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Un serment si lourd à porter

Quand les gendarmes retrouvent les adolescents perdus dans la montagne, l'un d'entre eux manque à l'appel. Vingt cinq ans après le drame Étienne décide de tout raconter. Boris Marme signe un roman prenant, un suspense étouffant.

Durant l'été 1994 un groupe de onze garçons se perd en montagne, après avoir refusé de suivre leurs accompagnants. le lendemain un peloton de gendarmerie récupérera dix d'entre eux. Dans la nuit, l'un d'entre eux a glissé et n'a plus donné signe de vie. «De jeunes innocents. Un accident regrettable. Un traumatisme puissant. Des adultes irresponsables. Voilà ce que les gens ont retenu, voilà ce qu'ils ont gobé. le reste de l'histoire, le narrateur a voulu l'oublier, s'imposant des années de silence "pour tenter de vivre comme tout le monde, dans le mensonge, mais vivre quand même, devenir quelqu'un. Exister.»
Mais a quarante ans et après avoir perdu sa mère, Étienne décide de rompre le pacte et de raconter ce qui s'est vraiment passé.
Il avait été inscrit par ses parents à ce camp de vacances, mais craignait tout à la fois de quitter ses amis et son domicile et la rencontre avec tous ces jeunes qu'il ne connaissait pas. Des craintes que le voyage en TGV n'ont pas vraiment dissipées. Après avoir monté leurs tentes, le groupe se retrouve au grand complet. «Il y avait Mélodie, la seule fille, qui ne voulait pas être là. Il y avait le sympathique Clément, le cleptomane, avec son plâtre au bras pour une raison que j'ai toujours ignorée, et Bruno que je découvrais presque alors, le visage transparent pour le moment, si ce n'était son duvet de moustache. Il y avait James, dit la Taupe, avec ses petits yeux et son visage criblé de boutons qui fumait de la beuh, et Michaël, avec sa voix basse et érayée, et son caractère de con. Il y avait les jumeaux, Louis et Arnaud, qui ne disaient pas grand-chose, si sérieux, toujours prêts les premiers. Il y avait Charbel qui nous avait tous éclatés au foot en fin d'après-midi, Adama avec ses airs de grand prince, Steve qui semblait sympa mais franchement bête, et Franck, le fameux rouquin avec sa tête à faire peur et qui donnait l'impression de vous agresser quand il parlait. Il y avait Aristote que les autres appelaient la Tronche et Ganaël, le petit, le gamin, le collégien. Enfin, il y avait moi et il y avait Jessy, deux mondes, qu'un océan séparait encore et qui ne tarderaient pas à se rencontrer.»
Au fil des jours et des longues marches éprouvantes, le groupe va apprendre à se connaître. Étienne va se rapprocher de ses compagnons et vouloir partager leurs initiatives souvent stupides, quelquefois dangereuses. Entre larcins, provocations, mises au défi, il s'agit de désigner qui est vraiment César. Un petit jeu qui, on le sait, va virer au drame. Mais le groupe retrouvé au petit matin ne trahira pas le serment scellé après l'accident.
En choisissant, 25 ans plus tard, de confier à Étienne le soin de confesser ce qui s'est vraiment passé, Boris Marme dit tout à la fois la charge émotionnelle ressentie sur le coup et le traumatisme trop lourd à porter au fil des ans. Hantés par la mort et leur silence, les adolescents verront leurs vies brisées. Un roman construit comme un polar, un suspense qui va aller crescendo jusqu'au drame et qui permet à l'auteur de scotcher son lecteur dès les premières pages jusqu'à l'épilogue qui, lui aussi, réservera son lot de surprises. C'est fort, prenant, très réussi!

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Voici un roman au titre accrocheur découvert au salon « Livres en Loire » à Tours le 22 octobre 2022 et présenté par l'auteur comme un récit d'initiation et d'aventure… C'est le premier stand d'écrivains visité ce jour-là. Mes pas m'avaient conduit directement vers ces piles de livres portant un bandeau rouge « Prix Honoré de Balzac ». Avec cette mention il n'étais plus question de reculer. Échange sympathique avec Boris Marme, dédicace, espoir placé dans une histoire dont je ne sais absolument rien. La page blanche en quelque sorte, répondant à une incertitude identique de l'auteur : « J'espère que mon histoire saura vous toucher ».

