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Bon, j'ai buté à plusieurs reprises dans la lecture de cet étrange ouvrage, prête à abandonner... Et je suis donc très fière d'en être sortie victorieuse.
Alors le personnage ne ressemble à rien de connu, pas plus que l'histoire (on se demande souvent où l'auteur nous emmène et même si elle le sait elle-même). Quant à la forme, il faut vous attendre à toutes les surprises.
Ce qui m'a particulièrement intéressée, c'est la question de l'actualité du sujet (tel que cela est présenté par l'éditeur), et davantage pour moi, la modernité de la langue. Cet étonnement m'a conduit à réfléchir à la transformation du texte opérée par la traductrice. J'ai réalisé que l'on n'utilise toujours lorsque l'on traduit un texte le français tel qu'il se parle et s'écrit au moment donné, et ce qu'elle que soit l'époque de la parution originale.
si le livre avait été traduit dans un français tel qu'on l'écrivait au début des années 1950, nul doute que sa lecture nous paraîtrait légèremente plus surannée. 70 ans ce n'est pas rien !
J'ai ainsi réalisé qu'il y avait autant de versions d'un livre que de traductions et pas uniquement pour des questions de fidélité au texte initial : le style, la langue et le point de vue adoptés dépendent largement de l'époque, de la culture et des préoccupations du moment.
Ces réflexions sembleront sans doute évidentes et naïves à certains, mais la Massaia me l'a fait réaliser pour la 1ère fois.
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Un conte féministe écrit sous le fascisme.
Mettre tous ces termes ensemble révèle déjà l'originalité de ce livre.
Cela commence un peu comme Pinocchio et cela se poursuit comme un roman de Calvino (si je me souviens bien parce que mes lectures de Calvino sont anciennes).
La fée du foyer, traduction du vieux mot de Massaia, commence sa vie comme une souillon dans une malle. Elle pressent sans doute ce que sera sa vie de femme dans une société qui ne la reconnait pas comme un être humain accompli et la refuse par avance.
Elle a besoin d'une métamorphose (Kafka?) pour entrer dans la vie sociale et répondre enfin aux convenances. Elle s'y engage jusqu'à l'obsession, elle sera ménagère par excès comme pour démontrer l'absurdité de la chose.
Mais son anticonformisme émerge dans ses pensées, ses rêves, ses voyages.
C'est l'occasion d'une grande variété de formes, de visions oniriques ou surréalistes, de saynètes, de mémoires.
C'est souvent très réussi, parfois un peu trop décousu. Mais c'est en tout cas un témoignage de la grande vitalité littéraire de l'Italie malgré le fascisme, ou peut-être à cause de lui.
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La Massaia : rouvrez les portes des théâtres !

Peut-on être à la fois déçu.e par un livre et se réjouir de sa publication ? Apparemment oui. C'est le cas de Massaia, ouvrage sorti victorieux de la censure fasciste. La Massaia, l'histoire d'une femme au foyer qui perd l'esprit, et son lecteur.

On ignore le nom de cette figure non-conventionnelle et quand bien même on le connaîtrait, il serait laborieux de s'attacher à cette femme qui oscille entre personnage de conte et cas clinique.
L'écriture est irréprochable, la dénonciation sociale essentielle, mais... la lecture fut pénible. Des goûts et de la couleur des mots, on ne discute pas me direz-vous. Les avis contraires seront nombreux, et tant mieux : un livre qui ferait l'unanimité ne serait que pur produit aliénant.

Alors pourquoi tant de haine ? Peut-être parce que La Massaia n'est pas un ouvrage à lire mais, finalement, une pièce de théâtre à voir, à l'instar des dramaturgies de l'absurde. Comme pour En attendant Godot de Beckett, ne faudrait-il pas contempler toutes les scènes pour véritablement saisir toute la puissance et la portée philosophique de l'oeuvre ? Nous pouvons aisément imaginer les huis los dans la malle pendant son enfance, dans sa vaste demeure non moins étouffante quand elle se marie... le décor est planté, mais sous la forme romanesque, l'immersion n'a pas lieu !

