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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le grand romancier espagnol Javier Marías, sans dotue un des plus grands écrivains espagnols vivants, . (Poison et ombre et adieu, Comme les amours que certains voient parfaitement dans la liste des prochains Nobel, nous plonge dans son nouveau roman dans une une société espagnole des années 80 qui reste marquée par le franquisme

A travers ce magnifique roman d'apprentissage, une éducation sentimentale , Marias parvient à surprendre avec une verve et une plume incontestables le lecteur pendant près de 600 pages avec un brillant récit qui parle de fin d'un couple et la fin du franquisme.

On est parfois perdu dans certaines disgressions mais on retombe sur nos pattes et on ne peut qu'être happé par le sens du récit et du lyrisme de cet immense romancier espagnol et international.

Avec cette si belle et si profonde réflexion sur la capacité de pardonner, et sur les affres du désir, le lecteur est entraîné à suivre les pérégrinations, du jeune Juan plongé dans cette Espagne où les mystères et les trahisons sont légions.
Un grand grand grand ( vous avez compris) livre de ces derniers mois, à lire avant de passer aux grands grands grands livres de la rentrée à venir..

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Depuis plusieurs années, l'auteur madrilène Javier Marias apparait régulièrement dans la liste des Prix Nobel possibles. Qu'il l'obtienne ne serait que justice car si l'on se place d'un point de vue strictement littéraire, il n'a que peu de concurrents pouvant se prévaloir d'un style aussi classique qu'élégant et d'une brillance soutenue. Les allergiques aux longues phrases et considérations psychologiques, qui ne le sont pas moins, auront vraisemblablement du mal à entrer dans le labyrinthique et touffu Si rude soit le début. Il n'est pas rare qu'à une question posée par l'un des protagonistes, le lecteur doive attendre une page sinon deux pour obtenir la réponse. le livre est d'une lenteur fascinante, s'égarant dans des méandres interminables comme un fleuve qui paresse avant que le courant ne devienne tumultueux. C'est assurément le reproche majeur qu'on pourra lui faire, ces digressions systématiques et ces descriptions languissantes. Mais évacuons vite ces objections car si le livre réussit à nous ferrer dès ses premières pages, il ne nous lâche plus par la suite, avec cette envie et impatience d'en savoir davantage sur les secrets qui nous sont à moitié divulgués très vite et dont la complète révélation n'intervient que 500 pages plus loin, avec une belle surprise en plus, dans un épilogue de toute beauté, même s'il intervient au forceps, ou quasiment.
Evoquons les deux intrigues qui parcourent le roman : l'une concerne les relations de couple entre le célèbre réalisateur Eduardo Muriel et sa femme Muriel ; l'autre le passé trouble d'un médecin ami de la famille, fort répugnant par ailleurs dans ses rapports avec les femmes. le lien entre ces deux histoires ? le narrateur, âgé de 23 ans à l'époque, peu d'années après la mort de Franco, en pleine période de la Movida. Un conteur qui a le recul du temps puisqu'il intervient une trentaine d'années plus tard et jette alors un oeil peu complaisant sur ce moment où il n'était encore qu'un "novice", candide et impressionnable. Ses souvenirs sont délectables, avec la tentation du vice et les questions morales qui le taraudent mollement, ce qui ne l'empêche pas de jouer à l'espion ou au voyeur, dans la vie du couple comme dans celle du praticien. Les thèmes de la trahison et de la confiance sont comme toujours au centre du livre de Javier Marias. S'y ajoute celle de l'héritage des années franquistes et de la guerre civile, comme autant de cicatrices ou de stigmates que l'on s'est empressé, en Espagne, sinon d'oublier, du moins de glisser sous le tapis. Il est vrai qu'après la mort du dictateur il n'y eut point de procès retentissants et qu'un d'un commun accord, tacite mais avéré, la société ibérique a décidé de faire table rase du passé et de ne penser qu'au présent, en s'enivrant des parfums de la liberté, de l'insouciance et de la permissivité. Pour parachever le tableau, Javier Marias mélange personnages fictifs et réels comme par exemple son véritable oncle, le cinéaste Jesus Franco, le mythique acteur américain Jack Palance ou encore l'un de ses meilleurs amis, dans la vraie vie. Fresque de l'intime, des sentiments et de la mémoire, Si rude soit le début est un objet littéraire précieux, dans tous les sens du terme, où l'art et la maîtrise de Marias se déploient avec une virtuosité confondante, quoique parfois intimidante.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Juan de Vere, le narrateur, revient sur l'année de ses vingt-trois ans. En 1980, il est embauché comme secrétaire particulier par un célèbre cinéaste, Eduardo Muriel. En intégrant le foyer de son employeur, il devient le témoin de la dynamique malsaine du couple Muriel. Eduardo traite sa femme Beatriz de manière abjecte, alors que celle-ci lui voue un amour inconditionnel. Par ailleurs, une rumeur circule sur un ami de longue date de la famille.