Quelques semaines plus tard j'ouvre enfin le livre avec ce chapitre « Rien qu'un épilogue » qui curieusement commence le récit, plaçant le lecteur au dénouement ou plutôt son apparence, la vérité viendra bien plus tard... Étienne raconte sa version au policier juste après le drame : la bande d'adolescents, en conflit avec leurs accompagnateurs, s'est retrouvée seule à la tombée de la nuit en montagne et a voulu descendre tout droit à travers la forêt pour gagner du temps. Quand les policiers les ont retrouvés, ils n'étaient plus que dix, un des jeunes manquait à l'appel…

Vingt-cinq ans après ce mois de juillet 1994, Étienne ressent le besoin de raconter ce qui c'était réellement passé. Il nous présente les pièces du puzzle de ces trois semaines de camp itinérant en montagne aboutissant au drame.

J'ai été happé dès les premières pages par le récit. Il y a bien eu la surprise de ces accompagnateurs loin de mon univers personnel, ces Frère Michel et Frère Jean-Marc, professeurs au collège Notre-Dame-de-la-Miséricorde, épaulés par Mireille l'infirmière, ces gamins élèves du collège (NDM comme ils l'appellent), de quartiers « difficiles » du nord de Paris. Étienne détonne, lui vient de la banlieue aisée, plongé trop tôt dans le groupe, sa bêtise joyeuse, sa violence et ses enjeux de pouvoir avec un handicap terrible pour en adopter les codes et y faire sa place, se faire appeler César selon le jeu pratiqué cet été-là.

J'ai vite été pris par le rythme des phrases, collant au parlé jeune ou argumentant dans une écriture plus savante quand il le faut et l'art de distiller le mystère. Boris Marme réussit à émouvoir à chaque page, mélangeant la langue orale, l'érudition des citations latines et les références de la musique des ados à cette époque. Et cela fonctionne à merveille au fil des pages.

J'y retrouve un air de ces récits du Club des Cinq qui ont fait mon bonheur pendant l'enfance mais ici c'est du sérieux, avec une grosse dose de psychologie, de la belle littérature multipliant les thèmes – la Hollande, les premières fois en amour, le foot, la religion qui ne tend pas toujours l'autre joue, les drogues, le sida, le Front national, la guerre du Liban et j'en passe !!! J'y retrouve aussi les sensations vécues pendant les randonnées en montagne, la beauté des paysages, les longues heures de marche avant d'arriver à l'étape, les doutes face au chemin à suivre, le temps et ses caprices. J'ai vécu cette expérience de prendre le mauvais chemin et de devoir passer la nuit en montagne sous la petite tente canadienne, sans provision pour le dîner...

Tous les ados sont bien décrits et les rapports entre-eux convaincants. La mécanique du groupe est savamment examinée, expliquée, démontée. Boris Marme a vécu ces sorties en montagne mais sans le drame qui appartient à la fiction (il le dit dans les interviews…). En tant que professeur de lettres dans un lycée de la région parisienne, il a eu l'occasion d'observer ces adolescents dont il fait si bien l'étude ici.

Oui Boris Marme, votre histoire m'a touché et je vous suis particulièrement reconnaissant d'offrir aux lecteurs de telles émotions. J'aime ces rencontres sans à priori, quand la petite appréhension de départ fait place a un énorme coup de coeur.

Je souhaite vraiment que ce récit soit partagé par beaucoup de lecteurs. Je passe le relais, espérant que cette histoire saura vous toucher si vous l'achetez ou l'empruntez à la bibliothèque.
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Chronique complète avec photos et illustrations sur Bibliofeel. Lien ci-dessous.
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Quoi de plus commun, une bande de jeunes qui partent en colo ! Certes c'est un peu l'inconnu, la découverte des autres, les appréhensions vis-à-vis de ces visages parfois peu enclins à la sympathie.
Des jeunes de la banlieue, d'autres plus gâtés par la vie. Tous prêts pour vivre ce qui doit-être une belle aventure. Les voilà aux prémices d'une épopée dans les montagnes, une lente descente aux enfers.

Le récit de cette bande. L'affrontement des classes sociales.
Les uns ont grandi ensemble, les autres dans des endroits plus rassurants. Comment vont-ils réussir à s'apprivoiser ?
Cette expérience, ce lieu où l'on se mesure, cette pugnacité.
Qui aura l'audace de se surpasser afin de devenir le plus fort ?

