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4,1

sur 417 notes
Que du plaisir ! Un classique de la littérature oublié aujourd'hui alors que l'on a bien ici quelqu'un qui a inspiré Pierre Lemaitre lui-même. Plus d'une fois j'ai pensé à lui.

Si les deux premiers romans se suivent et se penchent surtout sur Jacques, j'ai été surtout happé par le troisième, la belle saison.

N'ayons pas peur des mots, un des plus beau roman d'amour. Je le mets à côté de la faute de l'abbé Mouret de notre Emile Zola.

Antoine est le personnage qui prend de l'ampleur et que l'on a envie de suivre, le voir s'opposer au père. On le voit déjà ici grandir grâce à Rachel qui le sort de sa zone de confort.
Cette dernière est d'ailleurs très moderne. Il faudrait remettre en avant rien que ce tome qui peut se lire complètement à part.

Vivement la suite !
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C'est la grande fresque familiale, historique et sociale du début du XXème siècle. C'est vers quinze ou seize ans que je me suis passionné pour cette saga. Elle m'avait énormément marquée. Alors la reprenant plus de quarante ans plus tard, je craignais d'être déçu. Quelle erreur de jugement! Je me suis de nouveau enthousiasmé et cette fois je dirais de façon gourmande.

L'histoire pourrait paraître aujourd'hui un peu désuète, mais très vite on éprouve une tendresse certaine pour Antoine et Jacques élevés dans un milieu rigide et bourgeois, bientôt balayé par la Grande Guerre. le premier, Antoine, futur médecin, est sérieux et conformiste. Jacques est indomptable, insoumis, utopiste et rêveur; il incarne le romantisme de l'époque. Adolescent je n'avais d'yeux que pour Jacques. Aujourd'hui c'est bien différent.

On se captive de bout en bout à suivre le destin des personnages hors normes que sont Jacques, Antoine, Jenny et Rachel. Ils sont toujours aussi bouleversants et chargés d'émotion. Roger Martin du Gard n'a pas son pareil pour nous faire entrer dans la psychologie de ses personnages.
L'écriture est agréable, simple, splendide. Un régal!
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Début du XXe siècle , un père catholique règne en Pater familias sur ses deux fils Antoine et Jacques. Si l'aîné s'accommode du caractère de son père tout en poursuivant ses études de médecine , le second à l'âme tourmentée à bien plus de mal. le vol d'une correspondance entre Jacques et un ami, protestant de surcroît, va mettre Jacques hors de lui et l'amener à fuguer. En retour il sera lourdement sanctionné par son père jusqu'à ce que son frère intervienne en sa faveur.

On voit Jacques grandir peu à peu , tenir sur un fil entre ce qu'on attend de lui et ce que son caractère rebelle et ses ambitions d'artiste lui soufflent au creux de l'oreille. Cet adolescent compliqué n'a pas e mon adhésion, je l'ai trouvé fatigant mais je n'ai aucune sensibilité pour l'adolescence ... L'ainé est un personnage plus classique que l'on pressent déjà prêt à s'inscrire sans trop de souci dans son milieu.

Catholique ou protestante, le tableau des deux familles décrites par l'auteur est précis et sans accabler il n'en révèle pas moins les lâchetés et compromissions des uns et des autres.

C'est un bon roman mais pas ce que j'attendais .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Je me suis attaqué à ce pavé pour prendre connaissance de cette grande saga romanesque de Roger Martin du Gard. 900 pages plus tard, je peux dire que si la lecture est fluide et aisée, les personnages facilement attachants et le style bien tenu, il manque encore quelque chose pour que cela devienne un "très bon" livre. Cela reste néanmoins agréable à lire quand on veut passer le temps. Un très grand livre : non, un excellent page-turner : oui !
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Il y a bien trop longtemps que je ne m'étais pas lancée à l'assaut d'un classique français... J'ai profité de la toute nouvelle réédition des "Thibault" chez folio pour me lancer dans cette saga fleuve que je me souviens avoir vu trôner dans la bibliothèque de mes parents dans une édition de poche qui fleurait bon les années soixante-dix de leur adolescence et que ma mère se souvient encore avoir adoré.
Je ne savais presque rien de cette somme romanesque si ce n'est qu'elle avait permis à son auteur, Roger Martin du Gard, d'obtenir en 1937 le prestigieux Prix Nobel de Littérature, souvenir vague d'une chronologie de l'Histoire Littéraire Française du XX°siècle apprise du temps de la fac... Quant à l'adaptation de 2003, j'étais sans doute trop jeune pour y tomber.
Je n'en savais presque rien, donc, mais son statut de classique un peu désuet soudain réédité m'a happée tout comme ses nouvelles couvertures et son résumé qui m'a évoqué les grands romans du XIX°siècle que j'aime à la folie.
Il va sans dire que j'ai dévoré ce premier volume qui couvre les cinq premiers livres de la saga, qui court du "Cahier Gris" à "La Sorellina", neuf cent pages ou presque dégustées avidement mais si rapidement que je me refuse à lire immédiatement la suite. le plaisir, il faut savoir le faire durer.

