Connemara

Il s'agit du deuxième roman que je lis de l'auteur et
La plume de Nicolas Mathieu me plait toujours autant.
J'aime beaucoup son style qui peut être à la fois très simple mais aussi parfois plus soutenu. Je reconnais ma région Lorraine et les expressions que j'ai entendues durant toute ma jeunesse.

On y retrouve la critique acerbe des décisions politiques et de leurs répercussions sur l'employé de base, l'attrait de l'argent dans certaines entreprises privées qui servent à faire les audits et leur accommodation aux attentes du financeur. La vente de vide à des tarifs exorbitants, la cruauté des relations entre les salariés de ses entreprises.

J'ai aimé la manière dont il évoque la honte de sa famille qui se développe chez Hélène après qu'elle commence à côtoyer une amie d'une catégorie sociale plus élevée que celle de ses parents, puis que son intelligence dépasse celle de son entourage et ses aspirations qui la font voir comme une bêcheuse. C'est tellement bien expliqué que ça pique.

Il y a aussi le décalage générationnel entre Hélène, la quarantaine et sa stagiaire Lison, la vingtaine. Lorsque la plus jeune apprend la vie à son aînée.

Nicolas Mathieu évoque aussi avec une certaine justesse les questions qui arrivent à l'approche de la quarantaine ou l'on n'est plus vraiment jeunes mais pas vieux non plus. L'usure du couple, la séparation puis la reprise d'une vie sexuelle après des années de monogamie et les petits loupés que cela engendre. Il ne vend pas du rêve mais colle à la réalité.

Le roman est assez lent et décrit simplement le parcours de vie de Christophe et Hélène. J'ai adoré cette lecture!

Un drôle de live qui me laisse une impression très mitigée, qui s'est peu à peu éclairée grâce à la lecture de quelques critiques divergentes sur Babelio.

D'un côté, j'ai apprécié l'aspect incontestable de fresque sociologique que nous livre Nicolas Mathieu en décrivant avec détails le contexte social dans lequel évolue les protagonistes. Et surtout, les interactions entre les différentes strates sociales, leurs subtiles et moins subtiles différences de mode de vie, de communication, d'idéaux, et le jugement envers les autres classes. J'ai également apprécié la réflexion sur le sentiment de réussir sa vie, le regret, les questionnements…

D'un autre côté, j'ai trouvé le livre long, lent et parfois je me suis ennuyée. J'ai trouvé les personnages stéréotypés, peu attachants. Mais surtout, j'ai été gênée par les digressions de Nicolas Mathieu tout au long du livre qui disséminent des idées politiques, des avis tranchés, sur des sujets variés (les cabinets de consulting, la fusion des régions, les élections, l'accouchement, …), des idées auxquelles pourtant j'aurais plutôt tendance à adhérer, mais le ton assertif et polarisé m'a rendu méfiante.

Finalement, Nicolas Mathieu ne se contente pas de proposer un roman sociologique détaillant avec réalisme des tranches de vie de personnages emprunts aux difficultés inhérentes de la vie actuelle (sens du travail, garde alternée, relation extra-conjugale, démence et institutionnalisation…), mais il se sert de son roman pour distiller ses opinions. Je me suis sentie en quelque sorte manipulée, flouée, car je choisis de lire un roman, et non une série de pamphlets socio-politiques.

Hélène et Christophe se sont connus au lycée, Ils ont été amoureux, comme on peut l'être adolescents. Leurs vies se sont séparées. Hélène mène une vie aisée, avec un mari et deux filles, à Nancy. Christophe est resté dans le village de l'enfance, vit avec son fils et son père.
Voilà que le hasard fait qu'ils se rencontrent, et qu'ils ont envie de tout recommencer.
Ce sont ces allers-retours que raconte Nicolas Mathieu dans ce roman que j'ai trouvé interminable.
Personnellement je ne me suis pas attachée à ces vieux adolescents de 40 ans , essayant sans y parvenir à rechanter une chanson qu'ils ont oubliée.
Même ennui que "leurs enfants après eux"!

J ai découvert Nicolas Mathieu avec "leurs enfants après eux", livre qui m avait ébranlé.
Connemara est du même acabit, mais avec moins de intensité.
On suit avec beaucoup de intérêt l histoire d Hélène et de Christophe.
L histoire d Hélène me renvoie à cette très belle émission diffusée France 5 "les transfuges de classe",,qui illustre très bien le malaise qu elle ressent.
J ai beaucoup apprécié l ambiance de ces cabinets de consulting, imprégnée de ces jeunes loups à l ambition démesurée.
Un peu moins les scènes erotiques, qui à mon sens n apportent pas grand chose au déroulement de l intrigue.
Mais quoiqu il en soit, on passe un très bon moment avec ce roman.

