L'encre avait coulé, le temps lui avait permis de sécher. Elle n'était plus qu'un tracé indélébile.
Jamais personne ne m’a observée avec une telle intensité. C’en est troublant, comme si quelque chose de particulier se passait. Nos âmes échangent sans paroles, pourtant elles se rejoignent, se comprennent, résonnent ensemble.
Deux iris clairs me scrutent sans détour, francs et profonds. Sören ne se cache plus derrière aucun masque, il ne maintient aucune retenue. Il se contente de se livrer à moi dans toute son entièreté, le temps d’une danse.
L’humanité renaît chaque jour un peu plus, mon âme se libère doucement des chaînes de ses bourreaux. La liberté semble être le rêve de tous ici, mais moi, elle me fait peur. Je ne la connais pas encore assez bien pour l’apprécier. Ressentir, souffrir, aimer… tout ça, c’est nouveau pour moi, toute cette « normalité » n’a rien d’ordinaire
Derrière cette apparence ténébreuse, Sören semble cacher bien des secrets. Une part de lui paraît insaisissable.
Il dégage une aura qui me fascine. J’ai l’impression d’être un insecte devant le feu, incapable de résister au danger de l’élément, inévitablement attiré par le mystère qu’il libère.