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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman singulier est construit autour d'un personnage haut en couleurs. La Massaïa débute sa vie dans une malle , en compagnie de détritus nauséabonds , se nourrissant de quignons de pain moisi. Recluse volontaire, autour de laquelle gravite une famille indifférente , ou résignée. Jusqu'au jour où sa mère entreprend de faire éclore la chrysalide, dans le but de lui faire suivre un chemin plus orthodoxe, à savoir prendre époux. A partir de là, la Massaïa endossera le costume de multiples personnalités, façonnées par le contexte familial ou social, et par l'apparition ponctuelle du jeune homme croisé le jour de son mariage.

L'originalité du personnage-clé et de l'histoire méritent que l'on se penche sur la genèse de ce roman. Surprise : Nascita et morte della Massaïa a été publié en Italie en 1945! Il aura donc fallu presque 75 ans pour que ce roman phare de la littérature italienne soit traduit en français.
Quant à son auteur, elle fut résolument moderne, et chaque page est un désaveu de la condition féminine de cette moitié de vingtième siècle.
Le roman a subi les conséquences de la guerre. Il devait être publié en 1939 sous une forme expurgée, destinée à éviter que l'on reconnaisse le pays , mais le bombardement de l'imprimerie fit remettre à plus tard la parution, ce dont l'auteur profita pour essayer de faire passer la première mouture.

Le récit a clairement le ton d'une fable, qui permet l'incursion du fantastique et de l'onirique, propice à désorienter le lecteur jusqu'à ce que l'on accepte de se laisser perdre dans les divagations du personnage. On pense bien sûr à Italo Calvino, particulièrement au début , mais aussi à Boulgakov, par le foisonnement et par l'impression que l'auteur s'est laissée emportée par son récit, l'imagination ayant pris les rênes de la trame. Mais derrière le burlesque, transparait à peine déguisée, la doléance qui dénonce l'injustice faite aux femmes, prisonnières d'un conservatisme aliénant.

Déroutant et nécessaire, on regrette que les lecteurs francophones aient pu être privés de cette pépite aussi longtemps.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Oh non, encore un bouquin de bonne femme sur les bonnes femmes, me suis-je dit. Mais pourquoi donc ai-je choisi ce bouquin pour la dernière édition masse critique ? Vous savez, c'est un peu comme pour les croissants : on en a goûté un, quand on était gosse, qui était vachement bon, avec du vrai beurre, et ensuite tous les autres se sont montrés décevants, et si on continue d'y revenir quand même, de temps à autre, c'est dans l'espoir de retrouver la saveur originelle. Pour la littérature féminine, c'est pareil que le croissant. Bien sûr que des femmes qui écrivent bien, ça existe, je me souviens en avoir lu quelques-unes et elles ne parlaient même pas forcément de leurs mioches, de leurs règles ou de leur clitoris. le malheur c'est qu'après ça, on se dit : allez, je vais lire un autre bouquin de meuffe, et là on tombe sur les derniers bouquins de la rentrée littéraire, ça parle de comment réussir un rendez-vous amoureux, chez quel coiffeur aller pour avoir une teinture réussie, ou de comment expliquer à son petit garçon qu'il ne faut pas se moquer des filles parce qu'elles n'ont pas de zizi : décidément, les bonnes femmes feraient mieux de rester aux fourneaux pendant qu'elles essaient de retrouver la recette des croissants du siècle dernier. Cependant, ayant pris au mois de septembre la bonne résolution d'arrêter de me méfier des bonnes femmes (tout d'abord parce que j'en suis une, ensuite parce que je préfère laisser à ces êtres le bénéfice du doute, enfin parce qu'il faut bien en passer par là si on souhaite avoir un aperçu de la totalité de l'expérience qu'offre la vie), j'ai décidé de me jeter à l'eau une nouvelle fois.


Eh bien oui, surprise ! La Massaia, c'est de la bonne came. Celle qui a écrit ce bouquin s'appelle Paola Masino et elle a ce privilège, que les meuffes de la rentrée littéraire n'ont pas, d'être morte depuis quelques décennies. Est-ce à dire que notre époque aurait cette fâcheuse tendance de renforcer le pli d'une tendance somme toute naturelle (la superficialité féminine) qui ne se remarque pas forcément dans l'attitude des femmes des siècles passés ? Je ne connais pas assez bien le mouvement protestataire féminin (je n'oserai ici parler de féminisme, de peur qu'on se méprenne sur le sujet) sous l'Italie fasciste pour généraliser mais, à partir de ce que Paola nous donne à voir, on sent croître le respect, tandis que les féministes de la gogo consommation qui ne rêvent que de montrer leurs nibards sur les chariots de la gay pride ne font croître que les bites des puceaux et la lassitude des autres.