Didascalies, dialogues, monologues, tout y est pourtant. A vouloir mélanger les genres et les registres dans une seule oeuvre, il y a de quoi avoir le tournis. Il est des livres qui, à l'instar de vins rouges un peu tanniques, se savourent à leur juste valeur après quelques temps. En serait-il de même avec La Massaia ?
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"La massaia" de Pala Masino (366p)
Ed. Points Signature

Bonjour les fous de lectures .....

Ouille Ouille
Déception ... abandon !!!!!!!!!!!!!!!!!!

Petit mot sut l'autrice:
Paola Masino, femme moderne pour son époque, émancipée, elle fréquentait les intellectuels, avait une liaison avec un homme de 30 ans son ainé et eatit farouchement antifasciste.
Ce livre a d'ailleurs connu la censure.
Elle a également traduit Balzac et Stendhal entre autre

L'histoire:
Voici une petite fille qui a décidé de ne rien faire comme tout le monde. Elle a choisi de vivre… dans une malle. Oubliée de sa famille et de la société, entièrement absorbée par ses questionnements sur le sens de l'existence, elle ignore les devoirs qui incombent à toute femme. Car, sous l'Italie fasciste, les femmes sont assignées au mariage et à leur foyer : « Des enfants, des enfants ! » assénait Mussolini.
Sale, repoussante, cette étrange créature fait le désespoir de sa mère. Jusqu'au jour où elle cède à ses suppliques : adolescente, elle sort de la malle et la chrysalide se transforme.
Dans une riche propriété, la jeune fille mariée, entourée de domestiques, semble renoncer à ses idéaux, et tente à tout prix de devenir une parfaite maîtresse de maison : une Massaia.

Mon avis:
Cela semblait intéressant.
Le pourquoi de la sauce qui n'a pas pris ....
Peut-être a cause des nombreux styles littéraires qu'on y rencontre, qui partent dans tous les sens ( Poésie, théâtre, descriptions, portraits, fantastique, épistolaire....) et qui m'ont franchement ennuyée?
Peut-être à cause de l'imaginaire de l'autrice auquel je n'ai pas accroché?
Peut-être le côté surréaliste qui m'a larguée?
Peut-être n'était-ce pas le bon moment?
Un mélange de tout sans aucun doute.

Ce livre a reçu de nombreuses éloges comme " Belle du seigneur" qui m'est toujours tombé des mains également.
Serais-je peu réceptive aux romans considérés comme des chefs d'oeuvre ?
Je m'en vais retourner lire " Bob et Bobette"
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Avant-gardiste ou visionnaire, Paola Masino, à la fin des années trente, avait parfaitement cerné la fameuse notion de « charge mentale » qui allait émerger en 2017 dans la presse féminine, relayée par moult analyses psy ou BD de vulgarisation du concept.

Partant de ce thème elle développe ici une virulente apologie de l'émancipation des femmes sous la forme d'une autofiction très singulière. Pas étonnant que sous le régime fasciste de Mussolini, dont les mesures visaient à exclure les femmes de la sphère publique, le roman de Paola Masino fut plusieurs fois censuré.

Voilà pour le fond, qui bien sûr m'avait interpellée.
La forme en revanche m'a intégralement larguée. L'imaginaire vertigineux de l'auteure est parti vraiment loin dans ce récit entre fantasme et réalité, des délires dans lesquels je ne suis pas du tout, voire pas-du-tout-du-tout, parvenue à entrer.

Et même si les sujets diffèrent, je me souviens avoir ressenti la même perplexité à la lecture de « Belle du seigneur » ou de « La conjuration des imbéciles » (je viens encore de me faire tout plein d'amis). Il faut croire par conséquent qu'entre les chefs-d'oeuvre et moi, décidément, c'est pas toujours ça.

