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4

sur 5651 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui remet pas mal de choses à leur place, et qui rend hommage à ces femmes internées pour rien ou tout au moins pour pas grand chose.

Le pouvoir de l'époux ou du père de famille fait froid dans le dos. Pour un peu de caractère et de contestation nous pouvions être mis au banc de la société ou des médecins en pleine étude de ces maladies psychologiques utilisaient des moyens peu orthodoxe, afin de mettre fin à une crise de folie ( panique , épilepsie,... )
J'ai bien de la chance de ne pas être née à cette époque, je pense que je ne serais pas restée longtemps en liberté avec mon caractère de rebelle.

L'écriture de l'auteure est très fluide et agréable. je me suis promenée tranquillement dans cet HP et j'y ai côtoyé des femmes extraordinaire.

Une histoire prenante qui nous renvoie dans un passé, pas si lointain. Une très belle découverte
Commenter  J’apprécie          2006
Il était prudent, à la fin du 19ème siècle de ne pas afficher une conduite hors des sentiers battus, lorsque l'on était une jeune femme de bonne famille. La sanction menaçait toute « déviante » : direction la Salpétrière, sans autre forme de procès, sans certificat médical, sans même avoir eu un comportement constituant un danger pour soi-même ou pour autrui. D'ailleurs, il est vraisemblable que la seule volonté de l'entourage suffisait à faire enfermer toute personne jugée gênante pour ses proches. Et bien sûr, une fois prisonnière de la sinistre bâtisse, il est extrêmement compliqué de prouver sa « normalité ».

C'est l'époque où Charcot travaillait sur les manifestations de l'hystérie, qu'il mettait en évidence par l'hypnose, devant un groupe d'étudiants admiratifs.

Certes les connaissances étaient maigres concernant le fonctionnement du corps humain, mais l'expérimentation faisait fi de l'individu. Aussi la folie pouvait-elle s'exposer, et se donner en spectacle, comme c'était la coutume une fois par an à l'asile, au cours de ce Bal des folles qui donne le titre à l'ouvrage.

A travers l'histoire d'Eugénie, qui a le tort de posséder des pouvoirs de communication avec les morts, Victoria Mas nous convie au quotidien des habitués du service de psychiatrie, patientes et soignants, et c'est toute la détresse de ces femmes qui apparait entre les lignes.

Témoignage d'un temps passé, peu enclin à prendre du recul sur ses pratiques scientifiques,
le roman a le mérite de rendre hommage à ces femmes victimes de la folie de leur entourage.
Sans pathos, basée sur des documents historiques, le roman se parcourt avec agrément, tout en frémissant d'indignation sur le sort injuste de ces femmes humiliées.

