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Critique de PatriceG


Le rapport Khrouchtchev (1956)

Je plains rétrospectivement les 1430 délégués communistes du monde entier (*) qui se sont vus infliger pendant quatre heures l'audition du rapport Khrouchtchev au XXe congrès. le rapport comportait 100 pages, on imagine qu'il avait des choses à dire le père Khrouchtchev à tout cet aréopage, ce gratin de communistes scélérats censé représenter la classe ouvrière internationale . Je l'écris quatre fois comme ça on se souviendra de la bonne orthographe et de sa sinistre mémoire ! En gros on leur demandait à la russe de boire un bol de crapauds ou mieux : ils étaient assis sur un nid de vipères se demandant quelle couleuvre on allait bien leur faire avaler, dans un silence de marbre (de Sibérie).

C'est ainsi ce jour là que Khrouchtchev inventa la langue de bois. Il n'a rien déboulonné du tout. Il fallut attendre quelques années plus tard l'édition d'un petit livre qui fit un tabac, celui d'un écrivain qui devint grand à cause de ça, pour que le procès du stalinisme eut lieu non pas en bonne et due forme, car on attend toujours, mais en tout cas de manière édifiante et rédhibitoire..

C'est drôle, je n'ai même pas envie de citer le nom du grand Soljenitsyne (*) craignant peut-être de mélanger le grain et l'ivraie, d'associer le courage pour une cause juste à cette noirceur de débilités humaines qui se gavaient à demi-mot de lavages de cerveau et de procès de Moscou tous plus minables les uns que les autres ; et quand bien même cette sombre aventure soviétique marqua-t-elle un temps d'arrêt aux arrestations sommaires, arbitraires pour les camps et aux millions de morts qui en résultèrent, ce n'était qu'une respiration de la bête qui avait besoin de se refaire une santé après la mort de Staline.

Non dans mon esprit tout est clair pour m'intéresser un peu à tous ces vents qui tournent dans la conscience des hommes, russes en particulier, Un des regrets du grand homme Alexandre Soljenitsyne puisque nous sommes ici sur un site littéraire fut celui de n'avoir pu associer à sa cause celle du grand écrivain Chalamov (*) qui paya durement le prix de son courage de n'avoir jamais baissé les yeux devant ces horreurs totalitaires en passant autant de temps dans les camps que de vie dehors. Certainement que Chalamov -ce russe très dur au mal, c'est presque un pléonasme - avait la tête plus fêlée que celle de Soljenitsyne, mais Chalamov fut un rescapé miraculeux qui aurait très bien pu mourir et son pavé de brûlot avec, qui ne fut publié d'ailleurs qu'après sa mort, mais Chalamof était aussi un poète : ils sont toujours plus fous les poètes allant même jusqu'à dégoiser sur leurs aînés russes : Je crois que pour Soljenitsyne, s'il n' avait pas eu au contraire d'aînés comme Tolstoï et Dostoïevski qu'il vénérait, il n'y eût pas de Soljenitsyne et le monde fût-il changé. Peut-être qu'on s'assiérait sur les millions de victimes de Staline ? On ne dira jamais assez ce que les grandes consciences du monde laissent à leurs enfants. C'est pourquoi, il ne faut jamais oublier cela ! PG

(*) de 55 partis frères. Ils furent moins frères après le discours ..
(*) Alexandre Soljenitsyne , Une Journée d'Ivan Denissovitch
(*) Varlam Chalamov, Récits de la Kolyma
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