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3,52

sur 69 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un couple est sauvagement agressé une nuit à son domicile. le mari va s'en sortir, pas sa femme. Mais rapidement, les premiers soupçons se portent sur leur fille adolescente, absente le soir du drame et qui était en conflit ouvert avec ses parents.

Ce qui m'a attirée en premier dans ce roman, c'est le lieu où il se déroule : le désert de Tabernas, cette étendue aride ressemblant au Far West située au nord d'Almeria. Lieu sauvage et inhospitalier s'il en est, où la chaleur étouffante n'a d'égale que la noirceur du récit.

Ce thriller explore le thème des affres du passage à la vie adulte, du tabou du matricide et de la violence adolescente.
Le roman est construit un peu comme un puzzle avec de nombreux flash-back, des va et vient multiples qui permettent aux différents éléments de s'emboiter progressivement pour donner un panorama complet de l'histoire, jusqu'au dénouement.
C'est plutôt bien fait même si parfois, on a un peu l'impression de se perdre dans la chronologie des événements.

L'ambiance est toxique à souhait, marquée par la brûlure implacable de ce désert qui semble vouloir se refermer sur une galerie de personnages secondaires tous plus malsains les uns que les autres et qui ont tous quelque chose à se reprocher.

Un peu poussive au départ, l'histoire devient ensuite vraiment passionnante et c'est avec un immense plaisir que je me suis laissée balader dans les méandres et rebondissements de ce quasi huis clos.
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Le roman se déroule dans cette partie désertique de l'Espagne, au Sud Est du pays non loin de la ville d'Alméria ; Cette région dont l'auteur dit : « (…) ce n'était qu'un désert où la seule chose qu'on trouvait en abondance était la pénurie. »
Evocation, tout au long du récit de lieux chers à Juan Goytisolo, Nijar, Tabernas, les ramblas de Lanujar, Gergal, les salines de Cabo de Gata.
Une région où les seules réalités palpables sont la chaleur, la sécheresse, la violence des orages : « Il ne pleut jamais ici mais quand il pleut, t'as envie que ça s'arrête. », et le vent de sable rouge venu du Sahara qui maquille les humains, les maisons et les voitures.
Le désert lunaire de Tabernas où ont été tournés de nombreux films entre les années 1950 et les années 2010, Il était une fois dans l'Ouest bien sûr, El Condor avec Lee van Cleef, Les Pétroleuses avec BB et Jeanne Moreau et plus récemment Indiana Jones et la dernière croisade ou encore Les Frères Sister de Jacques Audiard ou la saison 2 de la Casa de Papel.
L'histoire est simple. le retour à Portocarrero, un village de l'intérieur des terres aux abords du désert de Tabernas, d'Irène une fille du village avec Miriam sa fille et son mari Jacobo amène le système immunitaire de la communauté à réagir.
Irène et Jacobo fuient Madrid suite au licenciement de ce dernier. Alberto le frère d'Irène et Rosa sa femme restés au village ont promis de les aider. Voire.
Leur présence dérange la communauté. La Fuertés et son mari Ginés éleveurs de porcs Pata Negra, le Blond un séducteur ancien amant d'Irène du temps du lycée, Alberto et Rosa, La Concha l'aubergiste de retour au village après son immigration en France, voient leurs repères bousculés par ces étrangers…
Miriam, elle, fuyant la déconfiture de ses parents trouve un certain réconfort près des autres ados du village Carol et Nestor.
Quelques mois plus tard, alors que leur fille passe la nuit chez une amie, Jacobo et Irène sont attaqués chez eux. Irène est tuée et Jacobo laissé pour mort. Il s'en sortira après une période de coma pour découvrir une réalité qui le dépasse. Il mène l'enquête…
Je n'en dirai pas plus.
L'auteur analyse les points de vue des différents personnages, leur intérêt à faire disparaitre le couple, sans jamais véritablement dévoiler la clef du mystère.
Nous suivons la dérive de Jacobo qui se laisse aller et cherche en vain des réponses à des questions qu'il n'ose poser ou se poser.
La fin est au-delà de ce que peut imaginer le lecteur.
Un excellent roman traitant avec justesse de sujets différents, la débâcle économique d'une région, le déclassement social, le travail au noir, les relations adultes adolescents, la réalité virtuelle des réseaux sociaux.
Et pour fuir la réalité, est-il possible de retrouver ce bonheur de l'enfance « Quand ça t'était égal que ton père soit un forain qui s'était tapé ta mère derrière le train fantôme. » précise l'auteur !
A lire.
Merci à Pecosa de m'avoir fait connaître ce roman.
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Un hurlement terrorisé qui résonne dans le silence de minuit.