A l'image de son personnage, Paola n'a jamais voulu mener une vie conventionnelle de femme. Elle a refusé de se marier et d'avoir des enfants pour se consacrer à sa vie d'artiste bohême. Pourtant, son bouquin laisse transparaître la connaissance de l'expérience qui s'empare de toute femme lorsqu'elle abandonne ses idéaux pour se consacrer aux tâches ménagères et à la vie du foyer conjugal dans un mélange d'abandon las et de résignation à l'intérieur duquel le soulagement n'est jamais bien loin. Dommage que je n'ai pas pu en apprendre plus sur le genre de vie mené par Paola, mais bon on s'en fout dans le fond.


« le matin, au saut du lit, le premier devoir de la femme au foyer est de déposer sur les lèvres de son mari un baiser chargé d'une gratitude infinie pour le bien-être qu'il lui procure quotidiennement. La Massaia avait des réserves de haines insoupçonnées, mais elle savait dissimuler. Toutefois, peu à peu, elle eut le sentiment qu'elle parvenait à supporter de mieux en mieux la monotonie de ses devoirs conjugaux ; ou plutôt si, au début, elle s'était sentie accablée par leur monotonie, à présent leur aspect routinier lui facilitait la tâche. »


Mais – et heureusement ! la Massaia ne découvre pas seulement cette triste vie à laquelle toute femme est prédestinée, et c'est ce qui la sauve en tant qu'être vivant et écrivain. Devenir ménagère c'est certes naître une seconde fois mais se souvenir quand même de sa vie d'enfant : une vie passée dans une malle, à naviguer au milieu des pensées les plus sauvages de ce monde en mastiquant des quignons de pain sec et en lisant des bouquins, au milieu d'elfes logés dans les recoins moussus du corps. le monde des bonnes gens apparaît alors comme un univers surréaliste composé de règles quantifiées auxquelles il vaut mieux se soumettre, sans se départir de sa capacité d'hallucination éveillée, qu'en interroger éternellement la signification. le combat devient alors celui qui oppose la spontanéité d'une vision sensitive à la mort cérébrale qui accompagne toute soumission au monde des vainqueurs.


« Mais où sont donc passés les jardins immaculés d'antan, enclos de haies d'aubépines et ornés de simples parterres de giroflées ? Quand a-t-elle désappris à se promener dans les sentiers tapissés de lierre, où les hautes branches des arbres forment un dôme qui masque le ciel ? Depuis qu'elle sait que transplanter un chêne coûte mille lires et qu'une graine de giroflée vaut deux lires et cinquante centimes. »


