La confiance ne se mérite pas, de même que l'amour. Sauf à tomber dans le piège d'une confiance conditionnelle : "je te fais confiance si...". Pour que la confiance engendre des relations sereines et enrichissantes, on ne doit pas entrer dans une logique de chantage, la même logique qui, dans l'amour, étouffe l'autre sous le poids de la menace : "je t'aime si..." . On donne son amour comme on donne sa confiance.
Dans une organisation, la confiance peut s'installer si le climat général permet à chacun d'être ouvert aux idées de l'autre, sans que l'on soit pour autant obligé de renoncer systématiquement à ses propres croyances. Ce qui demande à la fois de l'humilité et du courage. Etre ouvert aux idées des autres et chercher à comprendre leur point de vue signifie en effet se placer d'emblée dans une attitude de respect : j'entends ce que l'autre a à dire sur un certain sujet, et je prends le temps de réfléchir à ce qu'il dit, surtout si, au départ, je ne suis pas d'accord avec lui. C'est le temps de l'ouverture à l'autre, et plus généralement à la différence et à l'altérité. Mais écouter l'autre et prendre le temps de réfléchir à ce qu'il nous dit n'implique pas toujours qu'il faille se laisser influencer. Surtout lorsqu'on est face à des individus qui imposent leur point de vue sans jamais laisser la possibilité de les questionner ou de soulever des objections.