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EAN : 9782373050134
260 pages
Aux forges de Vulcain (25/08/2016)
3.79/5   362 notes
Résumé :
Un comptable se réfugie la journée dans ses chiffres et la nuit dans un bar où il retrouve depuis dix ans les mêmes amis. Le visage protégé par une écharpe, on ne sait rien de son passé. Pourtant, un soir, il est obligé de se dévoiler. Tous découvrent qu'il a été défiguré. L'homme commence à se raconter. Léger et aérien en apparence, ce récit devient le roman d'un homme qui se souvient et survit – vivante et poétique incarnation d'une nation qui survit aux traumatis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (117) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 362 notes
« Je pensais seulement en lire une page ou deux, histoire de voir… Et puis, les dix premières coulent sans que je m'en aperçoive. »
C'est ce qui arrive au narrateur devant un livre cher à son enfance, c'est ce qui m'est arrivé en ouvrant les premières pages d'une bouche sans personne. Ça coule et coule sans pouvoir refermer le livre.

Parce que le narrateur, avec sa cicatrice qu'il cache sous une écharpe et son poème, il m'a émue puis il m'a fait sourire, il m'a attendrie, j'avais envie d'être près de lui dans ce bar auprès de Thomas, Sam et Lisa, ces acolytes de comptoir. Même à son travail, j'avais envie d'être près de lui. Non, je ne lui demanderai pas ce qu'il compte puisque Monsieur est comptable. Ce passage est d'ailleurs truculent et recèle d'anecdotes pour clouer le bec aux plus lourdauds.
Monsieur le comptable, il aime les chiffres, c'est plus facile que les gens. On compte, pas obligé de parler. Mais quand le bureau ferme, il est seul et cogite. Pas simple de passer inaperçu avec pareille cicatrice. Ses amis de comptoir s'interrogent. Ils l'apprécient depuis ce temps et ils aimeraient le connaître un peu, lui qui ne parle jamais de lui. Alors le comptable remplace doucement les chiffres par des mots et se dévoile. Il sort de son porte-feuille une photo jaunie par le temps, celle de son grand père Pierre-Jean.

Doucement, avec tendresse, le narrateur dépose ses souvenirs comme on fleurit une tombe, comme un ballet où le masque tombe dans une chorégraphie emprisonnant le passé sous des pas qui vont crescendo dans chaque recoin de la vie. Chut, pas un bruit, une mouche se prépare pour son cha-cha-cha du soir. Chut, pas un mot, le poète se prépare à rentrer en scène.

Une bouche sans personne, c'est ce que je qualifie de littérature précieuse parce que les mots sont précis, brillants, sensibles, même que certains sourient comme ça l'air de rien. Et c'est bon de lire un roman tout simplement bien écrit, bien amené et pétri d'humanité.
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Comptable dans une entreprise, à 47 ans, j'ai pris l'habitude, après le boulot, de retrouver mes amis au bar de Lisa. J'arrive souvent le premier et Lisa, derrière le comptoir, m'accueille toujours avec le sourire. Elle allume le percolateur et me sert mon café. Arrive alors Sam, que j'ai rencontré ici par hasard, il y a dix ans. Pas un bavard, Sam. Suivra peu de temps après Thomas. Une soixantaine d'années, il n'a pas retrouvé de travail depuis qu'il a vendu sa papeterie. Il écrit un roman dont il ne parle jamais. On a pris nos habitudes ici : on boit un café, on écoute de la musique, on joue à la belote. On discute. Ce soir-là, en buvant mon café, une maladresse et le liquide brûlant s'écoule dans mon cou et vient tâcher l'écharpe que je porte à longueur d'années pour cacher ma cicatrice. Une cicatrice qui part de ma lèvre inférieure jusqu'au tréfonds de ma chemise. Cet incident marquera à jamais la suite de mon histoire. En effet, mes amis se sont rendus finalement compte qu'ils savaient peu de choses sur moi et encore moins l'origine de ma cicatrice. Les souvenirs remontent alors à la surface, notamment dès lors que je leur montre une photo jaunie de papi Pierre-Jean...