La condition de ménagère incombe peut-être aux femmes de manière la plus flagrante mais la Massaia sait voir les plis douloureux qu'on inflige de la même manière aux objets, aux plantes, aux enfants, aux époux, aux amis. Sa conscience accrue pourrait se résumer dans cette phrase, qui clôt la description d'une scène familiale idéale pour exemplariser la notion de double contrainte : « Ce mari et cette femme s'aiment vraiment, et ils aiment vraiment leur enfant, c'est pour cela qu'ils se sont si souvent du mal : ils se mortifient, et ils s'imaginent qu'ils doivent faire des sacrifices, ils ont une fausse idée de l'amour et ne font qu'aggraver la situation. » Contrairement à ce que beaucoup de féministes ne réussissent pas à faire – et pour cause, en aucun cas Paola ne mériterait de se faire traiter de féministe -, cette charmante défunte nous entraîne du singulier vers l'universel : la chute de l'être humain dans le carcan étroit du rôle que la société lui impose de jouer. Tout son roman symbolise cette trajectoire que d'étranges rêves ou hallucinations ne cessent de parcourir, comme les convulsions dernières d'un corps qui ne veut pas quitter la vie promise par l'inconscient.
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Un conte féministe écrit sous le fascisme.
Mettre tous ces termes ensemble révèle déjà l'originalité de ce livre.
Cela commence un peu comme Pinocchio et cela se poursuit comme un roman de Calvino (si je me souviens bien parce que mes lectures de Calvino sont anciennes).
La fée du foyer, traduction du vieux mot de Massaia, commence sa vie comme une souillon dans une malle. Elle pressent sans doute ce que sera sa vie de femme dans une société qui ne la reconnait pas comme un être humain accompli et la refuse par avance.
Elle a besoin d'une métamorphose (Kafka?) pour entrer dans la vie sociale et répondre enfin aux convenances. Elle s'y engage jusqu'à l'obsession, elle sera ménagère par excès comme pour démontrer l'absurdité de la chose.
Mais son anticonformisme émerge dans ses pensées, ses rêves, ses voyages.
C'est l'occasion d'une grande variété de formes, de visions oniriques ou surréalistes, de saynètes, de mémoires.
C'est souvent très réussi, parfois un peu trop décousu. Mais c'est en tout cas un témoignage de la grande vitalité littéraire de l'Italie malgré le fascisme, ou peut-être à cause de lui.
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« On dit la société de plus en plus violente, je trouve qu'il tient du miracle qu'elle le soit si peu. Comme tout y est bien à sa place ! Les piétons sur les trottoirs, les voitures arrêtées aux feux rouges, les magasins ouverts à l'heure, chacun à sa place à l'heure dite avec le discours qu'il convient : les étudiants étudient, les travailleurs travaillent, les vacanciers partent en vacances, on fête Noël à Noël...Comme chacun met de persévérance à épouser son rôle et à s'y tenir ! Cette sagesse, comme naturelle au point de n'être plus une contrainte ni une aspiration, m'effraie parfois. Et je me demande si la liberté, pour demeurer, peut ignorer la tentation de l'absurde, l'absurde comme violence ultime. » écrivait Constance Debré dans son premier roman, Un peu là beaucoup ailleurs paru en 2004…
L'absurde de nos conditions, injonctions de faire ou de ne pas faire, d'aimer ou de ne pas aimer. D'être ou de ne pas être. Avoir le courage ou bien se résigner… La Massaia. Roman écrit entre 1938 et 1939, paru en 1945. Roman maudit, roman censuré sous l'ère fasciste...
Être soi ou consentir à la comédie humaine. Endosser un rôle ou bien se dévêtir. Jouer ou bien..écrire ?
« Tu me feras mourir de chagrin si tu ne sors pas de là» crie la mère à l'enfant tapie au fond de sa malle. L'absurdité d'un langage qui sous-tend l'absurde condition sociale. Alors l'enfant sort, il naît pour l'autre, pour répondre à la condition de l'autre, il naît en se faisant mourir soi. Il consent. L'injonction de la mère, qui symbolise également la mère patrie, la condamne.
Pouvoir, amour, menace, chantage, crédulité, faiblesse...Allez savoir tout ce qui renverse nos malles et cadenasse, un vilain jour, nos fenêtres...
Et donc, l'enfant sort. Il répond à l'ordre d'un choix qui n'est pas le sien. L'enfant entre dans la grande farandole de l'absurde. Y entre, s'y jette à corps et à coeur perdus. Et tout s'affole, se dérègle, s'accélère, rien ne marche, tout dysfonctionne, le rêve est un cauchemar, et le cauchemar continue.. Mais The show must go on...Qu'y a t il de pire pour celle ou celui qui monte en scène que de se soumettre à un mauvais emploi ?... 
« elle est morte de faiblesse », c'est ainsi que l'enfant sauvage disparue.
La Massaia c'est un peu l'anti-Bartleby, qui mourut également, c'est un fait, mais seulement de faim…
La question n'est pas le choix de faire ou de ne pas faire, la question n'est même pas ici l'objet. La réponse est tout entière dans le sujet...Conditionnel ou subordonné à l'absurdité d'un verbe relatif ?
Un roman effectivement étonnant par sa construction, et par son ton. « une parabole aux tonalités fantastiques » note la traductrice Marinella Mascia Galateria, et elle a tout à fait raison.

