Le roman se déroule dans cette partie désertique de l'Espagne, au Sud Est du pays non loin de la ville d'Alméria ; Cette région dont l'auteur dit : « (…) ce n'était qu'un désert où la seule chose qu'on trouvait en abondance était la pénurie. »
Evocation, tout au long du récit de lieux chers à
Juan Goytisolo, Nijar, Tabernas, les ramblas de Lanujar, Gergal, les salines de Cabo de Gata.
Une région où les seules réalités palpables sont la chaleur, la sécheresse, la violence des orages : « Il ne pleut jamais ici mais quand il pleut, t'as envie que ça s'arrête. », et le vent de sable rouge venu du Sahara qui maquille les humains, les maisons et les voitures.
Le désert lunaire de Tabernas où ont été tournés de nombreux films entre les années 1950 et les années 2010, Il était une fois dans l'Ouest bien sûr, El Condor avec Lee van Cleef, Les Pétroleuses avec BB et
Jeanne Moreau et plus récemment Indiana Jones et la dernière croisade ou encore Les Frères Sister de
Jacques Audiard ou la saison 2 de la Casa de Papel.
L'histoire est simple. le retour à Portocarrero, un village de l'intérieur des terres aux abords du désert de Tabernas, d'Irène une fille du village avec Miriam sa fille et son mari Jacobo amène le système immunitaire de la communauté à réagir.
Irène et Jacobo fuient Madrid suite au licenciement de ce dernier. Alberto le frère d'Irène et Rosa sa femme restés au village ont promis de les aider. Voire.
Leur présence dérange la communauté. La Fuertés et son mari Ginés éleveurs de porcs Pata Negra, le Blond un séducteur ancien amant d'Irène du temps du lycée, Alberto et Rosa, La Concha l'aubergiste de retour au village après son immigration en France, voient leurs repères bousculés par ces étrangers…
Miriam, elle, fuyant la déconfiture de ses parents trouve un certain réconfort près des autres ados du village Carol et Nestor.
Quelques mois plus tard, alors que leur fille passe la nuit chez une amie, Jacobo et Irène sont attaqués chez eux. Irène est tuée et Jacobo laissé pour mort. Il s'en sortira après une période de coma pour découvrir une réalité qui le dépasse. Il mène l'enquête…
Je n'en dirai pas plus.
L'auteur analyse les points de vue des différents personnages, leur intérêt à faire disparaitre le couple, sans jamais véritablement dévoiler la clef du mystère.
Nous suivons la dérive de Jacobo qui se laisse aller et cherche en vain des réponses à des questions qu'il n'ose poser ou se poser.
La fin est au-delà de ce que peut imaginer le lecteur.
Un excellent roman traitant avec justesse de sujets différents, la débâcle économique d'une région, le déclassement social, le travail au noir, les relations adultes adolescents, la réalité virtuelle des réseaux sociaux.
Et pour fuir la réalité, est-il possible de retrouver ce bonheur de l'enfance « Quand ça t'était égal que ton père soit un forain qui s'était tapé ta mère derrière le train fantôme. » précise l'auteur !
A lire.
Merci à Pecosa de m'avoir fait connaître ce roman.