De Nicolas Mathieu, j'avais adoré (et le mot est faible) "leurs enfants après eux".
On retrouve quelques marqueurs dans "Connemara":
* La Lorraine avec cette fois-ci le département des Vosges.
* la même génération que le précédent roman mais cette fois-ci à l'aube de la quarantaine;
Un homme et une femme vont entamé une liaison.
Ils se connaissaient vaguement au lycée et elle a tout fait pour quitter les Vosges tandis que lui y est demeuré toute sa vie.
Il y a d'excellents moments:
* le hockey sur glace en province mais à haut niveau que j'ai trouvé très bien décrit avec notre ppersonnage principal ex "petite star locale" qui n'ira pas plus haut sans que l'on sache s'il en avait vraiment l'ambition
* le point de jonction de ces retrouvailles qui est le creuset des déceptions et renoncements (lui ne faisait pas de plan sur la comète tandis que elle a fait de brillantes études)
* le sexisme omniprésent des hommes dans le monde du travail mais aussi au sein de la cellule familiale
* les scènes de sexe sont explicites, assumées et nécessaires au déroulé du roman (et c'est relativement rare)

Mais j'ai été déçu du manque d'originalité du roman. Nicolas Mathieu en conservant un sujet semblable au précédent veut-il se faire le chantre de la vie dans les régions décentralisées voire de la Lorraine déclassée.
Et la langue est si prenante quand elle est orale mais je l'ai trouvée rebutante voire confuse quand elle aborde l'aspect politique mais encore plus l'économie du travail.

Nicolas Mathieu est un écrivain de grand talent et ce livre le prouve mais j'aimerais qu'il fasse un livre "autre", qui nous surprendra.

J'avais adoré " Leurs enfants après eux" et j'ai retrouvé avec plaisir la plume nostalgique de Nicolas Mathieu.
Hélène travaille dans les R.H., elle a réussi,  après avoir travaillé d'arrache-pied pour échapper à son milieu social et la petite ville de province où elle a grandi.
Mais avoir tout ce dont elle rêvait ado n'empêche pas un sentiment de flottement maintenant qu'elle approche de la quarantaine.
Christophe, le beau gosse populaire, joueur de hockey prometteur qui a fait vibrer la ville, se contente de son quotidien avec un père qui perd peu à peu la mémoire,  donc son autonomie,  un petit garçon qu'il voit trop peu à son gré, déchiré par la garde partagée. Lui qui a été mis sur un piédestal lors de sa jeunesse, n'est plus qu'amertume en se voyant faiblir, vieillir...
Lorsque ces deux anciens se recroisent, une liaison s'ébauche, sans lendemains,  sans engagement...mais lorsque l'intimité s'installe, les sentiments apparaissent malgré eux!
Certains passages en entreprise sont longuets, mais l'auteur a un réel talent pour nous faire ressentir la nostalgie,  les vies qui défilent alors que les rêves se perdent, la maladresse des nouvelles amours, quand on a perdu tous ses repères, la désillusion de ne plus être l'espoir ou l'envie des autres...Il a un regard terriblement réaliste sur le monde du travail, on s'identifie immédiatement aux sentiments qu'il évoque, et même si ses personnages sont souvent désabusés, ils conservent toujours de l'espoir.
Des années 90 à la dernière campagne présidentielle,  c'est également une analyse scrupuleuse de la société française. Nicolas Mathieu sait donc tout écrire, qu'il détaille des scènes de sexe, avec réalisme et érotisme, des sentiments, des regrets, aussi....une belle réussite donc, car au delà d'un sujet somme toute banal, il creuse dans les émotions et éveille en nous la nostalgie des moments passés.

Lien : https://instagram.com/danygi..

A presque quarante ans, Hélène doute de sa réussite. Elle a quitté sa petite ville des Vosges, elle a une belle maison à Nancy, de beaux enfants, un beau mari, un travail valorisant. Mais comment va-t-elle ? Est-elle heureuse ? Pas complètement puisqu'elle cherche sur les sites de rencontres un moyen de s'évader d'un quotidien trop routinier. Lors d'une escapade, elle revoit par hasard Christophe Marchal. Et c'est toute son adolescence qui lui revient. Il était la star du lycée, le beau gosse de l'équipe de hockey, un idéal inaccessible pour Hélène accaparée par ses études. Que reste-t-il trente ans plus tard du héros de ses fantasmes ? Un homme qui n'a pas voulu ou pas pu quitter la région, un père en instance de divorce, un ex-sportif qui prend du ventre. Cette fois, Hélène est en position de force. Elle n'est plus l'adolescente bûcheuse invisible. C'est une femme accomplie, élégante, séduisante, cultivée qui met facilement Christophe dans son lit. Une histoire d'amour est-elle possible entre cette femme qui a tout et cet homme qui espère encore un avenir meilleur … ?