Editions la Martinière, collection Signatures points/ Babelio- Masse critique 01.2020

Astrid Shriqui Garain

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Bon, j'ai buté à plusieurs reprises dans la lecture de cet étrange ouvrage, prête à abandonner... Et je suis donc très fière d'en être sortie victorieuse.
Alors le personnage ne ressemble à rien de connu, pas plus que l'histoire (on se demande souvent où l'auteur nous emmène et même si elle le sait elle-même). Quant à la forme, il faut vous attendre à toutes les surprises.
Ce qui m'a particulièrement intéressée, c'est la question de l'actualité du sujet (tel que cela est présenté par l'éditeur), et davantage pour moi, la modernité de la langue. Cet étonnement m'a conduit à réfléchir à la transformation du texte opérée par la traductrice. J'ai réalisé que l'on n'utilise toujours lorsque l'on traduit un texte le français tel qu'il se parle et s'écrit au moment donné, et ce qu'elle que soit l'époque de la parution originale.
si le livre avait été traduit dans un français tel qu'on l'écrivait au début des années 1950, nul doute que sa lecture nous paraîtrait légèremente plus surannée. 70 ans ce n'est pas rien !
J'ai ainsi réalisé qu'il y avait autant de versions d'un livre que de traductions et pas uniquement pour des questions de fidélité au texte initial : le style, la langue et le point de vue adoptés dépendent largement de l'époque, de la culture et des préoccupations du moment.
Ces réflexions sembleront sans doute évidentes et naïves à certains, mais la Massaia me l'a fait réaliser pour la 1ère fois.
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La Messaia est un livre atypique et réjouissant à bien des égards. Ecrit sous Mussolini en 1938-1939, le livre a subi bien des vissicitudes avant de finalement être publié après guerre. Passé au crible de la censure Mussolinienne, il dut être expurgé de nombreuses références, puis au moment où il était prêt à être édité, l'imprimerie a brûlé, le livre a finalement été reconstitué en partie de tête. le tout donne un ensemble totalement surréaliste et décalé, qui nous plonge dans une ambiance désuète et compassée.

Le roman s'ouvre sur la vie de la Messaia, alors jeune fille. Logeant dans une malle et se nourrissant de quignons de pain rassis. Elle choisit d'abandonner cette vie pour rentrer dans le rang. Alors mariée, elle tente de fuir cette vie, qu'elle considère comme un bagne de toutes sortes de manière différentes.

Dans un décor relativement onirique, qu'il est difficile de situer dans le temps et dans l'espace, la Messaia, l'"ange" du foyer, se retrouve enfermée dans un genre d'enfer domestique, où pour être conforme à ce que la société attend d'elle, il lui faut régenter chaque aspect de la vie de la maison, veiller à mille petits détails protocolaires, et penser à d'innombrables autres petites choses sans importance.

Il s'agit avant tout d'une critique de la société bourgeoise italienne des années 30 et des injonctions de la société à procréer et à tenir son foyer. Ce livre m'a beaucoup plu de par l'atmosphère et l'humour qui s'en dégage
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Quand on m'a proposé ce livre, je ne savais pas trop où je mettais les pieds. Même si je fais quelques écarts en lisant de la littérature blanche, ici il s'agit d'une fable (indiqué sur la quatrième de couverture). Mais ce qui m'a intéressé, c'est le côté inédit du livre (publié en Italie après la seconde guerre mondiale et après de nombreuses péripéties et jamais publié en France jusqu'à maintenant) mais aussi que l'auteure soit une femme engagée et féministe.
Elle a fréquenté aussi bien Paul Valéry que Joséphine Baker !

Si d'aventure ce livre vous tente, je vous conseille d'abord de lire le contexte dans lequel il a été écrit et aussi de lire la biographie de cette auteure inconnue en France. Cela m'a permis de placer ce livre dans son contexte avant de le commencer.

Il n'a pas été facile de rentrer dans ce livre, le fait que ce soit une fable fait que l'on a le droit à des situations invraisemblables. Il en est ainsi pendant tout le livre mais au bout de plusieurs pages, j'ai réussi à m'y habituer.

Le contexte du livre comme indiqué est l'Italie fasciste. Mais ce qu'il se passe et le message qui est véhiculé fait que ce livre pourrait se passer à une autre époque, un autre lieu et surtout de nos jours. C'est le point qui m'a le plus fasciné dans ce livre et m'amène à parler du thème centrale, la condition de la femme.