A l'orée de convoquer l'intrigue et les personnages de ce roman splendide, je me sens toute petite soudain. Il me paraît soudain bien difficile et un rien présomptueux de prétendre esquisser ici et intelligemment mes impressions après la découverte, la dévoration de ce roman qui emprunte autant au roman historique qu'à la saga familiale, autant au roman d'idée qu'à la fresque sociale... Je vais tout de même essayer...

Paris. 1905.
Oscar Thibault, le patriarche très respecté d'une famille catholique non moins respectée et honorable bout de colère. Son second fils, Jacques, quatorze ans vient de faire une fugue. Dans ses affaires, ses maîtres ont retrouvé un mystérieux cahier gris parcouru des graphies brouillonnes et passionnées de l'adolescent et de son meilleur ami, Daniel de Fontanin, issu quant à lui d'une famille protestante. Nourris de poésie et des élans de cette amitié passionné, les deux jeunes hommes ont décidé de mettre le cap sur Marseille. de là, ils prendront la mer et partiront. Loin.
C'est Antoine, le fils aîné d'Oscar, qui partira à la recherche de son frère et de son ami. Si Jacques est un rebelle, son frère est tout autre. de neuf ans son aîné, le futur médecin est un être raisonnable, patient et qui semble faire la fierté de ce père distant et sévère qui ne comprend rien à son cadet. Entre les deux frères, que cette froideur aurait pu rapprocher, ne réside qu'une affection distante, timide... Ce qui explique peut-être l'élan déraisonné qui pousse Jacques vers Daniel et les siens, dont la famille n'a pourtant rien d'enviable entre un père coureur et absent, une mère douce et bafouée, une petite soeur un peu maladive...
Cet épisode de la fugue, pour dérisoire qu'il paraisse va marquer en réalité et à jamais les destinées des deux familles, Thibault et de Fontanin, car il a va cristalliser brutalement et questionner les énergies familiales à commencer par le lien entre Jacques et Antoine. de la fugue aussi viendra l'entrée des Fontanin dans le monde des Thibault, tous en sortiront changés.
Au fil du roman, on marche ainsi dans les pas de cet Antoine si raisonnable qui vacillera pourtant pour la belle Rachel, de Jacques l'écorché vif et de leur père si taiseux. On se prendra d'amitié pour la grave Madame de Fontanin, on s'éprendra du charme froid du beau Daniel avant de s'agacer, on aura autant de peine que d'admiration pour Jenny, Gise et Nicole. Les destins de tous ces personnages construits si finement n'auront de cesse de se croiser des années durant tandis qu'autour d'eux le monde est en train de changer, tandis que L Histoire est en marche et si Jacques embrasse le changement de toutes ses forces, s'il l'étreint aussi fougueusement que possible, cet embrasement n'est pas sans effrayer Oscar et Antoine...

