Citations sur La Voie Verne (14)
Nul n’est jamais certain d’atteindre la fin du voyage qu’il entreprend, mais l’esprit humain est ainsi fait que depuis l’aube des temps des hommes et des femmes se sont élancés vers l’inconnu, à la poursuite de peut-être, dans des explorations géographiques, scientifiques, artistiques ou philosophiques qui entraînent l’humanité dans ce perpétuel mouvement sans autre but que le voyage lui-même.
Nul n'est jamais certain d'atteindre la fin du voyage qu'il entreprend, mais l'esprit humain est ainsi fait que depuis l'aube des temps des hommes et des femmes se sont élancés vers l'inconnu, à la poursuite de "peut-être", dans des explorations géographiques, scientifiques, artistiques ou philosophiques qui entrainent l'humanité dans ce perpétuel mouvement sans autre but que le voyage lui-même.
Aux premiers temps, alors que tous se serraient autour du feu, maigre réconfort face à l'obscurité et aux forces incompréhensibles du monde, il devait déjà exister un homme ou une femme, les yeux rivés sur les lointaines étoiles brillantes, qui se demandaient ce qu'ils découvriraient s'il leur était possible de trouver un moyen de s'en approcher.
Comme la plupart des gens influents, la milliardaire cultivait la nostalgie d’une époque disparue, ou du moins la nostalgie du mode de vie des gens aisés de cette époque, dont elle pouvait profiter conjointement avec les bienfaits de la modernité. Ce n’était pas la première fois que je constatais que beaucoup, avec les moyens que leur offrait le présent, se créaient un monde meilleur lié au passé. N’y avait-il pas de présent idéal ? Même pour les gens fortunés ?
L’Accès universel fut ajouté aux droits de l’homme peu après que la France eut créé l’identifiant universel, attribué à chaque citoyen à sa naissance. Dans certaines régions désertiques du monde, des hommes et des femmes mouraient de faim pendant que leurs enfants amaigris, les yeux rivés sur des plaques offertes par des gouvernements corrompus, à qui elles n’avaient pas coûté grand-chose, contemplaient les images de richesses à jamais inaccessibles.
Les nains – personnes de petites âmes, telles que les définit mon dictionnaire personnel – avaient définitivement tué les géants. Plutôt que de se jucher sur leurs épaules pour voir plus loin, ils les avaient abattus. Ils avaient mis le temps, mais y étaient finalement parvenus…
La solution qu'ils choisissent pour s'intégrer au monde est de le conformer à une grille de lecture aux définitions claires, et de l'entourer d'un cadre dans lequel ils peuvent évoluer sans questions. Toutes leurs vies durant, du lever au coucher, ils maudissent ce qui se situe en dehors de ce cadre, ne saisissant pas pourquoi d'autres, qui vivent à l'extérieur, ont l'air heureux, ou tout du moins ne sont pas malheureux comme des pierres à l'abri du carcan de règles qui devrait pourtant leur amener la sérénité, à défaut du bonheur. Déjà morts, ils tentent de faire du monde une société de cadavres à leur image. Que d’énergie dépensée en pure perte.
J'en avais rencontré plus d'un comme lui, dont l'unique ambition était de faire respecter les règles. Comme ses congénères, il n'était que cela ; un vide habillé de l'enveloppe que lui créaient ces règles. Les textes de loi, les paragraphes, les alinéas formaient une armure qui protégeait son néant personnel du monde dans lequel il n'avait jamais trouvé sa place. Un monde duquel il se vengeait en y apposant sa marque, tel un conquérant de pacotille, par la rédaction de procès-verbaux et la délivrance d'amendes. Quelques années auparavant, il lui aurait été encore possible de changer, mais désormais il évitait toute compréhension, toute réflexion, car pour ceux de son espèce, la réflexion peut signifier la mort par la reconnaissance de leur propre insignifiance.
Les choses ne doivent jamais être trop faciles. C’est ce qui fait l’intérêt des obstacles. Ils obligent à se dépasser, à constater que l’on est plus fort que ce que l’on pensait. (p. 196)
Rien de bon ne sera plus crée par les hommes, puisque désormais tout sert à la guerre. (p. 80)