Au début on a cette enfant qui vit dans une malle. C'est son refuge. Mais elle prend conscience du monde qui l'entoure et décide de renaître une seconde fois. Sauf qu'elle va se rendre compte de ce que l'on attend d'elle: être une femme parfaite pour s'intégrer dans la société. Elle ne va pas rechigner et accepter tout jusqu'au mariage. Là elle découvre qu'elle doit jouer un autre rôle encore, celui de l'épouse et maîtresse de maison. Elle va se plier à ce nouveau rôle mais on sent à partir de là qu'elle se pose des questions et que tout ceci ne lui plait pas vraiment. Elle aimerait revenir en arrière mais cela sera difficile.

L'auteure nous décrit bien le rôle de la femme dans la société actuelle. Elle doit savoir tout faire, tout gérer pour garder son honneur. Dans l'histoire cela tourne parfois à la farce. On en arrive à des situations complètement dingues. Mais on comprend qu'elle n'a guère le choix. Toutes les facettes sont abordées sauf une qui ne l'est que vaguement vers la fin et cela m'a un peu surprise vu son importance pour moi dans le stéréotype actuel (mais qui devait être aussi important à l'époque de l'écriture de ce livre) : c'est celui de maternité. L'évocation ne dure que quelques pages et n'est pas très appuyé. Il est aussi question d'émancipation (toutes proportions gardées) à plusieurs moments, cela redonne un peu d'espoir même si il n'est que de courte durée.

Au final, c'est une lecture qui m'a plu. le style est très particulier, cela est peut être du au faite ce soit une fable. Mais l'auteure a très bien su nous faire passer des messages qui vont de la condition de la femme (le plus important) au poids de la société et de ses codes. Elle égratigne en même temps la haute société à travers des personnages très caricaturaux.

Ce n'est pas un livre qui conviendra à tous mais il est très intéressant de le lire aujourd'hui pour voir que les choses ont peu évoluées voir régresser par endroit ou sont restées un peu les mêmes.
Lien : https://leslecturesdamandine..
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Il est costaud ce livre. Entre poésie, théâtre et surréalisme nous suivons le destin de la Massaia, d'abord à l'intérieur de sa malle, puis dans le monde. Celui des autres auxquels elle n'arrive pas très bien à s'intégrer.
Ce qui m'a le plus plu dans cet ouvrage c'est la pluralité et le non-conformisme de l'héroïne. Tout le long elle est elle-même, que ça plaise ou non. Et je trouve que c'est assez exceptionnel pour un personnage féminin, qui plus est au moment de la rédaction de ce livre, de pouvoir dire merde à tout ce qui l'entoure quand elle le souhaite.
Lien : https://labaronite.com/2018/..
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Avant même d'entamer la lecture, l'histoire du livre est déjà extraordinaire et m'a interpellée : le livre a été censuré par les fascistes puis l'imprimerie produisant le livre a brûlé et l'auteur a dû reconstituer son roman. C'est aussi une première traduction française soixante-quinze ans après sa publication en Italie.
La « Massaia » est une ménagère ou femme au foyer, un synonyme de la femme dans ces années quarante. Bien qu'issue d'un milieu aisé, notre héroïne n'échappe pas à la condition subalterne de la femme.
Oui c'est un roman féministe mais pas uniquement car cette fable atypique est également le reflet d'une époque.
Après une enfance différente, cachée dans une malle, à peine sortie de sa chrysalide, elle devient une Massaia, une épouse modèle qui doit répondre tous les besoins de son mari quitte à se renier.
Le style parfois grandiloquent et théâtral peut étonner le lecteur sans nuire au plaisir de lecture.
Si on aime les livres qui surprennent avec du fonds, je vous le conseille car vous serez comblés.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Je ne connaissais pas l'auteur, ni l'histoire de la publication de ce roman, mais je suis heureuse que la France puisse profiter de la lecture de "La Massaia : Naissance et mort de la fée du foyer"...Elle démontre dans cette histoire, une jeune fille qui vit dans la plus grande pauvreté, dans l'indifférence des gens qui l'entourent et qui se retrouve propulser, mariée, à un homme riche, dont elle doit gérer l'intendance de la propriété, sans oublier les obligations de recevoir et d'être reçu.
L'auteur raconte avec rage, avec colère, le rôle de la femme en Italie à l'époque de Mussolini.
Un roman à lire pour cette rentrée littéraire.
Lien : http://passionreading.canalb..
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