Premier roman, déjà deux fois remarqué (Prix Stanislas et Talents Cultura), présent dans la sélection du prix Fémina, Victoria Mas fait une entrée remarquée dans le monde de la littérature.
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Le bal des folles, premier roman de Victoria Mas a obtenu le Prix Renaudot des lycéens 2019, un prix mérité !
Tout débute en mars 1885 à La Salpêtrière où Louise, 16 ans est internée après des crises d'hystérie, suite à un viol. Elle est la patiente favorite du professeur Charcot, le neurologue le plus célèbre de Paris, celui-ci s'occupant du service des hystériques.
Bientôt, comme chaque année à la mi-carême, à La Salpêtrière, va avoir lieu un grand événement appelé "bal des folles", où la bourgeoisie parisienne pourra approcher ces "folles" et ainsi fantasmer à loisir et ressentir le grand frisson en les voyant valser. La préparation de ce bal où elles seront déguisées et costumées est pour elles un grand moment. Elles attendent avec impatience cette soirée, "et soudain, le lieu ne ressemble plus à un hôpital d'aliénées mais à une chambre de femmes sélectionnant leur toilette pour le grand soir à venir". Ce sera pour elles, l'occasion d'avoir l'impression qu'on leur prête de l'attention et peut-être de se sentir libres.
En parallèle, sur le boulevard Haussmann, vit une famille aisée, la famille Cléry. Eugénie, la fille, 19 ans, fougueuse et en quête d'émancipation, a un secret qu'elle ne peut surtout pas confier à ses proches sans risquer d'être enfermée à La Salpêtrière : elle a des visions et communique avec les personnes défuntes.
Comme on le pressent assez rapidement, ces deux histoires vont d'entremêler.
Ce roman est avant tout un plaidoyer féministe. On ne peut que frémir en voyant la façon dont sont traitées les femmes et la quasi impossibilité pour elles de devenir autre chose qu'une épouse obéissante et une mère de famille. Malheur à celle qui veut faire des études, de la politique ou vivre libre tout simplement, et malheur à celle qui se plaindra d'avoir subi des abus ou des violences de la part d'un homme. Quant à celles qui souffrent psychologiquement, l'entrée à la Salpêtrière relèvera plus de l'enfermement que du soin.
Victoria Mas étrille sans ménagement les hommes qui ont tout pouvoir sur les femmes. Seul le frère d'Eugénie trouvera grâce à ses yeux puisqu'il finira par oser montrer son amour pour sa soeur.
Elle brosse tout au contraire des portraits féminins magnifiques et attachants, notamment celui d'Eugénie, symbole de toutes ces femmes avides de liberté qu'on a essayé de contraindre au silence.
Un petit bémol pour moi : j'ai trouvé que cette histoire de spiritisme prenait une trop grande place dans le roman. Qu'à cela ne tienne, le bal des folles est un livre bouleversant et enrichissant qui traite à la fois de la condition féminine au XIXe siècle et des débuts de la psychiatrie et où l'auteure a même réussi à instiller du suspense en fin de roman, roman qui se lit d'une traite.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Un carton d'invitation.

« Vous êtes cordialement conviés au bal costumé de la mi-carême, qui aura lieu le 18 mars 1885 à l'hôpital de la Salpêtrière. »

Tout ce que Paris compte de gens importants se réjouit à l'idée de se rendre à ce fameux bal. Ce bal des folles comme ils disent.

Une fois par an, en effet, il est possible de se mêler, le temps d'une soirée, à ces femmes enfermées dans ce fameux hôpital de la Salpêtrière. Au bal comme on va au zoo.

Les femmes qui entrent dans cette institution perdent à l'entrée leur identité, leur passé pour ne devenir qu'une pauvre folle dans ce XIXème siècle où les hommes peuvent simplement décider que leur femme, que leur fille est bonne à enfermer …

A l'intérieur, certaines veulent à tout pris sortir. Retrouver leur liberté, leur libre arbitre. D'autres y trouvent un abri, cachées de ces hommes pervers et destructeurs …

Victoria Mas nous convie au sein d'un roman entraînant à suivre ces femmes, ces filles dont la folie reste à prouver … Elle dresse le tableau d'une époque et de beaux portraits féminins. Louise. Eugénie. Et Geneviève, qui officie depuis des années au sein de l'hôpital et côtoie ces femmes abandonnées du monde. Ces folles.

J'ai passé un agréable moment de lecture. On veut connaître le destin de ces héroïnes. Pourtant, il m'a manqué peut-être un peu de folie justement, et le fameux bal tant attendu tout au long du roman semble peut-être, pour moi, finalement juste un peu trop anecdotique.