Gilles Marchand nous plonge dans les souvenirs du narrateur, un comptable qui aime compter, et qui, au fil des soirées passées chez Lisa, racontera, devant ses amis d'abord puis devant une foule oppressante et curieuse, son passé. Il relate avec émotion, finesse et délicatesse sa jeunesse passée aux côtés de son papi Pierre-Jean, un homme fantaisiste et protecteur. Un récit sensible au dénouement émouvant. Un récit entrecoupé de situations fantasques, incongrues ou plus légères comme le décès de la concierge qui occasionne un amoncellement gigantesque des poubelles, une lettre de Monsieur Panzani, des animaux qui parlent ou encore les rencontres avec la dame au chien. Des situations loufoques qui permettent de décrire intelligemment les blessures et les failles. Les personnages sont vraiment attachants, chacun avec ses blessures : Thomas et ses deux enfants qu'il n'a jamais eus, Sam qui reçoit des lettres de ses parents morts, la belle Lisa dont le narrateur est secrètement amoureux et, bien sûr, Pierre-Jean qui enveloppe d'amour et d'humour la jeunesse du narrateur.
Un roman sur l'amitié, la solitude et les blessures. Un roman à la fois léger et profond, humain, habilement construit, servi par une écriture poétique et douce.
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Ce livre qui dormait sur mes étagères. Discret, pas prétentieux pour deux sous, il attendait son heure. Je le croisais souvent.

Puis vint la rencontre.

Fin des années 80, le narrateur est comptable et se blottit derrière les chiffres comme on se noie. le visage dissimulé dans une écharpe mal apprivoisée, il se cache des autres. Pourtant il y a ce bar, où il retrouve la belle Lisa et ses camarades de comptoir. C'est là que soir après soir, il va raconter ce grand-père grandiose et chimérique, ce Pierre-Jean. le comptable décompte les mots et devient conteur, la magie de l'enfance s'empare de lui.

Ce livre, habilement construit, nous emmène à la suite de son héros au coeur grand comme une légende. Dans ce quotidien où peu à peu, la réalité déborde de toutes parts.

Ce livre ne ressemble à nul autre. Il est question de poésie au quotidien, de la solitude de nos époques, de ces cicatrices que l'on cache du regard des autres. On oscille, sous la plume de Gilles Marchand entre onirisme et cruelles réalités. Entre ces pages, peu à peu, c'est l'imagination qui s'envole vers cette fin terriblement émouvante.

Un livre envoûtant, indéfinissable et finalement tellement salutaire qu'il met du baume au coeur et des larmes aux yeux. Comme on le lit, on s'envole. Au gré d'un écrivain, un vrai, qui ne ressemble à personne. J'ai lu ce livre comme on s'envole.

Un livre comme une chasse au trésor, aux multiples lectures, dans le labyrinthe du coeur d'un homme.

Un livre dramatiquement léger, terriblement romanesque. Un livre cruellement doux. Dont on tourne les pages avec une infinie délicatesse, pour ne pas lui faire mal, pour ne pas l'abîmer. Un livre qui me mène vers une plume que je vais continuer à lire, c'est une certitude.