Ҩ

Un grand merci néanmoins à l'équipe des éditions Points, et à Babelio pour m'avoir sélectionnée dans le cadre de l'opération Masse Critique de janvier.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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« On dit la société de plus en plus violente, je trouve qu'il tient du miracle qu'elle le soit si peu. Comme tout y est bien à sa place ! Les piétons sur les trottoirs, les voitures arrêtées aux feux rouges, les magasins ouverts à l'heure, chacun à sa place à l'heure dite avec le discours qu'il convient : les étudiants étudient, les travailleurs travaillent, les vacanciers partent en vacances, on fête Noël à Noël...Comme chacun met de persévérance à épouser son rôle et à s'y tenir ! Cette sagesse, comme naturelle au point de n'être plus une contrainte ni une aspiration, m'effraie parfois. Et je me demande si la liberté, pour demeurer, peut ignorer la tentation de l'absurde, l'absurde comme violence ultime. » écrivait Constance Debré dans son premier roman, Un peu là beaucoup ailleurs paru en 2004…
L'absurde de nos conditions, injonctions de faire ou de ne pas faire, d'aimer ou de ne pas aimer. D'être ou de ne pas être. Avoir le courage ou bien se résigner… La Massaia. Roman écrit entre 1938 et 1939, paru en 1945. Roman maudit, roman censuré sous l'ère fasciste...
Être soi ou consentir à la comédie humaine. Endosser un rôle ou bien se dévêtir. Jouer ou bien..écrire ?
« Tu me feras mourir de chagrin si tu ne sors pas de là» crie la mère à l'enfant tapie au fond de sa malle. L'absurdité d'un langage qui sous-tend l'absurde condition sociale. Alors l'enfant sort, il naît pour l'autre, pour répondre à la condition de l'autre, il naît en se faisant mourir soi. Il consent. L'injonction de la mère, qui symbolise également la mère patrie, la condamne.
Pouvoir, amour, menace, chantage, crédulité, faiblesse...Allez savoir tout ce qui renverse nos malles et cadenasse, un vilain jour, nos fenêtres...
Et donc, l'enfant sort. Il répond à l'ordre d'un choix qui n'est pas le sien. L'enfant entre dans la grande farandole de l'absurde. Y entre, s'y jette à corps et à coeur perdus. Et tout s'affole, se dérègle, s'accélère, rien ne marche, tout dysfonctionne, le rêve est un cauchemar, et le cauchemar continue.. Mais The show must go on...Qu'y a t il de pire pour celle ou celui qui monte en scène que de se soumettre à un mauvais emploi ?... 
« elle est morte de faiblesse », c'est ainsi que l'enfant sauvage disparue.
La Massaia c'est un peu l'anti-Bartleby, qui mourut également, c'est un fait, mais seulement de faim…
La question n'est pas le choix de faire ou de ne pas faire, la question n'est même pas ici l'objet. La réponse est tout entière dans le sujet...Conditionnel ou subordonné à l'absurdité d'un verbe relatif ?
Un roman effectivement étonnant par sa construction, et par son ton. « une parabole aux tonalités fantastiques » note la traductrice Marinella Mascia Galateria, et elle a tout à fait raison.

Editions la Martinière, collection Signatures points/ Babelio- Masse critique 01.2020

