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Citations sur Ohio (145)

La vie elle-même est devenue l'ultime ressource disponible, exploitable. On est prêt à tout. Raser des montagnes entières, anéantir des espèces, déplacer des fleuves, brûler des forêts, modifier le pH de l'eau, nous couvrir de produits chimiques toxiques. Il a fallu deux millions d'années à notre espèce pour se mettre debout et seulement cinq cents générations pour tout le reste. Notre culture repose sur notre droit à l'abondance, et sur pas grand chose d'autre. Et nous avons mis notre droit de naissance en danger parce que nous sommes incapables de nous contrôler. De contrôler notre désir.
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Il songea que la cruauté engendrait des réactions en chaîne, qu'une simple action pouvait déclencher une série de conséquences, ronger les sols à la manière d'un acide, et si on envisageait la cruauté systémique du monde sous cet angle, ça donnait une substance corrosive qui descend du sommet d'un gratte-ciel jusqu'au sous-sol.
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Et puis deux avions percutèrent le World Trade Center, un autre le Pentagone, et un dernier laissa un cratère dans un champ en Pennsylvannie, et presque le même jour un fossé se creusa entre eux. Bill observa les drapeaux agités, le nationalisme décérébré, la puissance militaire invoquée comme panacée, et tout cela lui évoqua un mauvais film, un vernis commode posé sur le culte national du massacre. Rick, lui, plongea dedans la tête la première.
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Rick regardait son reflet trembler dans la flaque, l'écrasait du pied dès qu'il se stabilisait, et de nouvelles interférences horizontales déformaient alors ses traits. Il était ivre et il se mit à penser. Il pensa à cette cage dans laquelle il vivait, à cette prison dans laquelle il se voyait déjà passer toute sa vie, du berceau à la tombe, mesurant l'écart entre ses modestes espoirs et les regrets mesquins qu'il en vint à éprouver. On ne sort jamais de la cage, se dit-il, parce qu'on s'accroche vainement et désespérément à une suite de deuils inachevés.
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Leur génération, celle des cinq premières promotions du millénaire naissant, évoluait dans la vie avec un piano suspendu au-dessus de la tête et une cible peinte sur le crâne.
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Sur un mur, une pustule de prises électriques d’où partaient des rallonges dans toutes les directions, l’une d’elles accrochée derrière l’unique décoration, un tableau kitsch à vingt-cinq cents représentant le Christ, les mains en supplication, les yeux tournés vers son Père, car il venait de comprendre qu’il ne transmettrait jamais son nom.
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c’est à celà que doit ressembler l’ange de l’Histoire,écrivait Benjamin.Son visage est tourné vers le passé.Là où nous apparaît une chaîne d’événements,il ne voit,lui qu’une seule et unique catastrophe,qui sans cesse amoncelle ruine sur ruine et les précipite à ses pieds.Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré.Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes,
si violemment que l’ange ne peut plus les refermer.Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel.Cette tempête est ce que nous appelons le progrès.
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Le bar aurait aussi bien être un tombeau, le cimetière de leurs souvenirs rassemblés. Il y avait entre eux des histoires qu'ils ne pourraient jamais raconter, et c'étaient ces moments appartenant à leur passé qui planaient dans le calme de cette niche en acajou et cuivre au coeur du monde, qui craquaient dans les jointures des tabourets du bar où dans la matière bordeaux des banquettes, dans cet endroit où les adultes entendaient le tassement du bois tandis que les enfants y percevaient des esprits.
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Sa mère, une étudiante en journalisme qui avait tiré un trait sur sa carrière new-yorkaise pour suivre son dentiste de mari dans le berceau de maïs et de rouille de son enfance, au cœur de l’Ohio, afin que théoriquement ils y élèvent un enfant loin de… loin de quoi, au juste ? De la violence, de la peur, des minorités, de la pollution ? L’amour est une stratégie marketing comme toutes les autres, or une campagne de pub finit toujours par perdre de son piquant. Et l’amour par ressembler à un mauvais spot pour des tacos.
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Il bascula dans ses rêves, pleurant les rivières et les champs de son pays natal. Il le vit brûler d'un feu bleu et il pria pour avoir la force de le défendre, de se battre pour lui, de lui rendre la vie.
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