Je m'attache à ces jeunes que ce soit les plus érudits ou les âmes blessées. Ils s'apprivoisent tant bien que mal. Chacun livre sa part d'histoire, se meut de sa première bêtise.
Bien souvent mon coeur s'étreint, Ils sont courageux ces mômes car rien ne va se dérouler comme il se doit. Ils vont être mis à rude épreuve, émotionnellement et physiquement.

J'ai aimé traverse à travers leurs yeux, leur opinion sur la société, celle qui les interroge, celle qui les éloigne des adultes.
L'auteur a une magnifique plume faite d'altruisme et ascensionnelle.
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Étienne a 15 ans lorsque ses parents l'inscrivent à la colonie de la Miséricorde. Sa mère en a parlé avec la boulangère, qui lui a vanté les mérites de ces 3 semaines de randonnées, de vie au grand air, d'amitiés viriles… Étienne ne le sait pas encore, mais cette parenthèse estivale changera à jamais ce qu'il est.

Appelez-moi César est un roman sublime, un roman qui touche, qui égratigne, qui marque. C'est l'histoire prenante d'un adolescent qui s'efface, se dissout, s'éteint, après s'être révélé, éveillé et avoir déployé ses ailes.

Être un adolescent cet été 1994, trouver sa place au sein de ce groupe de garçons qui semblent déjà se connaître, s'affirmer et ne pas être isolé, c'est l'objectif d'Etienne. Aristote, Charbel, Michaël, Franck et tous les autres vont devenir son univers, ceux autour de qui tout tournent, ceux qu'ils ne faut pas décevoir. Accepter et réussir des défis idiots, dépasser ses peurs, ses doutes, se cacher derrière un masque ou afficher son vrai visage, Étienne va quitter l'enfance auprès de ces garçons.

Et puis il a Jessy… Sa prestance, son courage, cette révolte qui bouillonne en lui. Étienne voit en lui à la fois un modèle mais aussi un être fragile, qui poussent les limites, qui ne respecte aucune règle, aucun adulte. Est-ce celui qu'il faut suivre, ou celui qu'il faut combattre…

Boris Marme a une écriture si juste, si mélodieuse, si harmonieuse, qu'on est littéralement happé par l'atmosphère de son roman. On porte un regard tendre, parfois incrédule, voire horrifié, sur ces adolescents que rien arrêtent. Rapports de forces, rapports aux corps, ces garçons nous plongent dans leur univers, peuplé de virilités exacerbées et de fragilités cachées.

Qui de tous ces adolescents sera César ? le temps d'une heure, d'une nuit ou d'une vie. Tous espèrent voler cette première place. Peu auront le courage de la garder, car elle n'est pas que fierté, elle est aussi empoisonnée…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Je découvre ce roman et cet auteur dans le cadre du « prix du deuxième roman de la ville de Marche-en-Famenne » (Belgique) aussi appelé "Prix Horizon".

Au démarrage de ma lecture, j'étais enthousiaste et impatiente aussi. Trop impatiente peut-être. On se situe 24 ans après les faits. On connaît l'issue fatale, ou presque.

Lorsqu'on remonte dans le temps, le climat est oppressant, troublant, mais rien n'avance. Les journées de marche du groupe d'adolescents s'enchaînent sans beaucoup de journées de repos. On voit très vite qui sont les meneurs, ou le meneur. On voit les suiveurs. On voir les timorés qui restent à l'écart. On voit qui est le bouc émissaire, mais, un peu téméraire, il s'expose aux moqueries.

C'est le moment de l'adolescence, où la vie peut basculer, où les choix de chemins, au propre comme au figuré, peuvent être lourd de conséquences.

Pour moi l'attente a été trop longue, les péripéties trop peu nombreuses... Il y a eu la rencontre des petites Hollandaises qui a mis un peu de piment et qui a relancé mon intérêt pour ce roman.

Mais le final vaut vraiment la peine, parce que le dénouement est inattendu sans être farfelu. et là, c'est une belle réussite.

Un roman que, malheureusement, j'ai trainé un peu comme un boulet.

Mais je suis sure qu'il plaira au plus grand nombre ! Alors, faites vous votre avis !


