Fiona, la quarantaine, est sollicitée pour héberger le fils de Vanessa, sa grande amie de jeunesse. A vingt-deux ans, Alex vient faire ses études dans le coin. Enchantée par cette perspective, Fiona redoute quand même les réactions de son mari James. La présence de ce jeune adulte risque de mettre du sel sur une plaie qui ne se refermera jamais : la fille de Fiona et James est décédée huit ans plus tôt, elle avait dix ans. Elle aurait à peu près l'âge d'Alex.
Le récit est un long va-et-vient entre les interrogations de Fiona (comment annoncer la nouvelle à son mari) tandis qu'elle boit du thé, du café, prend ses petits déjeuners, regarde par la fenêtre... et ses souvenirs des années 60, lorsqu'elle travaillait dans un grand magasin (on pense au 'Bonheur des Dames' de
Zola et au film 'Riens du tout' de Klapisch), quand Vanessa et elles étaient amies, "une période magique, le soleil brillait chaque jour, il y avait des tas de fêtes et de bals, et tous les quatre [les jeunes femmes et leurs fiancés respectifs] allaient partout ensemble."
Ce roman est paru pour la première fois en Angleterre en 1997, j'aurais dû me méfier - comme toujours avec les 'fonds de tiroir' - et la couverture neuneu aurait dû m'alerter. Pour moi,
Willa Marsh est l'auteur des savoureux '
Meurtres entre soeurs' et '
Meurtres au manoir', où elle excelle dans l'humour noir et les portraits au vitriol de la famille et de ses coulisses. Rien de tel ici. Juste une chronique douce-amère et molle sur la vie de couple, sur ses ajustements perpétuels au cours du temps en fonction des événements. Ajustements comparés à juste titre à ceux des partenaires lors d'une danse - le titre original 'Facing the music' est d'ailleurs beaucoup plus approprié que cette traduction 'so british' et vide de sens.
/!\ Gare à la quatrième de couverture qui en dit trop ! Elle m'a gâché la fin du livre alors qu'il y a déjà si peu de surprises dans ce roman...