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Citations sur Tristan ou une vie à conquérir : Des ailes (20)

Il avait perdu une de ses illusions, son père n’était plus le prince de son royaume enfantin. Il était un monstre, un monstre terrifiant, bien plus que ceux qui se cachaient sous son lit, dans la pénombre de la nuit, lorsqu’il n’était encore qu’un bambin.
Il le rejoignit au petit déjeuner, froid et distant, incapable de lui sourire ou de lui démontrer un peu de chaleur. Il le détestait. Il le détestait de l’obliger à le haïr et à se préparer à le quitter alors qu’il avait déjà perdu sa mère. Il ne le montra pourtant pas. Il s’était blindé pendant toutes ces heures où il était resté seul, à cogiter plus qu’il ne l’avait jamais fait. Il afficha un stoïcisme qu’il était loin de ressentir.
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Il avait dix-huit ans, il était un gamin, il avait toute la vie devant lui. Des espoirs et des rêves à ne plus savoir qu’en faire, des illusions à perdre et une innocence à préserver. Son père était en train de lui arracher tout cela. Quoi qu’il arrive, ça revenait au même. Il lui volait sa vie.
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Être amoureux et heureux est bien plus important que de se perdre dans des questions rhétoriques. Nombreux sont ceux qui ne voient que le mal, même là où il n’y en a pas. Aimer, c’est aimer, et c’est la seule chose à laquelle tu devrais t’attacher. Il y aura toujours quelqu’un pour désapprouver, juger ou critiquer… Cette question est-elle importante pour toi ? Es-tu amoureux d’un homme, Tristan ?
— Non, je ne suis pas amoureux. Je ne l’ai jamais été… Je… suis plus attiré par les garçons…
— Plus que par les filles, mais un peu par les filles tout de même ?
— Non, que par les garçons…
— Ce n’est pas un problème, Tristan.
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Un homme peut tomber amoureux d’un autre homme… Certains hommes n’aiment et n’éprouvent de désir que pour les hommes.
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— Est-ce que le fait que l’on soit deux hommes, papa et moi, rend les choses encore plus immorales ?
— Ce qui est immoral et interdit, c’est que vous soyez un père et un fils, pas deux hommes.
— Tu veux dire que si l’on était deux hommes, sans ce lien filial, ça ne serait pas… condamnable ?
— L’amour, c’est l’amour, Tristan. Il n’est pas cloisonné à un homme et une femme. Il en existe une grande variété. L’amour que je te porte en est une, il est filial et sain. Si tu veux parler de l’amour amoureux…
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Elle l’enlaça et il se blottit dans ses bras. Elle n’était pas sa mère, loin de là, mais elle était la seule présence féminine qu’il avait dans sa vie. Elle avait le parfum de la douceur et de la bienveillance. Elle était une figure maternelle. Sa présence le réchauffa et apaisa son cœur. Elle libéra des émotions enfouies en lui, de celles dont il ne parlait jamais, ne sachant pas à qui se confier. Elle déverrouilla la porte de ses secrets et il s’ouvrit à elle.
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Il est ton père et l’amour qu’il doit te porter est celui que l’on donne à un fils. Il existe toutes sortes d’amour, mais un père ne convole pas avec son enfant. C’est contre nature. C’est ce que l’on appelle l’inceste et c’est un interdit.
— Je sais, j’en ai parfaitement conscience. Que dois-je faire ?
— Lui faire retrouver la raison.
— Comment ? Dis-moi comment ?
— Je ne sais pas…
Le regard de Tristan se perdit dans la mouvance de la mer. Il était bouleversé. Des mots avaient été posés, des mots difficiles à prononcer et à entendre, des mots nécessaires qui lui avaient manqué. Et il n’était plus seul. Il s’écroula dans les bras de Laureline, la sœur de sa mère, sa tante et sa marraine. Elle veillait sur lui depuis des années, de loin, toujours présente quand il en avait besoin, sans qu’il ne sache comment elle faisait pour savoir.