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Roman ultra "frais" qui parle de la jeunesse, sujet universel, dans les années 90, (sans internet, donc) à travers un groupe d'adolescents qui partent en randonnée pour les vacances d'été, et du passage à l'étape supérieure.
La grande force de cet ouvrage est aussi, me semble-t-il sa faiblesse. Il tend vers une révélation et plus cette dernière ce rapproche, moins on a envie que cela se termine. A lire à la plage, chez soi ou dans les transports.
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Pendant vingt-cinq ans, la mère d'Etienne n'a rien dit, elle n'a pas posé de question. Mais peu de temps avant de mourir, elle a prononcé ces mots surprenants : « Qui es-tu devenu, Étienne ? ». Elle avait compris que pendant plus de deux décennies, son fils ne lui avait pas tout dit. Il n'a pas menti, mais il a omis des détails. A quarante ans, il perçoit que les mots qu'il a gardés en lui, le silence dont il s'est entouré, l'ont empêché d'exister. S'il avait crié que César, c'était lui, il aurait été quelqu'un, mais il l'a juste murmuré. Il sent que le moment est venu de raconter cette aventure « magnifique et terrible à la fois ». Pour se libérer, pour exister, pour reprendre sa place et pour posséder le titre de César.


Juillet 1994. Toute la famille conduit Étienne à la Gare de Lyon. Il a quinze ans et sa mère l'a inscrit à une colo, organisée par la paroisse du Grandin. Si l'adolescent se réjouit de quitter, pendant trois semaines, le cocon familial et de faire du camping sauvage, dans les montagnes, il appréhende la rencontre avec les autres garçons. En effet, ils viennent tous d'une banlieue parisienne, alors que lui habite un quartier aisé : le Quersigny. Sa mère est parvenue à lui transmettre ses angoisses. Les premiers moments sont importants, il ne doit pas montrer qu'il n'appartient pas au groupe. Au départ, il calque ses attitudes sur celles des autres. Dès le premier jour, il est fasciné par le fameux Jessy, que tout le groupe attendait ; en retard, évidemment. Étienne admire sa confiance en lui, sa nonchalance, son regard ténébreux et charmeur, son tatouage et sa présence charismatique qui l'impose comme leader.


Auprès de cette jeunesse cabossée, Étienne vit des moments merveilleux de cohésion masculine et de défis en défis, il expérimente la vie : premières cigarettes, larcins, premières amours, bagarres, discussions pour refaire le monde, règles enfreintes, rébellion envers l'autorité, etc. Il s'affirme, entraîné par l'effet de groupe. Un camp banal, au premier abord, mais hélas, les ados vont toujours plus loin, pour devenir le César du groupe, pour être celui qui aura relevé le défi le plus indécent ou le plus incroyable. le prologue nous l'annonce : l'issue est tragique.


Pourtant, avant le drame, je me sentais bien auprès de ces adolescents en recherche d'identité. Leurs musiques me renvoyaient à des souvenirs, leurs interrogations sur le monde résonnaient avec mon adolescence, leurs paris idiots me rappelaient mes camarades masculins de l'époque. Je plaignais les boucs émissaires, je tremblais lorsque les bêtises étaient grandes, ma raison adulte se disputait à ma fascination adolescente. J'étais envoûtée par l'amitié virile, subjuguée par le souffle de liberté, inquiète du franchissement des limites. Ces semaines qui auraient dû être, pour Étienne, un souvenir nostalgique, celui de l'émancipation, se sont transformées en carcan.


En lisant la quatrième de couverture, je ne savais pas à quoi m'attendre avec cette lecture. La superbe chronique de LabibliothequedeReb a attisé ma curiosité et m'a donné envie de lire très vite ce magnifique roman. Je la remercie.