J'ai tout aimé dans ce premier volume, de l'écriture classique mais incroyablement riche et maîtrisée de Roger Martin du Gard, de la peinture si fine de toute une société en train de mourir... Ou de changer aux personnages si complexes et à tout ce qu'ils traversent, des profondes mutations sociétales à leurs relations les uns aux autres.
Bien sûr oui qu'il me tarde déjà de les retrouver et qu'ils me manquent, les deux frères surtout.
Un bon classique, décidemment, ne déçoit jamais, au contraire.
Vivement la suite.
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Rhôôô, comment qu'on écrivait trooop bien, il y a cent ans...!
L'écriture est parfaite en effet, phrases impeccables, vocabulaire recherché, narration ciselée. (Mais bon, ça a cent ans.)
Cette suite de trois romans raconte les aléas de la vie dans deux familles bourgeoises au début du 20ème siècle : au départ, leur sort est lié par l'amitié amoureuse entre les deux jeunes garçons, des âmes idéalistes qui vivent au travers de la littérature (Ça existe encore des jeunes comme ça ?) et correspondent par l'intermédiaire d'un cahier gris. Dans un deuxième temps, l'un des garçons est expédié au pénitencier pour couper court à cette relation scandaleuse. Dans la troisième partie, les garçons ont grandi et se découvrent d'autres centres d'intérêt (... on va dire ça comme ça).
Au fil des pages, de multiples personnages viennent se greffer sur l'intrigue de départ : pères (trop stricts ou trop absents), frères et soeurs, domestiques... Chacun et chacune a droit à un portrait développé, incarné, rendant l'ensemble agréable à lire.
Toutefois cela reste un tableau intimiste d'où toute réflexion sociale semble absente. Les soucis d'argent (si si, il y a parfois des soucis d'argent, comment va-t-on entretenir la résidence secondaire de Maisons-Laffitte ?) se règlent comme par magie. La rébellion contre le père ou contre l'Église fond comme neige au soleil (Votre propre père vous jette en taule, et vous le saluez respectueusement en sortant ?!) Que vous soyez laid ou doté d'un caractère de cochon, votre statut social vous assure l'attention des demoiselles.
Etc, etc.
Bref, c'est très bien écrit, on ne s'ennuie pas à la lecture, mais cela ne restera pas un souvenir bouleversant - et je ne lirai très probablement pas les tomes suivants.
Challenge Nobel
Challenge Départements
LC thématique de septembre : État des lieux
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Chez les Thibault, Oscar le patriarche, catholique pratiquant - voire bigot -, finançant des bonnes oeuvres afin d'assurer son salut -, dirige d'une main de fer ses affaires. La même philosophie s'applique à ses deux fils, l'aîné Antoine, de caractère assez souple est devenu médecin, mais Jacques de neuf ans son cadet, qui n'a pas connu sa mère, morte en le mettant au monde, est plus ombrageux et sensible. le patriarche veut le contraindre et forger son caractère, surtout après la découverte d'une passion amoureuse avec Daniel de Fromantin, un camarade de classe, d'une famille protestante. Après une fugue des deux jeunes gens, décision est prise d'envoyer Jacques dans l'institution que Thibault père a créée. Un etablissement qui s'apparente plus à une maison de correction qu'à une école de la vie. Quelques temps plus tard, les deux frères vivent sous le même toit et vont découvrir chacun les émois amoureux et forger également leur avenir, Jacques trouvant plus difficilement sa voie...

