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Citations sur Tristan ou une vie à conquérir : Des ailes (20)

Il avait beau se creuser la tête, rien de plus téméraire ne lui venait à l’esprit. Il pourrait bien lui acheter tout ce qu’il pouvait désirer, le couvrir de cadeaux ou le combler de mille douceurs que ça ne serait pas suffisant. L’amour ordonnait des concessions bien plus importantes que des biens, il exigeait le meilleur de soi-même. Il se sentait prêt à tout lui donner, sa vie comme son âme.
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Elle était sa vie et son univers. Ma tante dit qu’elle était pour lui le soleil et qu’il était son satellite… Peut-être que cette promesse qu’il lui a faite est devenue une obsession qui a brouillé tout le reste… En même temps, rien ne l’oblige à se remarier…
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C’était vraiment un très beau jeune homme qui dégageait une douceur et une lumière qui ne pouvait qu’attirer et attendrir. Il n’en restait pas moins que ce qu’il ressentait n’avait rien de répréhensible ou de pervers.
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Il offrit son sourire à ses collègues et il en éblouit plus d’un. Les femmes, les hommes, personne ne pouvait résister à son charme lorsqu’il était si flamboyant. Sa casquette, seconde peau qu’il ne quittait jamais, n’était plus qu’un mince rempart. Seules ses lunettes le protégeaient encore, ses yeux étaient à peine visibles.
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Pouvait-on être aussi… beau ? Magnifique semblait plus exact. Un corps aux muscles fins, idéalement dessinés, comme sculptés dans un marbre délicat. Une peau glabre d’une blancheur exquise qui appelait les baisers et les caresses lentes. Ses mains fourmillèrent, il les plia et les déplia plusieurs fois. Elles voulaient partir en exploration. Il ferma les yeux, les imagina voyageant sur cet épiderme fait de perfection et son sexe se tendit dans son pantalon. Il fit sauter le bouton et descendit la fermeture éclair. Un soupir extatique lui échappa. Il ne se toucha pas, il n’en avait aucune envie. C’était trop trivial, trop banal, pour l’image que lui renvoyait son cerveau.
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Ce jeune homme était le fils du maire. Un tel poste dans une ville aussi grande et importante supposait du talent et une grande responsabilité. Cela dénotait aussi un statut de premier ordre. Il était le numéro un dans cette mégapole et son fils était forcément une personne connue. La notoriété rejaillissait toujours sur la descendance, pas forcément de façon heureuse, mais ça restait une vérité.
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Il était atterré qu’il ne puisse s’en rendre compte. On était au vingt-et-unième siècle, des trucs pareils, ça n’existait plus. Seuls les contes racontaient des histoires pareilles et c’étaient des contes à dormir debout, des légendes sans réalité à laquelle se raccrocher. C’étaient des inventions pures et simples. C’était en tout cas ce qu’il croyait, ce qu’il voulait croire. Il était hors de question qu’il cherche à savoir s’il y avait une quelconque réalité là-dedans, que ce soit dans le présent ou par le passé. Il savait que l’inceste existait, mais pour lui elle était un acte de violence, imposé dans la soumission par des êtres forts et lâches sur des plus faibles qu’eux. C’était une brisure, des actes immoraux sévèrement punis par la Loi et qui ne méritaient aucune tolérance. C’était barbare, du domaine de la torture et de l’inacceptable.
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C’était tout de même terrible de se retrouver avec des biens qu’il affectionnait, mais qu’il n’aurait jamais pensé à demander si sa situation infernale n’avait pas existé. Il aimait sa voiture, il aimait la conduire, mais elle ne lui était pas indispensable. Il en était de même de son appartement, à la différence près qu’il avait bien eu l’intention d’avoir un lieu où résider pendant ses études, mais une simple chambre dans un internat lui aurait suffi.
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pertinemment qu’il n’accepterait jamais les désirs de son père, il ne pouvait que se réjouir en son for intérieur de se retrouver à faire ses armes et à s’aguerrir. Dans des temps futurs, suffisamment proches pour qu’il y pense de plus en plus, il en aurait diablement besoin.
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Il avait toujours pensé qu’il était un être tendre et délicat, à l’image de son physique tout en douceur. Il ne pouvait qu’admettre qu’il était heureux de se voir autrement, tout en apprenant à mieux se connaître. Il prenait de l’assurance en se rendant compte qu’il pouvait tenir tête à son père. Sa peur s’estompait. Il commençait à envisager qu’il pourrait bien réussir à s’en sortir seul, même s’il continuait à espérer qu’il ne réussisse pas à combler ses demandes exigeantes et dispendieuses, égoïstes et digne d’un gamin capricieux et pourri gâté.
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