En fin de compte,se dit-il,le bonheur est pour l'être humain, comme la maison d'un ivrogne : même s'il ne l'a retrouve pas,il sait qu'elle existe...
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- Bon, c'est le paradoxe de toute révolution, Pablito. D'un côté tu es obligé de crier comme un sourd pour que le peuple soit au courant et la rejoigne, et de l'autre tu dois murmurer pour qu'elle n'arrive pas aux oreilles de ceux qu'elle vise à renverser.
Quand il était jeune Montaigne pensait que philosopher c'était apprendre à mourir. Mais une fois adulte il découvrit que c'était tout le contraire, que la philosophie devait apprendre à vivre et laisser vivre. Si seulement ceux qui nous gouvernent avaient davantage lu Montaigne et moins Napoléon.
...je continue à penser qu'il n'y a pas de bons ou de mauvais moments pour en finir avec les fléaux de de cette société.C'est ce que je pense et c'est ce que je dis,parce que j'ai toujours préféré être en désaccord avec le monde entier plutôt qu'avec moi même.
Ce qu'Hegel n'a pas dit et que Marx a ajouté c'est que les grands événements se produisent deux fois, mais la première comme tragédie et la deuxième comme farce.
À la fin du siècle, Barcelone comptait un demi-million d'habitants (dont la moitié était analphabètes) et son économie était fondée sur l'industrie et le commerce. Mais les conditions de travail étaient le plus souvent inhumaines: des enfants de dix ans trimaient quinze ou seize heures par jour dans d'insalubres et sombres usines pour le misérable salaire d'une peseta. Ce qui fait que la classe ouvrière la plus contestataire inventa un jeu de mots pour se faire entendre: à l'exploitation nous répondrons par l'explosion.
L'anarchisme n'est-il pas une théorie philosophique,Pablo? L'anarchiste n'est-il pas simplement celui qui croit qu'il est possible de vivre sans le principe d'autorité ?
-On a tué le roi et la reine! cria quelqu'un.
Mais l'oiseau de mauvais augure se trompait. Comme l'année précédente à Paris, Alphonse XIII en sortirait indemne, renforçant ainsi la légende de son immortalité. On attenterait à sa vie en cinq occasions encore, mais la République elle-même ne pourrait pas en finir avec lui. À côté de Sa Majesté, réfugiée à l'intérieur du carrosse royal, Victoire-Eugénie Julia Ena de Battenberg, la reine tout fraîchement proclamée, essayait de réprimer ses larmes tout en regardant sa robe de mariée éclaboussée de sang de cheval. En moins d'une heure elle avait découvert le prix à payer pour être la femme du roi d'Espagne.
Il porte sa tenue habituelle, reprisée avec des pièces aux coudes, les poignets de sa chemise teints à la craie et un chapeau melon que certains pensent cousu à ses cheveux car il ne l'ôte jamais, pas même pour entrer dans les églises où il ne va pas pour communier, comme on pourrait le penser, mais pour prendre le frais et faire de bonnes petites siestes.
Et, sans allumer, elle ferma la porte à clé et conduisit sa proie à
la table du sacrifice. Alors, comme dans un rêve ou un cauchemar
Pablo se retrouva en train de pétrir des seins énormes, tandis
qu'une langue visqueuse s'introduisait dans sa bouche et la trans-
formait en un aquarium plein de poissons. Ses papilles gustatives
découvrirent la saveur métallique des baisers d`une autre
personne et son caleçon devint involontairement trop étroit. Une
main se glissa dans son pantalon et en fit sortir la longue-vue de sa
virginité, couronnée par un gland rougi et gonflé qui semblait
tout observer de son œil Polyphème. Un jupon tomba par terre,
des soupirs déchirèrent l' atmosphère, une table en bois gémit
sous le poids et Pablo fut absorbé par un animal fabuleux, à mi-
chemin entre une méduse et un folicule pileux. Enfin, il sentit que
son corps entrait en éruption, tandis qu'une décharge électrique le
parcourait de la tête aux pieds. Il se mordit la langue pour étouffer
un haletement et ses forces l'abandonnèrent, comme Samson
après qu'on lui eut coupé les cheveux.
Dehors, Éross' était penché à la fenêtre et contemplait la scène
en se tordant de rire.