J'ai eu un coup de coeur pour ce roman initiatique à l'atmosphère ensorcelante. J'ai partagé les troubles d'Etienne, j'ai compris ses atermoiements d'ado qui se cherche, j'ai compati à ses gênes, j'ai été emportée par ses rires de gamin, puis j'ai été foudroyée par ce qui n'aurait jamais dû arriver sans un enchaînement tragique de circonstances.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Difficile parcours dans les déviances d'une adolescence éclair qui, au lieu de construire l'adulte, l'a lesté à tout jamais d'un poids, d'un apprentissage destructeur et fascinant à la fois. Étienne sort à peine d'une enfance bourgeoise quand il rencontre les gars de la Sauvegarde, en particulier Jessy, un agitateur charismatique qui dépasse les limites avec un plaisir malin, sous couvert d'une sorte de désespérance provocatrice.
L'auteur nous fait pénétrer dans un cercle vicieux où le groupe crée une émulsion galvanisante. L'idée est de devenir quelqu'un d'endurci. le problème est que cette prise d'autonomie, d'affranchissement, se fait comme il se doit en niant toute autorité, mais aussi dans une anarchie la plus totale, la plus cynique.
C'est l'histoire d'une descente aux enfers, heureusement écrite au moment - enfin atteint ! - de s'en délester. J'ai eu d'abord la désagréable impression que le narrateur cherchait à se dédouaner de son manque de discernement passé. Finalement, j'ai découvert un homme qui regarde la réalité en face, qui accepte, sans le cautionner, l'infime incontrôlable à l'origine du basculement.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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WAOUW, quelle CLAQUE!!!!!
Si je m'y attendais...!

Le bouquin qui se tient là, genre, l'air de rien: couv' banale de celui qui s'la raconte pas, titre sobre quoique vaguement énigmatique, résumé accrocheur mais qui pourrait presque passer inaperçu...

Et puis...

Et puis tu l'ouvres, et tu prends une TARTE! Un machine de guerre lancée à puissance maximale qui te retourne littéralement le cerveau et qui colle tes doigts au papier, t'interdisant de boire, de manger, de répondre au téléphone, de respirer, jusqu'à l'ultime ponctuation de l'ultime page!

Ce livre a TOUT: l'aventure ambiance Lord of the flies vécue par une colo' d'ados hétéroclites nouant des relations aussi rugueuses que viriles qui partent à l'assaut d'une montagne aride et sans pitié - comme eux - partageant des conditions de vie austères qui vont exacerber l'intensité du voyage initiatique qu'ils vont vivre.

Par l'écriture, Etienne revit ses souvenirs, ceux qui ont la saveur de la fin de l'enfance, le moment de basculement où l'on abandonne celui qu'on fût pour un nouveau soi incertain.

Il replonge dans ces amitiés adolescentes, incandescentes, brutales et inoubliables, rallume ces premières fois qui ont la saveur si particulière de l'éternité...

Des souvenirs imprécis faits de sensations éthérées mais tellement intenses, images délavées et précieuses peuplant la mémoire de l'adulte qu'il est devenu.

C'est tellement vivant, tellement percutant que l'intrigue, pourtant captivante, est presque secondaire.

Les mots de l'auteur résonnent avec une telle justesse que j'ai eu l'impression qu'ils étaient écrits pour moi et pour moi seule.

J'ai revécu sans peine et avec une émotion folle ces instants éternels qu'on ne vit que durant ces années là, ceux durant lesquels la vie est un superlatif, où tout est plus puissant, plus beau, plus profond, plus vrai.

Longtemps que je n'avais pas dévoré si intensément une lecture, que je ne m'étais pas si violemment consumée à travers des mots.

Un conseil si vous mettez la main sur ce joyau: n'hésitez pas une seule seconde, achetez-le immédiatement et apprêtez-vous à vivre une expérience inoubliable!

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Etienne, 40 ans, est taciturne et renfermé. « Je ne suis qu'un lâche prudent. Je ne suis rien ».
A la mort de sa mère, c'est le déclic : il lui faut raconter, coucher par écrit ce qui s'est passé 25 ans plus tôt, en 1994 lorsqu'avec un groupe d'adolescents, il est parti en randonnée en montagne. Parti pour trois semaines de colo avec un groupe venant d'une banlieue parisienne, les jeunes sont encadrés par Frère Michel et Frère Jean-Marc, tandem complété par Mireille l'infirmière et Albert le cuisinier. Dans le magnifique décor de Saint-Martin-de-Morieuse, il n'est pas facile pour Etienne de trouver sa place dans un groupe qui se connait déjà, fréquentant tous la même école.
Les longues randonnées ne sont pas suffisantes pour épuiser ces ados, qui multiplient bêtises, découvertes et provocations ... jusqu'à ne plus avoir de limites.
Un roman touchant qui décrit le parcours initiatique d'un jeune garçon, qui se construit une identité, découvre les relations aux autres, aux filles, ...
Sélection du Prix Horizon 2024
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