Une fresque familiale autant que sociale, c'est ce que propose les Thibault. Une peinture de moeurs dans laquelle Roger Martin du Gard n'hésite pas à aborder les dessous de la grande bourgeoisie et les méthodes d'éducation particulierement cruelles du père alors qu'il pense bien faire, mais également nombres de problématiques liées à la sexualité. Avec les amours interdites entre Jacques et Daniel - qui déclenchent la décision du patriarche - mais également l'adultère que subit Mme de Fromantin, la libération sexuelle de Daniel qui fréquente les cabarets et les femmes légères lorsqu'il devient peintre, la perversion narcissique dont est victime une des protagonistes, et même l'inceste et la pédophilie. Autant de thèmes que Martin du Gard aborde au travers du destin de ces héros et qui pouvaient être novateurs et peu traités dans les années 1904 - 1914.
Quelques bémols néanmoins, avec pas mal de longueurs, des maladresses avec des retours en arrière un peu confus pour introduire de nouveaux personnages, un ton quelque fois trop emphatique, mais le tout est sauvé par l'épaisseur des personnages. Deux des tomes m'ont plus touchée, le pénitencier et la consultation, deux opus qui se concentrent sur Jacques pour le premier et Antoine pour le second.
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Cette oeuvre est un monument de la littérature française du 20ème. Sombrant hélas dans l'oubli en raison certainement d'une longueur inadaptée pour une société qui ne jure que par le plaisir instantané, il est pourtant empli de réflexions majeures inspirantes : la méfiance envers les idéologies, le courage du doute, de la nuance et du relativisme, la recherche d'un sens dans l'absurde, la place de la science et de la religion... Je n'ai cessé de penser à Camus tout au long du texte - qui fut l'un des plus fidèles admirateurs de Roger Martin du Gard - tant ses oeuvres futures s' y trouvent en germe (les justes, mythe de Sisyphe...). Il y a aussi du Tolstoi dans cette saga mêlant petite et grande histoire à travers des personnages d'une grande profondeur. Bref un roman total, à lire absolument.
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Une saga familiale autour de la famille Thibault puritaine et de la famille de Fontanin libertaire. Jacques Thibault se prend d'amitié pour Daniel de Fontanin au grand dam de son père Oscar. Après une fugue, une incarcération, la fin de ses études ; Jacques fini par fuir la maison familiale en quête d'un équilibre moral que son éducation réfrène. Il se rebelle, renonce au destin tracé par son père, à cette moralité hypocrite qui l'opprime. Quant à son frère, Antoine, médecin, qui n'aspire qu'à une vie rangée, la passion amoureuse vient chambouler son petit monde rigide. Autour d'eux, des personnages hors normes, qui ne cessent de tergiverser entre la moralité et passion, liberté et conventions sociales, religion et libertarisme. Une grande fresque sociale du début du XXème siècle.
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Les Thibault est une grande saga famiale composée de huit tomes, découpés en trois volumes pour la parution en poche chez Folio que j'avais terriblement envie de découvrir depuis plusieurs années, et l'été étant propice aux lectures de romans fleuves, je les ai acquis et me suis immédiatement mise à la lecture du premier volume.

Et comme j'ai bien fait car j'ai adoré ce premier tome qui m'a enthousiasmée et dont je suis venue à bout en quatre petits jours alors qu'il fait près de 900 pages et m'a conforté dans mon idée de lire les tomes 2 et 3 en août et en septembre !

À travers les destinées de deux familles bourgeoises, les Thibault et les Fontanin, Roger Martin du Gard évoque la France de la Belle Époque qui va sombrer dans le premier conflit mondial.

L'ensemble du cycle est surtout centré sur les deux fils du riche notable catholique Oscar Thibault, deux frères que tout oppose : Antoine, l'aîné, médecin sûr de lui, esprit rationnel et plutôt conformiste, et son cadet de neuf ans, Jacques, idéaliste et tourmenté, en révolte contre les valeurs de la société bourgeoise puis militant socialiste.

Mais l'amitié de Jacques pour Daniel Fontanin introduit en contrepoint la famille de celui-ci, de confession protestante. Les deux premiers volumes le cahier gris et le pénitentier voient Jacques et Daniel passer de l'adolescence à l'âge d'homme, tandis que les suivants s'élargissent aux vicissitudes et hypocrisies de la vie bourgeoise, à l'ébranlement religieux et moral de ce début de XXe siècle, faisant de ce roman, une fresque sociale.

Héritier de la tradition naturaliste Roger Martin du Gard brosse un tableau sans complaisance de la société tout en mettant au premier plan le vécu et les pensées des protagonistes, saisis avec une grande finesse psychologique dans le tissu des détails qui font le quotidien.

Si l'organisation de cette grande fresque suit chronologiquement la vie et l'évolution intellectuelle et affective des héros, entourés d'une galerie de personnages secondaires variés et bien brossés, ses différentes parties permettent à l'auteur, athée et matérialiste, d'aborder des questions éthiques, sociales, politiques ou idéologiques.

Autant de points très finement traités qui m'ont vivement intéressée et fait que je n'ai pas pu lâcher ma lecture, toujours pressée d'y retourner. J'ai adoré les personnages d'Antoine bien moins lisse et conservateur qu'il n'y paraît au premier abord et madame Fontanin, mère aimante, empêtrée dans un mariage malheureux et je suis vraiment curieuse de voir le sort qu'a prévu pour eux l'auteur.

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