L'amant, le vrai, est celui qui vous fait fondre rien qu'en vous touchant la tête ou en vous souriant droit dans les yeux.
Un seul geste me calme : flairer le dos de ma main. La gauche en particulier. Entre le majeur et l'index. Dans ce creux, mon nez farandole. En cas d'urgence olfactive , il existe une autre contrée, une senteur endémique sur mon corps, un espace durable comme un lieu saint, le seul qui dulcifie les agressions : l'odeur que dégage le dessous de mon oreille droite. Il y a là de la civette broyée dan du castoréum. Je vous le jure, cela est véridique, insupportablement délicieux".
p. 33 « A vue de nez, cette Robe noire est cousue de cerises sombres, de roses de mai, de framboises, de groseilles, de réglisse, d'amandes et de thé fumé Darjeeling. »
Les parfums jouent un rôle érotique. Lors d’un mariage hellénique, la mariée s’enduisait le corps d’un onguent parfumé et le futur époux était couronné de myrte.
Il y a de la souffrance, de la joie à enfanter et le plus beau cadeau d’une mère à son enfant est de choisir son prénom. Si un jour ce parfum voit le jour, j’aimerais qu’il porte son nom de baptême lors de son lancement.
C'est l'humeur et l'état d'esprit d'une femme qu'un homme doit stimuler pour que le sexe ait un intérêt. L'amant, le vrai, est celui qui vous fait fondre rien qu'en vous touchant la tête ou en vous souriant droit dans les yeux.
Le parfum d’amour n’existe pas, sauf dans la pub. Même si le corps à corps rejette de divines fragrances, seule l’excitation exige les odeurs vraies du corps. À moins que l’on découvre un parfum aux phéromones !
Le corps est une épouvantable usine puante. La seule façon de la masquer pour séduire, c’est bien de le dissimuler. Au nez, on peut vite savoir à qui vous avez affaire.
À bourse déliée, les magnats du parfum engagent les plus grands metteurs en scène pour nous parler d’amour, de luxe, d’élégance, de sport, de littérature, de mythologie…de ce qui mène au désir.
Ce qui me heurtait dans cet océan de luxe, ce n’était pas les sommes folles engagées, mais que le nom des créateurs n’apparaissait nulle part. Pourtant, sans leur génie, leur ténacité, leurs insomnies, rien n’était possible. C’était comme si un artiste-peintre, moyennant finance, laissait signer par un autre sa toile préférée.