Un livre qui ne plaira peut-être pas aux esprits trop cartésiens mais qui emporte avec lui les rêveurs, les fracassés, les doux dingues et peut-être quelques comptables …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Le jour, il est comptable, il s'oublie dans les chiffres. Il passe le temps à compter, ne lui demandez pas quoi, il est comptable, c'est pourtant clair.
La nuit, il n'est rien ni personne, ou plutôt si, il est un ami, qui depuis dix ans rejoint au bar ses trois amis, ses trois seuls amis. Des amis qui ignorent tout de lui, sauf qu'il est comptable et qu'il dissimule le bas de son visage sous une écharpe, été comme hiver. Ils s'interrogent en silence et aimeraient bien savoir, mais comme ils sont ses amis, ils ne lui posent pas de questions. C'est leur ami, il a bien le droit de se taire, et tout le monde est heureux comme ça.
Puis un soir, une tasse de café s'échappe, c'est la tache sur l'écharpe, le menton dévoilé, et la cicatrice qui va avec et qui le défigure.
Le masque physique est tombé, l'homme comprend qu'il va devoir abattre le mur symbolique du silence derrière lequel il a enfermé son passé. Ce sont ses amis, ils ont bien le droit de savoir. Mais que la carapace est difficile à entrouvrir...
L'homme a un poème et une cicatrice qui le hantent et rameutent les souvenirs. Pour le poème, on saura tout à la fin, pour la cicatrice, on comprend qu'elle vient de loin, et ce n'est aussi qu'à la fin qu'on en mesurera l'effroyable origine.
Ca commence comme un récit doux-amer, celui d'une vie étriquée, d'un homme solitaire, isolé dans sa différence mais moins malheureux qu'on pourrait le penser, puisqu'il a des amis, et un travail qui lui convient, même s'il n'en apprécie pas les contraintes sociales et le team spirit obligatoire. L'occasion de quelques piques savoureuses à l'égard du monde de l'entreprise, du train-train quotidien et de nos habitudes qui nous ferment aux autres et à la vie.
Puis, à mesure qu'il se raconte à ses amis, le soir au café, l'imagination de l'homme déborde aux autres moments de la journée et son esprit lui fait voir un quotidien fantaisiste et coloré, comme s'il fallait compenser, le jour, la douleur et la noirceur des souvenirs qui surgissent la nuit, lorsqu'il laisse son armure se dissoudre.
Une bouche sans personne et un roman doux et cruel, léger et tragique dans lequel la fantaisie est la politesse de la souffrance. Où l'imagination débridée et la poésie instillée par un grand-père farfelu a permis à son petit-fils de survivre. J'ai pensé à Boris Vian et à Romain Gary (celui de "Gros-Câlin") pour le côté tragico-loufoque, et le mantra du grand-père "transformer le présent pour oublier le passé" m'a rappelé Romain Gary encore (celui des "Cerfs-Volants" : "Rien ne vaut la peine d'être vécu qui n'est pas d'abord une oeuvre d'imagination, ou alors la mer ne serait plus que de l'eau salée… [...] Bien sûr, il faut toujours prendre les choses telles qu'elles sont. Mais c'est pour mieux leur tordre le cou. La civilisation n'est d'ailleurs qu'une façon continue de tordre le cou aux choses telles qu'elles sont").
Un roman très émouvant, touchant, tout en pudeur et délicatesse, rempli de douceur et de silences pour affronter le fracassement d'une vie, et qui parle de mémoire et de transmission, de résilience et de solitude, de différence et surtout d'amitié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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« Ne pas s'encombrer de la réalité. Transformer son présent pour oublier son passé ».
Voilà ce que le grand-père du narrateur lui a transmis pour l'aider à vivre, l'aider à revivre après l'événement effroyable qu'il a subi (révélé à la toute fin du roman) et qui lui a laissé une cicatrice l'obligeant à porter une écharpe.


Transformer son présent, son présent de comptable, où il compte, il compte, il compte.
Mais il ne fait pas que compter, il observe, aussi. Notamment sa boulangère. La femme qui promène son chien et qu'il rencontre souvent près du réverbère. La mouche sur le mur. Cela donne lieu à des petites piques très particulières, très originales, pleines d'humour savoureux.
Et puis il y a Lisa, la serveuse du café où il se rend chaque jour, Lisa au rire chaleureux. Thomas et Sam, les deux hommes qu'il y rencontre. Il les aime, Lisa, Thomas et Sam, mais à sa façon ultra pudique, qui nous livre des passages poétiques et émouvants.
Son imagination déborde à chaque pas qu'il fait dans la rue, au bureau, chez lui, et engendre des envolées complètement délirantes, seuls endroits (encore qu'assez nombreux) que j'ai moins appréciés.

Il voit la vie avec des yeux d'enfant pour oublier son passé. Il arrive enfin à se raconter, à raconter son grand-père farfelu et aimant. Son récit est entrecoupé par la vie quotidienne changée en conte (où quand des sacs-poubelles deviennent des tranchées…)