Il reste un premier roman qui se lit sans déplaisir, un oeil sur la médecine d'une époque révolue où les malades ne sont pas toujours celles que l'on croit … Et où la définition de la folie ne se trouve pas dans les dictionnaires.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Il était temps , tout de même , que je lise ce livre qui a recueilli autant de commentaires et , surtout obtenu , entre autres , le prix Renaudot des lycéens, lycéens qui , soit dit en passant ont toujours une approche passionnée et passionnante des problèmes sociétaux. Normal , me direz - vous , c'est à eux de " construire ou réparer " les bases du monde dans lequel ils voudront vivre , rejeter ce qui ne leur convient plus et faire preuve d'imagination pour favoriser le bien - être de tous .
Alors là , pour une plongée, c'est une sacrée plongée : 1885 , La Salpétriére où sont enfermées les personnes " dérangées " ( dit - on ) , des femmes dont le seul " crime " est d'avoir dérogé , souvent bien malgré elles , aux règles dictatoriales et scandaleuses édictées par une société masculine sans pitié. Folles , pas tant que ça, embastillées pour se taire et disparaître , certainement .
La vie à l'intérieur des murs nous permettra de croiser " rapidement " et superficiellement ces femmes contraintes au silence . Plus que les personnes , c'est le contexte qui nous perturbe, nous dérange , nous choque . Bien entendu , on suivra Geneviève, Thérèse et Eugénie mais on comprendra rapidement que, quoi qu'il arrive , leur destin est scellé dés lors que la porte de cette prison est franchie , que le retour hors les murs est impossible ,que ces mêmes murs , bien vite , deviendront inutiles , que la société l'a décidé ...et les a rejetées à jamais .
Je disais que je n'étais pas étonné que ce roman ait plu aux lycéennes et lycéens épris de justice et d'égalité. Il reste tant à faire pour que femmes et hommes jouissent des mêmes droits , du même respect , du même regard , des mêmes libertés...L'actualité du quotidien montre que le chemin sera encore long et nécessitera encore bien des combats ...Les murs " physiques " tombent mais d'autres ,plus dangereux parce qu' invisibles et sournois s'érigent.
Il y a dans ce beau roman fort et terrible ,des assertions descriptives d'une beauté simple et sublime...des petits passages au goût sucré : des pavés puissants sous la pluie , le bruit des sabots des chevaux , l'odeur du café fumant dans un bol .....On pourrait en recopier des dizaines pour la rubrique " citations " mais ce qui reste a , hélas, un goût très amer, celui du destin , ou plutôt du non destin de ces femmes....
Victoria Mas a écrit ce roman "avec ses tripes". le message a été bien reçu par la jeunesse et ça, franchement , c'est bien le plus beau prix qu'elle puisse recevoir , non ?
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En cette fin de 19ème siècle, les connaissances psychiatriques sont balbutiantes. A la Salpétrière, où sont enfermées diverses femmes qualifiées à tort ou à raison de folles, le professeur Charcot multiplie les expérimentations. Parmi elles, un bal annuel, dit le Bal des Folles, où se presse un Tout-Paris voyeur en mal de sensations. Pour les pensionnaires, les préparatifs sont synonymes d'une grande excitation, mais l'événement ne va pas se dérouler comme prévu pour tout le monde.


A cette époque où le terme folie englobe tout ce qui effraye ou dérange, comme l'épilepsie, l'hystérie, la dépression, le traumatisme, ou même des comportements simplement jugés inappropriés pour une femme, la frontière avec la normalité est bien ténue, et il suffit de vraiment peu de choses, comme la simple volonté d'un père ou d'un mari, pour se retrouver recluse à vie entre les murs de l'asile.


Entre condition féminine, perception de la folie par contraste avec une certaine idée de la conformité sociale, expérimentation médicale et dignité humaine, abus de pouvoir sur personnes assujetties, Victoria Mas a choisi une thématique historique qui ne peut laisser indifférent. La curiosité du lecteur se retrouve par ailleurs aiguillonnée par la tension maintenue tout au long du récit, qui, porté par une écriture agréable et fluide, coule jusqu'à son dénouement sans que jamais ne fléchisse le plaisir de lecture.


On peut certes regretter que l'ensemble laisse une certaine impression de facilité et de superficialité : les personnages ne sont guère qu'esquissés, et l'histoire d'Eugénie et de Geneviève paraît au final très romancée et assez improbable. Elle est malgré tout suffisamment jolie et bien tournée pour que ces reproches restent au second plan et vous fassent, comme moi, juste passer de peu à côté du coup de coeur. Voici en tout cas un premier roman qui donne envie de découvrir les futurs ouvrages de son auteur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Depuis des mois, je vois des avis sur ce livre à la magnifique couverture. Alors, quand l'occasion se présente de le lire, je n'hésite pas vraiment.
Une écriture limpide, fluide. Des histoires de femmes, dans un monde gouverné par les hommes. Quel chemin parcouru depuis cette fin de XIXème siècle ! Eh oui, il n'y a pas si longtemps que la femme est vraiment émancipée en France...
Victoria Mas m'a conquise par son écriture, par le sujet de ce roman. Ce livre est un multipot de sentiments, de couleurs, de douleurs, de ressentis... C'est un petit bijou. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire.
Une auteure que je découvre et dont j'ai envie de découvrir au travers de ses autres romans.
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Si vous êtes sur le point de démarrer la lecture du Bal des folles, cela peut s'avérer utile :