Comme à son habitude, Nicolas Mathieu situe son histoire dans le Grand Est et raconte le clivage entre ‘'la France d'en bas'' et les classes dirigeantes.
Sous couvert d'une banale histoire d'adultère, il se livre à une véritable étude sociologique du pays. Mais qu'on ne s'y trompe pas, derrière un point de vue éminemment politique, on lit tout l'amour et la tendresse de l'auteur pour sa région et ses personnages.
Des personnages qui abordent la quarantaine avec dans le coeur la nostalgie du passé. Christophe veut rechausser les patins, revivre les moments de gloire de sa jeunesse, malgré les kilos en trop, malgré les beuveries avec ses potes, malgré son père qui perd la mémoire, malgré son fils qui va partir loin avec sa mère. Hélène va faire l'amour avec Christophe, pour rattraper les années perdues à étudier, pour prouver qu'elle peut encore séduire, pour montrer que maintenant c'est elle qui a les cartes en main.
Nous sommes en 2017, Macron va faire son entrée en scène. Ce pourrait être l'heure de gloire pour Hélène et ses semblables, ceux qui ont fait HEC, ceux qui brassent de l'air (et des euros), ceux qui vendent du vent. La start up nation va faire exploser la classe politique, valoriser le néant et mépriser les classes populaires. Et pourtant, ils vont continuer à (sur)vivre, à se battre, ceux qui, comme Christophe, pensent qu'il fait bon vivre en province, que quand on n'a rien on peut toujours espérer un peu plus, que rien ne vaut un samedi soir entre potes autour d'une bière à hurler ‘' Terre brûlée au vent Des landes de pierres Autour des lacs, c'est pour les vivants Un peu d'enfer, le Connemara'' avec Michel Sardou.
Encore une fois, Nicolas Mathieu nous propose une vaste fresque sociale, psychologique et quasiment historique. Sa belle écriture se met au service de personnages qui nous deviennent proches, dans lesquels on se reconnait sans peine. Il ne faut rien savoir de la France, de l'Est, du peuple, pour le taxer de condescendance. Au contraire, il est la voix des petites gens, les petites commerçants, les résidents des lotissements, les amis du café du commerce, les sportifs du dimanche, les femmes de ménage, les buveurs de bière, les viandards, les gros fumeurs, les fans de barbecue et de Michel Sardou.
Elle est touchante la France de Nicolas Mathieu. Elle nous prend aux tripes et au coeur, elle nous renvoie aux bonheurs et aux espoirs simples et concrets, à la vie telle qu'elle est.
Un roman sociétal qui nous fait vibrer au son cadencé des lacs du Connemara. Coup de coeur.

Nicolas Mathieu a un talent fou pour décrire avec énormément de simplicité le monde dans lequel nous évoluons, et encore plus le monde dans lequel nous avons grandi.
Je me suis énormément reconnue chez l'héroïne de ce roman : quarantenaire, originaire de Lorraine, parcours école de commerce, travaillant à Paris dans un poste à responsabilité, le besoin de retourner à des choses plus simples après les désillusions de la vie qu on se rêvait en etant adolescent...
Je me dis que dans quelques décennies, si les futures générations souhaitent savoir ce qu était la vie fin des années 1990 et début 2000, ils n auront qu à ouvrir ce livre qui retranscrit très fidèlement selon moi ce qu' est notre époque. le monde du travail, la vie de couple, la politique, le décalage entre Paris et la Province, la fracture sociale ...... le tout servi par une plume très agréable à lire !

Si j'ai adoré toute la première partie de ce roman, je l'ai fermé un peu déçu. Dans les deux cas, c'est l'écriture atypique de l'auteur et son regard particulier sur la société qui m'auront d'abord séduits, puis lassés.

L'histoire est très basique. Un homme et une femme qui sont originaires de la même petite ville, mais qui ont connu des destins sociaux très différents, vont nouer une idylle adultère et amoureuse. Elle a beaucoup voyagé, gagne très bien sa vie et s'est embourgeoisé par rapport à ses origines modestes. Lui est resté sur place, autant par choix que par manque d'ambition professionnelle, vivant simplement entre ses potes, sa passion sportive et un taf de commercial.

Ce qui les rapproche ? Un sentiment d'ennui général, de vie un peu gâchée. L'auteur excelle dans cette façon de disséquer ses personnages, leurs rapports de couples, leurs choix professionnels, leurs goûts culturels. On le sent très marqué par une lecture qu'on pourrait dire "sociologique" du monde, avec un regard centré sur les différences et les rapports de force entre classes sociales.

Au début, c'est ce regard sociologique là qui m'a enchanté. L'histoire est assez plate et pourtant Nicolas Mathieu en fait quelque chose de fascinant, il pose des mots profonds sur des choses simples, qui parlent a tout un chacun je suppose.

Sauf qu'au bout d'un moment, cette façon de tout expliquer par les classes sociales devient un peu lassante, un peu enfermante aussi. Je l'ai senti fort a la fin du livre, où l'auteur sous entend que l'amour entre ses personnages est maintenant impossible du fait de leurs goûts culturels respectifs, eux même marqués par leurs classes sociales - cette opposition cristallisée dans la chanson Connemara qui donne son titre au livre, exutoire pour lui, rejet méprisant pour elle.

Jai acheté Nos enfants après eux pour me faire un deuxième avis sur cet auteur dont le succès me semble mérité, même si ce livre est dans doute trop long pour ce qu'il a à dire.

Je n'ai pas du tout aimé ce livre. Il est très fade, sans grandes surprises et surtout très ennuyeux… il ne se passe rien, les pages passent et se ressemblent. Je résumerai en disant que c'est un gros livre pour dire très peu de choses. Je ne pense pas relire de livres de cet auteur.