— Exige de lui des choses qu’il est incapable de te donner. Donne-les-lui pour conditions.
— Quelles choses ? Il a peu de limites. L’argent lui ouvre toutes les portes.
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Il courut droit devant lui, jusqu’à être à bout de souffle, et échoua en haut de la falaise, là où il aimait tant rester et admirer ce qui s’offrait à son regard. C’était splendide, sauvage, sans aucun voile pour tricher ou mentir. Lorsqu’il faisait beau, comme aujourd’hui, tout était lumineux et d’un calme caressant. Quand la nature se déchaînait, elle le faisait avec une même intensité, sans retenue. C’était une des raisons pour laquelle il aimait ce lieu, pour cette franchise douce ou brutale, apaisante ou effrayante, mais toujours magnifique. Il glissa son sac sous sa tête et retrouva avec confiance la dureté du sol. Ici, il se sentait vivant, positivement vivant.
Il devait partir, quitter cette maison qui était la sienne et le confort auquel il était habitué. Il avait toujours vécu là, dans la sécurité et l’aisance financière. Ils faisaient partie des riches familles du coin, du pays même.
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Son père. La personne qu’il aimait le plus après sa mère, la seule personne qu’il redoutait depuis quelques semaines. Il n’arrivait pas à comprendre, il ne savait plus ce qu’il devait faire ou ne pas faire. Il était enfermé dans un carcan serré qui lui brisait le cœur et lui lacérait l’estomac. Son père était un homme aimant qui avait tout fait pour qu’il ne manque de rien, tant financièrement qu’émotionnellement. Il avait toujours été présent, partageant son affection avec sa mère. Depuis qu’elle était partie, il avait pallié ce manque. Au-delà de la tristesse liée à la perte de sa mère, il avait été un enfant heureux et un adolescent épanoui.
Il venait de fêter ses dix-huit ans et, depuis, tout avait changé, son monde était bouleversé. Le chagrin de son père ne s’était jamais tari, il n’avait pas remplacé sa femme. Il avait essayé, il s’était efforcé de faire quelques rencontres, mais elles ne dépassaient jamais le stade des premières secondes. Elles n’étaient jamais assez belles, jamais assez intelligentes, jamais assez sages.
Le jour de sa majorité, il lui avait révélé les derniers mots de sa mère. Ils étaient une énigme. Sa phrase était restée gravée en lui et il se la répétait souvent pour tenter de la comprendre.
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Il savait qu’il avait froid, sa peau frissonnait et ses muscles se raidissaient, mais il n’y attachait que peu d’importance. Il était tellement confus.
Il se rappelait sa première vraie douleur, celle qu’il avait connue enfant et qui l’avait réveillé tant de fois la nuit, seul et apeuré, dans ce silence si particulier qui le tirait à chaque fois du sommeil. Sa veilleuse ne suffisait pas pour le rassurer, elle n’était qu’un maigre rempart face à l’absence de celle qui l’avait tant aimé et dorloté. Sa mère était morte jeune, un peu avant trente ans. Il en avait six. Il se souvenait d’elle comme d’une princesse de conte de fées. Elle était si belle, si blonde, ses longs cheveux cascadant jusqu’en bas de son dos. Il aimait les caresser et jouer avec lorsqu’elle lui prodiguait des câlins. Il n’y avait pas d’heure pour ces moments, mais ceux qu’il préférait se situaient au moment du coucher, lorsque sa voix douce et féminine lui contait des histoires qui l’emmenaient dans les rêves. C’étaient des minutes qu’il privilégiait à toutes autres. Elles n’appartenaient qu’à lui, qu’à eux. Il n’avait pas non plus oublié ses yeux si bleus, ni son regard doté de tant de gentillesse et de sagesse. Elle était ce qu’il avait eu de plus beau dans sa vie d’enfant et ça n’avait pas changé.
Quand il se regardait dans le miroir de sa salle de bains, il avait l’impression de la voir. Il lui ressemblait trait pour trait.
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