Il nous a ouvert son armoire à souvenirs, et cela a été magique, marrant, poétique, envoûtant, atroce.
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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
Un jeune couple est installé à une table au fond. Deux verres de vin posés devant eux. Ils chuchotent, comme s'ils avaient peur que l'on entende leur conversation. (…) ils doivent avoir une vingtaine d'années, un peu plus peut-être. J'ai eu une vingtaine d'années et je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir les mains à quelques centimètres de celles d'une jeune fille. On ne m'a jamais regardé comme elle le regarde. J'ai envie de me planter devant eux et de prendre leurs mains de force, de les enlacer l'une dans l'autre en leur criant qu'ils ont de la chance, que le vie est courte, qu'il n'y a pas de temps à perdre à se tourner autour. À moins que je ne leur dise de prendre leur temps, que ce sont là sans doute les meilleurs moments : bientôt, ils n'auront plus envie de se toucher ou alors, ce sera devenu une habitude, une sorte de dû. Elle lui reprochera de ne plus la toucher, de ne plus la désirer. Lui pensera qu'elle ne le regarde plus comme elle le fait là, ce soir. Parce ce que les regards ne se commandent pas. Parce que les gestes passent, parce que lorsque c'est acquis, on n'a plus peur, parce que l'on doit s'habituer au bonheur.
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Le métro est rempli. Rempli de gens pressés. Pressés d'arriver et pressés les uns contre les autres. Il y en a qui sont contents, ça leur fait une présence, une bande de copains provisoire. D'autres en ont assez d'être serrés. S'ils n'en avaient pas assez d'être pressés, ils en auraient assez d'attendre. S'ils n'en avaient pas assez d'attendre, ils auraient retrouvé autre chose, parce que ça donne une contenance d'en avoir assez. Alors ils jettent des regards noirs. Parce que c'est la faute des autres : ce n'est pas eux qui sont trop nombreux puisqu'ils ne sont qu'un. Ce sont les autres. Il y a beaucoup trop d'autres.
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Une superbe ambiance dans le métro aujourd'hui : les gens chantaient , tapaient dans leurs mains, se serraient dan les bras , dansaient. Des confettis volaient entre les wagons, des couples s'accouplaient, des paralytiques marchaient, des hôtesses de l'air volaient dans les couloirs, un raton lavait, un valet bavait, un abbé basait, un dadais se dandinait d'un aire innocent, les mouches volaient à reculons,, les journaux étaient imprimés de toutes les couleurs, les balayeurs vidaient les poubelles sur le sol, les contrôleurs remboursaient les billets , et le conducteur n'autorisait la descente des passagers qu'entre les stations. En partant les passagers s'échangeaient leurs numéros de téléphone se promettant de remettre ça sur la ligne 12 le lendemain
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Quand un interlocuteur me demande ce que je fais dans la vie, il change irrémédiablement de sujet dès qu’il a pris connaissance de la terrible nouvelle : je suis comptable. Un métier en forme de maladie honteuse. Bien sûr, il y a les plaisanteries d’usage : « Et tu comptes quoi ? » La première fois, j’ai souri, la deuxième également. Et sans vouloir réécrire l’histoire, je pense être à peu près certain d’avoir fait l’effort la troisième et quatrième fois. La patience n’étant pas ma plus grande qualité, je suis passé dès la cinquième à un demi-sourire se résumant à la contraction de la commission gauche de mes lèvres. À la dixième, j’ai adopté un regard glaçant que je maîtrise à la perfection.
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Une journée à compter sans penser, à peine distrait par la fontaine à eau, qui continue à exciter mes collègues. Je compte pour ne plus les entendre, je compte pour ne pas me laisser embarquer par les réminiscences chimériques, je compte pour attendre le coucher du soleil, je compte parce que c'est mon métier. En fin de journée, pour profiter de ma lancée, je compte les stations de métro : seize. Je compte le nombre de passagers dans mon wagon : trente-deux. Je compte le nombre de baguettes posées verticalement derrière la boulangère : quatorze. Je compte le nombre d'événements surprenants qui se sont produits depuis ce matin : zéro. Mon rêve était bien mieux que cette journée. Comme me le répétait mon grand-père, la réalité est un peu surfaite.
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Vidéo de Gilles Marchand
Dans cet épisode de L'Intention, Gilles Marchand, romancier et musicien dans un groupe de rock nous parle de son roman «Le Soldat désaccordé», publié au Livre de Poche. Gilles Marchand nous transporte dans une histoire d'amour émouvante, tissée à travers des lettres échangées pendant la Première Guerre mondiale. Un vétéran, blessé et hanté par les horreurs de la guerre, se lance dans une quête pour retrouver Emile Joplin, un soldat disparu depuis 1916. L'auteur explore le thème de la mémoire et de la poésie au travers de ce récit, s'efforçant de trouver un équilibre entre fidélité historique et récit romanesque. Il souhaite partager le devoir de mémoire sur la Première Guerre mondiale, une période souvent méconnue ou oubliée. Écrire sur ce sujet a également ravivé son intérêt pour la poésie, lui permettant de retrouver le plaisir de l'écriture. La poésie peut-elle se glisser au milieu de l'enfer jusqu'à y faire jaillir un peu de lumière?
Concept éditorial: Hachette Digital en collaboration avec Lauren Malka Voix et interview: Laetitia Joubert et Shannon Humbert Écriture: Lauren Malka Montage, musique originale: Maképrod Conception graphique: Lola Taunay Photo auteur: © DR Extraits musicaux : Becha de Dakhabrakha et par Dakh Daughters ( 2016 Dakh Daughters)
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