Fouiller le passé n’est pas seulement son métier, c’est une véritable passion, sa raison de vivre. Il se rappelle d’un de ses professeurs d’université, alors qu’il était étudiant au Bac, qui définissait l’histoire comme une maladie mentale. Les premiers symptômes se manifestaient par le fait de passer des journées entières totalement absorbé par le travail, jusqu’à oublier de manger ou de vaquer aux activités les plus simples de la vie normale.
À mon sens, c’est une aberration, intellectuellement parlant, de vouloir imposer un concept théologique à une discipline qui prétend avoir une approche scientifique comme l’histoire. Il doit exister une explication sensée et rationnelle de ce “miracle”. C’est pourquoi un grand nombre de chercheurs ont publié une pléiade d’études apportant un éclairage essentiel pour comprendre l’avant-miracle.
Il sort progressivement de sa torpeur, des profondeurs du sommeil dans lequel il s’est englouti aux petites heures du matin. Encore un de ces mauvais rêves. Les souvenirs sont vagues, englués dans la léthargie dont il cherche à s’extirper. Il ne tient pas à se les remémorer. Peu lui importe les détails, toutes les nuits, c’est la même histoire ou une variante sur le même thème. Il referme les yeux pendant quelques secondes, inspire profondément et les rouvre de nouveau. Toujours le même décor, c’est déjà ça.
L’ancienne Constantinople, capitale de l’Empire romain d’Orient, la nouvelle Rome, regorge de trésors. On reconnaît les capitales des grands empires à la qualité de ses vestiges et de ses monuments. On s’y promène comme dans un musée à ciel ouvert. Pas tout à fait un musée parce que cette mégapole grouille de vie, la modernité côtoyant le passé. Les cités anciennes possèdent un charme indéfinissable qui les rend précieuses, uniques entre toutes.
Le point charnière entre l’Orient et l’Occident fait d’Istanbul un endroit unique au monde. Les couchers de soleil sur les mille et une coupoles frappées par ses rayons déclinants inondent la cité d’une lumière or. C’est lors de ces promenades, le plus souvent solitaires, que Paul a fait ses plus belles découvertes.