Javier Marías ne cessera jamais de m'impressionner, mais ce roman a mis ma patience à rude épreuve. le journal le Monde a récemment qualifié l'auteur de « champion de la digression sans fin », aspect qui m'avait tant plu dans Un coeur si blanc. L'intrigue de Si rude soit le début recèle quelques ramifications, mais elle est plus linéaire. Marías est plutôt ici le champion de l'extension du récit, qui s'étire, encore et encore, sur près de 600 pages, jusqu'à l'éclatement final.

Ce roman contient de nombreux éléments récurrents dans l'oeuvre de Marías (les références littéraires [Shakespeare for ever], le narrateur externe un peu naïf, des réflexions sur l'amour et sur la mort, etc.). de plus, il explore les ténèbres du franquisme et donne ainsi aux lecteurs quelques clés qui permettent de mieux comprendre les obsessions de l'auteur espagnol pour les thèmes du secret, du mensonge et de la vérité.
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Un roman riche et captivant se déroulant à Madrid dans les années 80 après quarante années de dictature. C'est un livre sur l'ambivalence des sentiments: choisir entre la rancoeur ou le pardon, la vengeance ou l'oubli, la haine ou la passion...

C'est l'histoire... 

De Juan jeune garçon exerçant son premier emploi chez un célèbre réalisateur madrilène Muriel . Petit à petit il va se voir invité dans l'intimité du couple que le scénariste forme avec sa femme. Celui ci va lui demander d'espionner un proche qui aurait commis un ou plusieurs actes extrêmement graves. le jeune garçon qui se prend alors au jeu va vouloir comprendre l'étrange relation qui unit le couple pour lequel il travaille.

Un auteur que je ne connais pas et qui m'a vraiment donne envie de lire ses autres romans. Si vous aimez les livres de Garcia Marquez cela vous plaira assurément.


