rendait fous. Le bruit. La peur et la privation de sommeil. Y en a qui désertaient uniquement pour retrouver leur femme. Et si c'était pas la leur, ça faisait bien l'affaire. On aimait bien s'raconter ces histoires de coeur et de fesses, ça nous faisait un peu de convivialité. Y avait des spécialistes, des fanfarons qui avaient soi-disant mis tout Paris dans leur lit!"
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Lucie et Émile se retrouvèrent au mois de juillet 1910.
Émile et Lucie se retrouvèrent au mois de juillet 1911.
Emie et Lucile se retrouvèrent au mois de juillet 1912.
Émice et Lulie se retrouvèrent au mois de juillet 1913.
Leur vie n'était que juillet. Le reste de l'année n'existait pas, n'avait pas d'intérêt, n'était que torture, solitude et malheur.
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C'est peu après que je me suis noyé dans le travail aux côtés de Blanche Maupas. Nous préparions le dossier pour la réhabilitation de son mari. Je crois bien que c'est son amour qui m'a réveillé. J'étais impressionné par sa conviction, par le courage qu'elle mettait pour faire réviser le procès. J'ai compris que même après la mort, il restait de l'amour. On ne sait pas quoi en faire, mais ça vaut le coup de se battre et de le nourrir.
C'est pour ça que, quelques années plus tard, je me suis tant investi dans l'histoire d'Emile et Lucie. Parce que c'était un amour incroyable, magnifique, entier, sans concession, et que chaque histoire que je croisais contribuait à redonner vie à la mienne.
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ça sert à ça, les histoires, à rentre la vie meilleure. On avait les pieds lourds , alors on s'interdisait d'avoir le cœur trop lourd. On ne pouvait pas ajouter les larmes à la pluie, on aurait coulé. Et il fallait avancer.
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Je repensais à un vieil officier qui m’avait dit un jour que les dates gravées sur une pierre tombale n’avaient pas de valeur en soit : que ce qui comptait, c’était le trait d’union.
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Videos de Gilles Marchand (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilles Marchand
Dans cet épisode de L'Intention, Gilles Marchand, romancier et musicien dans un groupe de rock nous parle de son roman «Le Soldat désaccordé», publié au Livre de Poche. Gilles Marchand nous transporte dans une histoire d'amour émouvante, tissée à travers des lettres échangées pendant la Première Guerre mondiale. Un vétéran, blessé et hanté par les horreurs de la guerre, se lance dans une quête pour retrouver Emile Joplin, un soldat disparu depuis 1916. L'auteur explore le thème de la mémoire et de la poésie au travers de ce récit, s'efforçant de trouver un équilibre entre fidélité historique et récit romanesque. Il souhaite partager le devoir de mémoire sur la Première Guerre mondiale, une période souvent méconnue ou oubliée. Écrire sur ce sujet a également ravivé son intérêt pour la poésie, lui permettant de retrouver le plaisir de l'écriture. La poésie peut-elle se glisser au milieu de l'enfer jusqu'à y faire jaillir un peu de lumière?
Concept éditorial: Hachette Digital en collaboration avec Lauren Malka Voix et interview: Laetitia Joubert et Shannon Humbert Écriture: Lauren Malka Montage, musique originale: Maképrod Conception graphique: Lola Taunay Photo auteur: © DR Extraits musicaux : Becha de Dakhabrakha et par Dakh Daughters ( 2016 Dakh Daughters)
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