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Critique de Faule


Il faudrait avoir le tranchant de Jean-Patrick Manchette pour traiter de certains livres qui t'ont grugé. Tiens en passant espérons que Tristan Doug Headline donnera une suite au "Journal 1966-1974" (Gallimard) de son père, y'en a des cartons pleins au département des Manuscrits, rue de Richelieu. Ainsi tu musardes au "Divan" de la rue de la Convention -finalement on est gâté dans le 15ème avec le marché Brassens, la charmante petite dame qui réassortit sa boîte d'occases sur le trottoir de la rue Olivier de Serres au coin de la rue des Morillons et donc "Le Divan" et j'en oublie sans compter les bibliothèques du quartier. Tu es donc au "Divan", tu passes en revue les nouveautés, tu feuillettes à peine tellement y'en a, tu regardes les couvertures, le plat verso (sic c'est pour faire savant). Un livre est posé là qui parle de la Bn c'est un peu ta maison la Bn, tu te fends de quatorze euros. Mal t'en a pris. "La Bibliothèque Noire" de Cyrille Martinez, publié chez Buchet-Chastel, n'a aucun intérêt. Et toi t'es à la fois malheureux parce que les éditeurs t'ont fourgué du mauvais et heureux parce que ça te fouette le sang. le dernier livre que j'ai lu est "Le roman d'un enfant" de Pierre Loti (réédité en 2007 chez Flammarion), c'est tellement beau, de courts chapitres de trois, quatre pages, tout à fleur de peau, et puis après tu te tapes le Cyrille Martinez. Donc le Cyrille il invente des livres qui parlent à la première personne, il imagine des livres esseulés qui demandent qu'on les lise. Tu vois le truc. C'est écrit sans charme. Une prétendue fantaisie, si lourdingue l'allégorie, de la prosopopée en béton banché. le comble du ridicule est atteint quand l'auteur lance à la fin son manifeste en lettres capitales, je n'aime pas les lettres capitales: "NOS NOMS NE VOUS DIRAIENT RIEN / NOUS SOMMES DE LA FAMILLE HEUREUSE / DES LECTEURS ANONYMES / NOUS SOMMES DES ORPHELINS / ET NOUS LISONS NOUS ECRIVONS /. NOUS PUBLIONS NOUS EMETTONS / NOUS RECEVONS NOUS RELISONS / NOUS COMMENTONS NOUS REECRIVONS..." Y'en a deux pages.
Tout a été dit sur les quatre tours, le bâtiment boursouflé, la machine grandiloquente de Dominique Perrault, je me rappelle les charges imparables de Patrick Besson et de Pierre Jourde (Jourde n'apprécierait pas qu'on associe son nom à Besson moi je les aime bien tous les deux surtout quand ils sont méchants). Quand tu apprends que Perrault est chargé par le pouvoir de réfléchir à l'avenir de l'île de la Cité tu as peur, vraiment peur mais tu ne seras pas là pour le voir. Tandis que le Cyrille Martinez tu l'as devant toi et tu ne sais pas comment t'en débarrasser. "La Bibliothèque noire", qui en veut ? Je le lui envoie gratis. Promis juré. Jacques Faule
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