Le bruit sourd d'un corps qui s'effondre sur le sol.

L'ombre de plusieurs silhouettes qui s'enfuient dans la nuit.

L'odeur âcre de la poudre à canon.La trace humide de leurs semelles imbibées de vitriol.

Et puis l'image du pied ensanglanté d'Irène qui s'imprime sur sa rétine…

Jacob a pris une balle en plein coeur.

Sa femme a dû subir le même sort. Dans sa tête, résonne encore son cri de terreur.

Et pourtant tout est désormais calme dans la maison.

Jacobo commence à avoir froid.Il sait qu'il commencera bientôt à perdre la raison.

Il ne sent déjà plus son corps et respire difficilement.

Il sait que la flaque qu'il voit s'agrandir sous son corps est constituée de son propre sang…

Mon avis :
Un Excellent, thriller qui plonge le lecteur dans une ambiance tendue, électrique et claustrophobique

Les relations y sont toxiques, tyranniques et obsessionnelles.

La fragilité de l'adolescence, l'usure du couple et la fin de l'amour passionnel .

L'amour ploie sous les remarques acerbes.

La haine se multiplie comme de la mauvaise herbe
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Jacobo (chômeur, bien malgré lui, depuis quelques années) et Irène (mère au foyer) ont vu leur paisible existence de « citoyens lambda » virer au cauchemar, lorsque leurs ultimes économies ont été englouties, faute d'avoir déniché un emploi. Ils ont absolument tout perdu et ont dû se résigner à quitter Madrid, pour s'installer avec leur fille de treize ans (Miriam, qui – elle – n'accepte pas du tout la situation !) dans un village perdu, hameau qui a vu naitre la famille d'Irène …

Et voilà que, dix-huit mois plus tard, le sort s'acharne : quelqu'un a tué Irène et tiré sur Jacobo (le laissant pour mort …) À son réveil (après un coma d'une quinzaine de jours) la police va lui annoncer l'indicible : de très lourds soupçons se portent sur sa propre fille, aujourd'hui âgée de quatorze ans. En effet, de nombreux messages échangés sur WhatsApp avec sa cousine Carol (et Nestor, le petit ami de cette dernière) semblent ne laisser aucun doute … Nora (l'avocate de Miriam) et Jacobo (qui vit un enfer sur terre) vont alors tenter de comprendre ce qui a pu provoquer ce chaos …