Il y a des livres semblables au chocolat suisse.
On les dévore sans faim, avec compulsion et délectation ; et une fois terminés, on en reprendrait encore un petit bout….

Le bal des folles appartient à cette catégorie inventée par mes soins 

Il est aussi de ces livres qui nous invitent à laisser notre réalité se dissoudre dans la pluralité des mondes à habiter et nous étonnent par la clairvoyance et par l'humanité débordante et déchirante.

La thématique est exploitée avec intelligence, le travail de recherche est conséquent et dans une belle prose, Victoria Mas sonde la frontière entre la foi et la science, entre le rationnel et l'inexplicable.

Dans ce premier roman la jeune auteure pose un regard lucide et plein de justesse sur la condition des femmes et les balbutiements des recherches sur les maladies neurologiques.
Elle brosse un portrait sans concession de l'absurdité des méthodes de traitement qui régnaient à l'époque.

Un beau moment de lecture !


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A l 'hôpital de la Pitié Salpêtrière, le professeur Charcot et son équipe s'adonne à des expériences d'hypnose pour faire "progresser la science ". Leur public ? Des femmes , considérées comme aliénées. Certaines le sont vraiment , d'autres sont plutôt des esquintées de la vie , trahi par un mari, violé par un oncle mais toujours battue.
Parallèlement , Eugénie Clery a le pouvoir de rentrer en contact avec les morts...

Très belle surprise, comme vous révèlent parfois des livres dont on attend rien, dont on ne sait rien.
Avec une écriture simple mais efficace , l'auteur revient sur cette fin du XIX ème et ces expériences sur des cobayes humains , si tant est que les femmes soient considérées à cette époque comme telles, on peut en douter vu le sort qui leur est réservé. C'est un livre qui aurait pu être encore plus bouleversant mais qui s'appuie plus sur les histoires de deux personnages que sur le médical et l'aspect cobaye de ces femmes .

Il y a le coté historique et la figure de Charcot mais aussi le destin de deux femmes donc, voire même trois ou quatre en comptant les personnages secondaires, venant de milieu différent et ressentant différemment leur internement . Et la fiction qui teint en haleine le lecteur autour de faits historiques . C'est vraiment bien fait, avec ce qu'il faut de débat encore une religion omnipotente qui impose ses convictions et le spiritisme , presque passible de peine de mort.
Enfin , on se plonge dans cette fin du XIX ème , entre fiacre, hauts de forme , réverbère à gaz ou encore salon mondain.
Une belle réussite , instructive, captivante et émouvante.
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Un roman émouvant qui dénonce avec efficacité la condition de la femme au 19ème siècle. Comme le dit sa grand-mère, Eugénie n'a qu'un seul défaut, elle est libre... son père va lui faire chèrement payer cette émancipation en la plaçant sans son consentement en hôpital psychiatrique, à la Pitié Salpêtrière. Dans cet environnement de femmes, elle va croiser des épileptiques, des hystériques, des suicidaires, des victimes d'abus, des femmes pour la plupart dont l'état ne relève pas de la psychiatrie, placées ici au bon vouloir des hommes. Toutes sont suivies par le célèbre Charcot aux méthodes dont tout Paris bruisse, méthodes qui ressemblent plus à un spectacle qu'à un traitement. Comment Eugénie peut-elle espérer s'enfuir dans de telles conditions ? Un roman bien écrit et bien construit, aux personnages de femmes finement esquissées. Un premier roman à découvrir.
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