Lien : https://justelire.wordpress...
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Madrid, 1980. le caudillo est mort cinq ans plus tôt. La movida libère les Espagnols du carcan de plus de 35 ans de dictature et la jeunesse goûte au plaisir du sexe et des drogues.
Juan de Vere, la vingtaine, devient le secrétaire privé d'Eduardo Muriel, un célèbre réalisateur et scénariste de films. Il est fasciné par le personnage ainsi que par celui de sa femme Beatriz que son mari maltraite. le secret de la mésentente du couple se double d'un autre mystère, celui du docteur van Vechten, un homme énigmatique et malsain.
Tout en déroulant le fil de sa jeunesse, Juan va se transformer en détective pour résoudre ces deux énigmes.
Dans un style labyrinthique fait de longues phrases pleines de charme décrivant avec précision les relations entre les êtres même les plus sordides, ce roman de l'intime qui emprunte son titre à une citation de Shakespeare (« Si rude soit le début, le pire reste derrière nous ») est un récit d'apprentissage avec, en toile de fond, l'ombre du franquisme dont l'Espagne n'a pas tourné la page.
Dans ces années, on passe en effet en toute impunité du franquisme à l'antifranquisme « grâce » à la loi d'amnistie votée en 1977.
EXTRAITS
- Ce qui n'a pas de sens, c'est qu'il m'éloigne de lui, même si je ne suis que son ombre. Peu m'importent les autres. Je préfère la pâleur de ce mort ambulant à toutes les couleurs du monde. Je préfère languir et mourir dans sa pâleur, plutôt que vivre à la lumière de tous les vivants. 
- Ce n'est qu'une fois que nous avons hoché la tête et haussé les épaules que le pire sera derrière nous, parce qu'au moins il sera déjà passé. Et ainsi le mal ne fait que commencer, le mal qui n'est pas encore arrivé.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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"Si rude soit le début" est un roman qui ne se laisse pas facilement aborder, surtout si vous ne connaissiez rien (comme moi) ni de l'auteur ni de son oeuvre, pourtant Javier Marias est considéré comme un des meilleurs écrivains espagnols contemporains (décédé en septembre 2022 à 70 ans).
Et pourtant, ce roman foisonnant, empli de digressions, de circonvolutions et de détours en tout genre, a fini par me captiver.
Inutile de s'étendre sur l'intrigue (les critiques précédentes vous renseigneront), les thématiques (amour passionnel, trahison, vengeance,...), le contexte (le post-franquisme de la fin des années 1970 et le début des années 1980 peu abordé en littérature mais un peu plus au cinéma avec Almodovar et la Movida… peut-être, est-ce pour cela qu'un des personnages essentiels est réalisateur), la langue et le style (qui pourront rebuter ceux qui aiment que l'on aille directement au coeur du récit) et le dénouement (surprenant dans les toutes dernières pages de ce roman touffu).
Je laisse la conclusion au narrateur qui sera, je l'espère, une invitation pour de nouveaux lecteurs et qui résume à merveille, mon sentiment au fil de la lecture de ce livre :
"(...) J'eus l'impression qu'il prenait plaisir à me laisser attendre, il avait consenti à me raconter, c'était une chose, encore fallait-il que ce soit à son rythme et à sa façon. Tel est, en effet, le privilège du narrateur, mais celui qui écoute, lui, n'en a aucun, sauf celui de s'en aller. Et pour rien au monde je n'aurais songé à m'en aller."
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Madrid, 1980. Juan est un jeune homme de 23 ans qui vient tout juste d'être embauché comme assistant du grand réalisateur Eduardo Muriel. Il pénètre ainsi dans l'intimité de ce grand homme qui l'intrigue. Celui-ci lui parle tout d'abord d'une rumeur au sujet d'un très bon ami à lui, un pédiatre éminent, ayant accompli de grandes choses pendant la guerre, sous Franco. Muriel demande à son assistant d'enquêter pour savoir si ces rumeurs odieuses sont fondées.
Parallèlement, Muriel ayant un comportement bien étrange envers sa femme, Béatriz, une femme magnifique et folle amoureuse de son mari, Juan décide d'en savoir plus pour comprendre pourquoi Muriel traite sa femme aussi mal.
Ce sont donc deux intrigues parallèles qui se nouent au travers des paroles de Juan qui raconte cette histoire.
C'est un roman très bavard, très dense, contenant de longues phrases, plein de tours et de détours, mais d'une justesse remarquable. On se laisse vite prendre par le phrasé si particulier de l'auteur et son écriture si intense. C'est d'une richesse incroyable, une lecture qui se mérite, certes, mais qui laisse presque pantois le lecteur. Malgré cette densité et ces longues phrases, tout est toujours parfaitement clair, le lecteur n'est jamais perdu dans les méandres des digressions.
On n'apprend qu'à la fin la raison de l'aversion de Muriel pour sa femme, ainsi que la vérité sur son bon ami, le docteur et c'est remarquablement bien traité, tout en finesse.

L'ensemble se passe en Espagne, cinq ans après la fin de la dictature de Franco et la nouvelle société espagnole qui éclot à cette époque est également remarquablement bien dépeinte.
Un roman de grande envergure, une écriture époustouflante, une finesse, une qualité d'analyse psychologique et sociale comme rarement lue.
A lire absolument !
Mention spéciale à la traductrice et au correcteur (ou la correctrice) qui ont fait un travail remarquable.
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Juan, le jeune narrateur, est habitué depuis l'adolescence à ne guère rendre des comptes à qui que ce soit. Nous sommes à Madrid en 1980, chacun s'empresse d'oublier les aspects les plus sombres de sa conduite pendant la dictature et préfère ne pas se souvenir des atrocités, personne ne demande de compte à personne, l'avenir est si tentant qu'il vaut la peine d'enterrer le passé. C'est une époque privilégiée où on ne parle pas encore du sida, où les espagnols découvrent la liberté sexuelle et attendent avec impatience la promulgation de la loi sur le divorce.
Juan nous fait pénétrer dans les secrets d'un couple Eduardo et Beatriz, ainsi que de van Vechten un pédiatre, ami de la famille. Eduardo s'acharne à humilier et à enfoncer sa femme,la traitant de grosse truie ou de sac de farine. Beatriz, elle s'est organisé une vie indépendante comme si son mari ne compte pas pour elle ou comme si elle a renoncé à lui. Que s'est-il passé entre eux pour justifier une telle attitude ?
Quelle mère ou quelle épouse ne se serait pas prête à se sacrifier pour sauver un fils ou un mari ? van Vechten, prédateur insatiable va en profiter.
Un roman sous forme d'enquête ou se mêlent passion et haine, trahison et mensonge, sensualité et sexualité. Une narration remplie de non-dits où les secrets privés se mélangent avec l'histoire peu glorieuse du franquisme. Un roman qui demande beaucoup de concentration car l'auteur nous entraîne dans des réflexions qui rendent parfois le récit difficile à suivre.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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