Un roman policier plutôt atypique, qui – à mon avis – s'approche sensiblement plus de la littérature blanche (même s'il s'agit sans contexte d'une intrigue d'une grande noirceur …) Une analyse pertinente sur la déchéance sociale d'une famille « ordinaire ». Sur la difficulté à communiquer, au sein d'un foyer ou chacun tente de garder la tête hors de l'eau. Sur la fragilité – et la gracilité – du lien existant entre équilibre mental, dépression naissante ou folie furieuse … Lorsque le banal bonheur du quotidien cède la place à une tragédie sans nom, plus aucune certitude ne prévaut sur la logique ou la raison … Une écriture qui va à l'essentiel et une atmosphère anxiogène qui ne faiblit pas, jusqu'au dénouement. Un très agréable moment de lecture !
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Un beau thriller bien épais avec une intrigue bien ficelée qui nous mène jusqu'à la résolution finale à laquelle on ne s'attendait pas. C'est noir, très noir mais très turnover. On veut savoir pourquoi l'arrivée de ce trio dans un coin paumé de l'Andalousie déclenche un tel lot de drames. Et on en a pour son argent car il y a de tout dans ce roman : les dérives dues à l'alcool et à la perte d'emploi, une ado en perte de repères, des jalousies et des infidélités à n'en plus finir et au milieu de tout cela, un Indien qui n'en n'est pas un finalement. On se croirait presque dans un western spaghetti, il ne reste plus qu'à entendre la petite musique d'Ennio Moricone et c'est parti ! du brigandage, de l'argent mal gagné puis mal employé. Tout y est pour notre plus grand bonheur. J'ai aimé, pas vous ?
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Un livre très exotique, bien qu'il raconte une histoire qui se passe en Europe. Une intrigue un peu embrouillée mais intéressante. Un bon polar.
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En 2017, j'avais beaucoup apprécié le premier roman d'Agustin Martinez, Monteperdido

Je n'ai donc pas hésité une seconde quand j'ai découvert "La mauvaise herbe" sur la table des nouveautés de la médiathèque.

J'ai été tout de suite happée par l'atmosphère étouffante de ce quasi huis-clos dans ce petit village de Portocarrero, situé dans la région désertique d'Almeria, au sud de l'Espagne.

Jacopo et Irene ont dû quitter Madrid avec leur fille Miriam, une ado rebelle quand Jacopo a perdu son emploi de statisticien. A Portocarrero, où Irene a grandi, ils pourront loger dans la maison délabrée où habitaient les parents d'Irene. Mais Miriam a les goûts et les envies d'une ado de son âge et être pauvre dans un petit village écrasé de soleil et balayé par les rafales poussiéreuses de sirocco, ce n'est pas trop son truc.

Un soir où Miriam est restée dormir chez une amie, deux individus pénètrent dans la maison, abattent Irène et Jacopo.

Après des semaines à l'hôpital, entre la vie et la mort, Jacopo apprend qu'au vu de ses échanges de mails, la commanditaire du massacre est Miriam, sa propre fille.

Nora l'avocate de Miriam, décide de mener l'enquête car celle de la police lui semble trop partiale.

Après de multiples rebondissements, une narration nourrie de retours en arrière, de descriptions qui mettent tour à tour à l'honneur Jacopo, Irène ou Miriam, on découvrira ce qui s'est réellement passé le soir du drame mais aussi durant les longs mois d'exil dans ce village trop reculé.  

Dans un lieu où chacun est sous le regard des autres habitants, les secrets de chacun seront pourtant dévoilés. Les familles éclateront.

Quand la vérité sur le drame sera finalement mise au jour ... j'ai été déçue, car je ne pensais pas que tel serait le dénouement de ce sac de noeuds bien alambiqué.

Une écriture tout aussi poisseuse que la chaleur qui plombe les lieux, une lenteur écrasée de soleil et de chaleur pour un roman que j'ai lu durant les journées les plus chaudes de cet été.