Astrid Shriqui Garain

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Ce roman est un classique italien, écrit dans les années 30, propose l'histoire d'une jeune femme, presque emprisonnée dans sa malle, d'une intelligence hors du commun, mais qui va s'ouvrir à la vie, aux contingences de la femme au foyer, aux obligations sociales, au risque de perdre sa brillance intellectuelle.
La critique de l'époque est pointue, la femme étant destinée à ne vivre que pour sa famille, sa maison, mais rappelons que l'homme, lui était destiné à mourir sur le champs d'honneur pour défendre sa patrie. C'est écrit avec une grande justesse, fluide, même si un quart du roman ne m'a pas plu. La première partie ainsi que le dénouement vous prennent au tripes, entre les incohérences qu'elle met au jour, et l'obstination qu'elle s'inflige comme une bête de somme.
Un beau roman, faisant découvrir ce que la critique littéraire de l'Italie d'avant-guerre pouvait écrire.
Je remercie les Editions de la Martinière pour cette découverte.
Lien : https://lectureroman.wordpre..
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Il est costaud ce livre. Entre poésie, théâtre et surréalisme nous suivons le destin de la Massaia, d'abord à l'intérieur de sa malle, puis dans le monde. Celui des autres auxquels elle n'arrive pas très bien à s'intégrer.
Ce qui m'a le plus plu dans cet ouvrage c'est la pluralité et le non-conformisme de l'héroïne. Tout le long elle est elle-même, que ça plaise ou non. Et je trouve que c'est assez exceptionnel pour un personnage féminin, qui plus est au moment de la rédaction de ce livre, de pouvoir dire merde à tout ce qui l'entoure quand elle le souhaite.
Lien : https://labaronite.com/2018/..
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La Messaia est un livre atypique et réjouissant à bien des égards. Ecrit sous Mussolini en 1938-1939, le livre a subi bien des vissicitudes avant de finalement être publié après guerre. Passé au crible de la censure Mussolinienne, il dut être expurgé de nombreuses références, puis au moment où il était prêt à être édité, l'imprimerie a brûlé, le livre a finalement été reconstitué en partie de tête. le tout donne un ensemble totalement surréaliste et décalé, qui nous plonge dans une ambiance désuète et compassée.

Le roman s'ouvre sur la vie de la Messaia, alors jeune fille. Logeant dans une malle et se nourrissant de quignons de pain rassis. Elle choisit d'abandonner cette vie pour rentrer dans le rang. Alors mariée, elle tente de fuir cette vie, qu'elle considère comme un bagne de toutes sortes de manière différentes.

Dans un décor relativement onirique, qu'il est difficile de situer dans le temps et dans l'espace, la Messaia, l'"ange" du foyer, se retrouve enfermée dans un genre d'enfer domestique, où pour être conforme à ce que la société attend d'elle, il lui faut régenter chaque aspect de la vie de la maison, veiller à mille petits détails protocolaires, et penser à d'innombrables autres petites choses sans importance.

Il s'agit avant tout d'une critique de la société bourgeoise italienne des années 30 et des injonctions de la société à procréer et à tenir son foyer. Ce livre m'a beaucoup plu de par l'atmosphère et l'humour qui s'en dégage
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Considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature Italienne, féministe, anti-conformiste, critique du régime de Mussolini, j'avais hâte de découvrir ce roman qui promettait de grandes choses.
Et il m'est malheureusement tombé bien vite des mains et je n'ai lu qu'une petite moitié.

On y rencontre La Massaia, qu'on peut traduire par "la fée du logis". Refusant de se mêler au reste de la société, elle vit retranchée dans une malle où elle passe le plus clair de son temps à réfléchir. Peu impliquée par la vie physique et préférant se plonger dans l'intellect, elle en oublie de se laver, de bien manger et de remplir les "devoirs" d'une fille de famille. Jusqu'au jour où, poussée par sa mère, elle sort de sa réclusion pour devenir la fille tant attendue, prête à se marier et remplir ce qu'on attend d'elle...

Si l'idée est intéressante, j'ai été très rapidement perturbée par le style abondant de Paola Masino. le côté "fable surréaliste", m'a également déroutée et je me suis bien trop vite perdue dans cette histoire.
On reconnaîtra toutefois la critique intelligente du patriarcat et des nombreuses injustices faîtes aux femmes à une époque ou leur liberté n'était finalement qu'une vague illusion.

Dommage que je n'ai pas réussi à aller plus loin dans ma lecture. J'espère toutefois la reprendre à une période qui me sera peut-être plus propice pour me plonger pleinement dans les différents niveaux de lecture de ce roman.
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