Citations sur La vie ô combien ordinaire d'Hannah Green (10)
Les êtres humains sont les nuages d’où pleuvent les histoires, mais nous sommes également les éclats de verre qui en réfractent la lumière, qui en polarisent les rayons jusqu’à les rendre brûlants.
Humains et histoires ont besoin les uns des autres. On les raconte, certes, mais elles nous racontent aussi, nous. Les bras grands ouverts, les mains douces, elles nous invitent à venir nous réfugier contre elles, surtout lorsque nous nous retrouvons englués dans une vie qui n’a plus de sens. On a tous besoin d’un chemin à suivre, et les histoires nous aident parfois à ramener nos pas dessus.
Non, non. Pardon. Arrêtez tout.
Je m’y suis mal pris. J’ai voulu raconter cette histoire depuis le début.
C’était une erreur ; ça ne marche jamais. J’ai retenu la leçon, depuis, et je me demande même si c’était précisément ça que j’ai commencé à entrevoir vaguement par ce froid après-midi révolu depuis longtemps. La vie, ce n’est pas une montre ou une horloge, un objet qu’on peut assembler puis mettre en mouvement.
Il n’y a pas de début qui tienne. On est toujours en plein milieu.
Bon. Je recommence.
[...] que la vie est courte et qu'on doit se contenter de l'aborder une page après l'autre, voire une ligne à la fois [...] même si on fait partie du même livre que les gens qu'on aime, on n'est pas obligé d'être toujours à la même page.
On a tous besoin d'un chemin à suivre, et les histoires nous aident parfois à ramener nos pas dessus.
Donc. Ceci est une histoire-je vous l'ai déjà dit. Or, les histoires, c'est craintif, comme les chats. Il faut les approcher doucement, en faisant preuve de respect, sinon elles decampent, et on les revoit jamais.
Si les adultes ont souvent la tête ailleurs, ce n'est pas pour le plaisir de rien n'écouter, alors il ne faut pas trop leur en vouloir. Ils sont occupés à chercher le frein capable de ralentir le monde, histoire de pouvoir s'accorder un petit moment de répit.
- Ce n'est pas juste, souffla-t-elle.
Alors, pour la première fois, elle comprit que ces quelques mots - qu'elle avait bien dû prononcer un million de fois dans sa jeune vie - ne voulaient absolument rien dire. Le diable se fichait pas mal de la justice - et, dans l'ensemble, le monde aussi.
Hannah comprit que même si la vie était devenue bizarre, le bizarre avait parfois du bon. Les jours où on a envie de se lamenter font partie de la vie au même titre que ceux où on rit aux éclats et où on va manger des glaces. Souvent, ils sont même plus précieux dans le long terme.
Nul besoin de gommer quoi que ce soit. En revanche, on peut toujours tourner une page blanche et y écrire quelque chose de neuf.
Les familles sont le creuset où se forgent les plus affûtées des épées.
Qui vient te parler pendant les longues veillées nocturnes ? Quelle est cette voix que tu entends alors que tu te retournes dans ta peau, paupières friables, sous le poids écrasant des draps ? Tu te dis que ça doit être la tienne, parce que cette voix te connaît tellement bien.