Le cargo "Corne d'Abondance d'Excellentes Marchandises à Bas Prix" appartenant à Haviland Tuf a été affrété discrètement pour une expédition mystérieuse sous l'égide d'une association aux membres des plus dissemblables. Arrivés sur les lieux les associés se déchirent et s'éliminent les uns les l'autre, de sorte que l'honnête et placide Tuf "hérite" de la gigantesque "Arche", un vaisseau toujours fonctionnel, abandonné il y a un millénaire et détendeur des secrets de la science biogénétique désormais oubliés par l'humanité.
De commerçant à la réussite limitée, Tuf se transforme en ingénieur en Écologie et sillonne l'espace, proposant aux mondes ses services monnayés, il faut bien gagner sa vie pour payer ses dettes …
Plus qu'un roman nous avons affaire à sept histoires qui pourraient se lire indépendamment, même si la seconde, la quatrième et la dernière se passent sur le même monde en suivant une évolution de la situation. le personnage de Tuf est décrit comme un géant glabre à la carnation blême et au ventre proéminent, amoureux des chats aux quels il attribue de nombreuses vertus, en permanence il est froid, reste toujours impassible quelle que soit la situation et sous couvert d'innocence il est matois dans les affaires, amateurs de sous entendus. Dans le texte il est caractérisé par un langage qui m'a lassé au bout d'un moment, mais finalement je m'y suis habitué à moins que ce ne soient les récits qui se soient améliorés en étant plus vifs.
Un livre délassant, basé sur un humour très typé, qui sans être exceptionnel permet de passer un agréable moment de délassement …
Commenter  J’apprécie         10
Non, Game of Thrones n'est pas la seule oeuvre de GRR Martin, loin s'en faut. Il s'est essayé à une variété de styles avant que cette "saga" n'éclipse le reste. Haviland Tuf, où l'on retrouve tout ce qui fait un space opera pour ado, est de ceux-ci.
Haviland Tuf est un marchand tout ce qu'il y a d'ordinaire, décrit comme très grand, avec un ventre proéminent , et un crâne lisse d'un blanc laiteux. Il a une passion pour les chats, et ne mange pas de viande.
C'est un concours de circonstances qui fait de lui le propriétaire de l'Arche, un vaisseau d'un genre particulier, et qui l 'amène à se convertir "ingénieur écologue".
Ce livre qui nous fait suivre les aventures de ce personnage débonnaire, au flegme et au pragmatisme parfois déroutant peut également être vu comme une fable sur l'écologie et le pouvoir.
Commenter  J’apprécie         10
Dans ce roman, on découvre Haviland Tuf, étrange personnage aux passions plus étranges encore (les chats, beuark) qui sera transformé par sa conquête (dûe au hasard ?) d'un prodigieusement immense et terrifiant vaisseau capable de détruire une planète ou de la coloniser.Avec ce voyage, il va vivre sept aventures, précédées d'un prologue, que je vais vous détailler ici (avec sans aucun doute des spoilers).Bon, le prologue sert à poser un oeil assez déprimant sur le monde autour duquel orbite l'étoile de la peste.l'Étoile de la PesteCette étoile, c'est bien sûr l'énorme vaisseau dont haviland héritera après que le groupe d'aventuriers pas très honnêtes partis à sa conquête se soient à moitié entretués. Une première histoire assez convenue de chasse au trésor, mais avec un aspect assez marrant : on saitt qu'Haviland va gagner, mais il n'en donne jamais l'impression.Pains et poissonsDans cette deuxième aventure, on comprend bien qu'un des gros défis de ce gros bonhomme solitaire sera de conserver sonv aisseau face à des planètes qui, toutes, envient le propriétaire du plus gros vaisseau spatial de l'univers connu ! Et bien sûr, Haviland s'en tire par une pirouette assez subtile. J'ai bien cru, d'ailleurs, que le Maître de port tenterait à un moment de le séduire, mais l'auteur est trop malin pour ça.les GardiensUne histoire assez classique de rencontre du troisième type, avec des extra-terrestres cependant assez étonnants. j'imagine que G R R Martin doit être végétarien, pour aimer les mollusques à ce point-là !Seconds servicesJ'ai trouvé assez intéressant dans ce récit de voir comment la doctrine des S'ulthaniens, déja vus dans "pains et poissons", les précipétait droit dans le mur de la famine. J'ai aussi trouvé intéressant que Haviland balance ses précédentes innovations à la corbeille pour rendre leur monde franchement invivable. Ce qui est d'ailleurs curieux, c'est que, obsédés qu'ils sont par les paroles déplacées de notre marchand "anti-vie", ils ne se rendent pas compte que l'écosystème que bâtit pour eux Tuf est proprement invivable : des lichens,d es plantes volantes, des bêtaviandes dans les couloirs, eurk !une Bête pour NorneCette histoire-là était parfaitement convenue : Tuf, qui n'aime pas voir les animaux souffrir, va proposer à chaque fois des bêtes qui vont certes se battre, mais faire en sorte que plus personne ne puisse se battre. Sans doute est-ce une introduction au dernier chapître (quoique là, pour l'instant, on rigole).On l'appelait MoïseLe combat contre ce charlatan est assez oubliable, puisque Tuf a à sa disposition les réserves en ADN de milliers de monde.Manne célestePour son dernier retour sur S'ulthan, on s'attend à une conclusion heureuse. Las, la dernière page m'a mis les larmes aux yeux pour ces marmots qui ne verront jamais le jour, ce mode de vie qui disparaîtra à cause d'un empoisonnement massif. Et pourtant, Tuf est là plus qu'humain, parfait dans son rôle d'intermédiaire entre l'homme et le dieu, qui ne comprend pas qu'on puisse remettre en question ses décisions totallement rationnelles, et totallement inhumaines.En fait, dans tous ces récits, on retient surtout qu'il s'agit de space-op un peu daté, mais avec parfois des pointes de questionnement qui font vraiment mal, car les questions qui y sont posées sont particulièrement retorses : le droit d'ingérence existe-t-il ? Doit-on imposer un point de vue moral de façon amorale ? Ca, c'est bien. le reste, comme je le disais, met en évidence le fait qu'il s'agit d'un space-op on ne peut plus classique : le héros arrive quelque part avec ses solutions, qui résolvent évidement tous les problèmes, et repart dans le soleil couchant.Un dernier truc : méfiez-vous, cet homme aime les chats.A part ce détail inhumainement honteux, ça reste quand même un roman assez sympathique, typique de Martin par son acuité dans le questionnement, mais pas forcément transcendant.
Commenter  J’apprécie         10