Avec ce roman, Agustin Martinez confirme son talent ... vivement son prochain roman ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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C'est un endroit inhospitalier, un désert situé au nord d'Almeria, en Andalousie, qui sert de cadre au roman, très noir, d'Agustin Martinez. le résumé du livre donne le ton : une adolescente de 14 ans est accusée d'avoir commandité le meurtre de ses parents, son père étant seul à en réchapper, de justesse. Prémices redoutables à partir desquelles le roman se développe et se densifie, mélangeant avec une certaine maestria les temporalités, avant et après l'acte criminel. Avant de savoir si la jeune femme a vraiment décidé de supprimer ses géniteurs, La mauvaise herbe nous dresse le portrait croisé des habitants d'un petit village qui ont tous quelque chose à se reprocher, dans une ambiance délétère et caniculaire. Cet Il était une fois en Andalousie (beaucoup de westerns spaghetti ont été tournés dans cette région désolée et aride) ne lésine pas sur les coups de théâtre et la violence, de façon à ce que le lecteur ne sache plus à quel saint se vouer ni surtout à quel coupable éventuel se raccrocher. L'âme de tous les personnages de Martinez est désespérément couleur anthracite et il n'y a pas ici d'identification possible, à moins d'être masochiste. le style de l'auteur est très efficace même si le récit a tendance à saupoudrer ses révélations au fur et à mesure. Mais il faut bien avouer qu'il est parfois délicieux de se laisser manipuler au gré de cette histoire autour de la criminalité des mineurs et de l'absence de moralité des adultes, le tout composant une sorte d'humanité inhumaine. le roman vaut avant tout par son atmosphère, la narration étant tout de même trop chargée en événements tragiques et en retournements de situation, notamment vers la fin. Tel quel, et malgré quelques réserves, il a néanmoins toute sa place dans la collection Actes Noirs de l'éditeur arlésien.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Il est difficile de faire une chronique d'un policier sans en dire trop mais j'essaye.
L'auteur nous emmène dans une Espagne caniculaire à la rencontre de Jacobo, d'Irène et de leur fille Myriam. Suite à une perte d'emploi, ils sont forcés de quitter Madrid pour une vieille maison de famille près d'Alméria. Quelques temps après leur arrivée, le drame survient. Irène est tuée et Jacobo laissé pour mort. L'enquête se tourne vers Myriam, leur propre fille comme coupable mais tt le monde n'est pas de cet avis.
Le décor est directement planté sans perdre de temps. On se prend au jeu facilement et on mène l'enquête avec le sergent et l'avocate. La chaleur est accablante et ça donne une ambiance malsaine à se thriller qui lui va très bien. le récit est fluide et va droit au but. On découvre petit à petit des personnages sombres et les liens peu amènes qui les unissent.

J'ai été happée par cette enquête. Elle se construit petit à petit, j'ai essayé de deviner puis changé d'avis et encore deviné 😅. L'auteur voyage dans le temps pour qu'on cerne mieux chacun des personnages et c'est un élément que j'apprécie beaucoup dans les romans. Mais c'est surtout son atmosphère suffocante et son côté glauque qui m'ont plu. C'est le gros point fort ici.

Et puis il y a la fin.
Et ce n'était pas du tout celle que j'attendais. Mais pourquoi ce dénouement??? Et en fait, même s'il m'a déçue, il colle parfaitement à l'histoire.
Merci babelio et actes sud pour cette découverte.
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Quand, comme Miriam, tu as treize ans et que tes parents, vivant un moment difficile, décident de s'installer dans le désert andalous au nord d'Almeria, dans le bled familial où tout le monde se connaît et s'épie, non seulement tu n'es pas enthousiaste, mais lorsque tu comprends qu'en plus il n'y aura pas trop d'internet et de 4G, alors là il y a de quoi devenir furieuse. de là à avoir envie de tuer ... il n'y a qu'un pas !

Ces parents là sont des loosers, alors comment une ado pleine de rêve peut espérer quelque chose dans ce contexte ? Plus de travail, plus d'argent, plus de perspectives. le couple lui-même s'en trouve ébranlé.

Dans une ambiance minérale mêlant moiteur torride et désoeuvrement, c'est toute la famille qu'il faut reconstruire. Mais quand un matin on retrouve la mère abattue et le père gisant, le poumon perforé, on comprend que quelqu'un a perdu patience. Tout accuse Miriam.

La police, l'avocate, le père de famille, les villageois, tous vont s'échiner à dénicher la vérité. de multiples pistes s'ouvrent, et l'auteur de nous balader, semant des indices en même temps que le trouble. A partir d'une narration complexe et de personnages bien campés, les éléments se mettent progressivement en place. Et, avec le vent du Sud, étouffant, éreintant, viendra le temps où dissimulations et mensonges devront cesser.

Merci à Babelio et Masse Critique pour cet envoi.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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