Une ode singulière à la mort, à l'après, un exercice de style où la poésie retrouve ses attraits les plus bruts : des vers percutants, les auteurs se rient de la ponctuation et de la syntaxe, les mots sont nus et c'est encore ainsi qu'ils nous atteignent le mieux
Commenter  J’apprécie         00
mon corps est fini pur esprit
est-ce un avantage
se manifester dans la rotation de meubles
à trois pieds pour un résultat meilleur
ânonner sa pensée lettre
à lettre en frappant des coups
devoir se reposer espérer
en des esprits ouverts aux esprits
la langue est un muscle si souple
lèvres vous ô combien mobiles
je pourrais essayer de claquer
des dents elles ne disparaissent pas
on les retrouve accrochées au crâne
quand par hasard on déterre un préhistorique
je pourrais claquer des dents mais
je ne sais pas le code morse
qui pour poser sur le couvercle
froid de mon tombeau son oreille
et qui des deux claquera le plus fort
des dents le mort ou le vivant
sortez les morts videz-les des tombeaux
jouez encor'sur leurs corps de leurs os
frappez frappez qu'ils parlent à nouveau
jusqu'à la moelle il faut sucer les mots