Connemara

J'avais adoré " Leurs enfants après eux" et j'ai retrouvé avec plaisir la plume nostalgique de Nicolas Mathieu.
Hélène travaille dans les R.H., elle a réussi,  après avoir travaillé d'arrache-pied pour échapper à son milieu social et la petite ville de province où elle a grandi.
Mais avoir tout ce dont elle rêvait ado n'empêche pas un sentiment de flottement maintenant qu'elle approche de la quarantaine.
Christophe, le beau gosse populaire, joueur de hockey prometteur qui a fait vibrer la ville, se contente de son quotidien avec un père qui perd peu à peu la mémoire,  donc son autonomie,  un petit garçon qu'il voit trop peu à son gré, déchiré par la garde partagée. Lui qui a été mis sur un piédestal lors de sa jeunesse, n'est plus qu'amertume en se voyant faiblir, vieillir...
Lorsque ces deux anciens se recroisent, une liaison s'ébauche, sans lendemains,  sans engagement...mais lorsque l'intimité s'installe, les sentiments apparaissent malgré eux!
Certains passages en entreprise sont longuets, mais l'auteur a un réel talent pour nous faire ressentir la nostalgie,  les vies qui défilent alors que les rêves se perdent, la maladresse des nouvelles amours, quand on a perdu tous ses repères, la désillusion de ne plus être l'espoir ou l'envie des autres...Il a un regard terriblement réaliste sur le monde du travail, on s'identifie immédiatement aux sentiments qu'il évoque, et même si ses personnages sont souvent désabusés, ils conservent toujours de l'espoir.
Des années 90 à la dernière campagne présidentielle,  c'est également une analyse scrupuleuse de la société française. Nicolas Mathieu sait donc tout écrire, qu'il détaille des scènes de sexe, avec réalisme et érotisme, des sentiments, des regrets, aussi....une belle réussite donc, car au delà d'un sujet somme toute banal, il creuse dans les émotions et éveille en nous la nostalgie des moments passés.

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A presque quarante ans, Hélène doute de sa réussite. Elle a quitté sa petite ville des Vosges, elle a une belle maison à Nancy, de beaux enfants, un beau mari, un travail valorisant. Mais comment va-t-elle ? Est-elle heureuse ? Pas complètement puisqu'elle cherche sur les sites de rencontres un moyen de s'évader d'un quotidien trop routinier. Lors d'une escapade, elle revoit par hasard Christophe Marchal. Et c'est toute son adolescence qui lui revient. Il était la star du lycée, le beau gosse de l'équipe de hockey, un idéal inaccessible pour Hélène accaparée par ses études. Que reste-t-il trente ans plus tard du héros de ses fantasmes ? Un homme qui n'a pas voulu ou pas pu quitter la région, un père en instance de divorce, un ex-sportif qui prend du ventre. Cette fois, Hélène est en position de force. Elle n'est plus l'adolescente bûcheuse invisible. C'est une femme accomplie, élégante, séduisante, cultivée qui met facilement Christophe dans son lit. Une histoire d'amour est-elle possible entre cette femme qui a tout et cet homme qui espère encore un avenir meilleur … ?

Comme à son habitude, Nicolas Mathieu situe son histoire dans le Grand Est et raconte le clivage entre ‘'la France d'en bas'' et les classes dirigeantes.
Sous couvert d'une banale histoire d'adultère, il se livre à une véritable étude sociologique du pays. Mais qu'on ne s'y trompe pas, derrière un point de vue éminemment politique, on lit tout l'amour et la tendresse de l'auteur pour sa région et ses personnages.
Des personnages qui abordent la quarantaine avec dans le coeur la nostalgie du passé. Christophe veut rechausser les patins, revivre les moments de gloire de sa jeunesse, malgré les kilos en trop, malgré les beuveries avec ses potes, malgré son père qui perd la mémoire, malgré son fils qui va partir loin avec sa mère. Hélène va faire l'amour avec Christophe, pour rattraper les années perdues à étudier, pour prouver qu'elle peut encore séduire, pour montrer que maintenant c'est elle qui a les cartes en main.
Nous sommes en 2017, Macron va faire son entrée en scène. Ce pourrait être l'heure de gloire pour Hélène et ses semblables, ceux qui ont fait HEC, ceux qui brassent de l'air (et des euros), ceux qui vendent du vent. La start up nation va faire exploser la classe politique, valoriser le néant et mépriser les classes populaires. Et pourtant, ils vont continuer à (sur)vivre, à se battre, ceux qui, comme Christophe, pensent qu'il fait bon vivre en province, que quand on n'a rien on peut toujours espérer un peu plus, que rien ne vaut un samedi soir entre potes autour d'une bière à hurler ‘' Terre brûlée au vent Des landes de pierres Autour des lacs, c'est pour les vivants Un peu d'enfer, le Connemara'' avec Michel Sardou.
Encore une fois, Nicolas Mathieu nous propose une vaste fresque sociale, psychologique et quasiment historique. Sa belle écriture se met au service de personnages qui nous deviennent proches, dans lesquels on se reconnait sans peine. Il ne faut rien savoir de la France, de l'Est, du peuple, pour le taxer de condescendance. Au contraire, il est la voix des petites gens, les petites commerçants, les résidents des lotissements, les amis du café du commerce, les sportifs du dimanche, les femmes de ménage, les buveurs de bière, les viandards, les gros fumeurs, les fans de barbecue et de Michel Sardou.
Elle est touchante la France de Nicolas Mathieu. Elle nous prend aux tripes et au coeur, elle nous renvoie aux bonheurs et aux espoirs simples et concrets, à la vie telle qu'elle est.
Un roman sociétal qui nous fait vibrer au son cadencé des lacs du Connemara. Coup de coeur.

Nicolas Mathieu a un talent fou pour décrire avec énormément de simplicité le monde dans lequel nous évoluons, et encore plus le monde dans lequel nous avons grandi.
Je me suis énormément reconnue chez l'héroïne de ce roman : quarantenaire, originaire de Lorraine, parcours école de commerce, travaillant à Paris dans un poste à responsabilité, le besoin de retourner à des choses plus simples après les désillusions de la vie qu on se rêvait en etant adolescent...
Je me dis que dans quelques décennies, si les futures générations souhaitent savoir ce qu était la vie fin des années 1990 et début 2000, ils n auront qu à ouvrir ce livre qui retranscrit très fidèlement selon moi ce qu' est notre époque. le monde du travail, la vie de couple, la politique, le décalage entre Paris et la Province, la fracture sociale ...... le tout servi par une plume très agréable à lire !

Si j'ai adoré toute la première partie de ce roman, je l'ai fermé un peu déçu. Dans les deux cas, c'est l'écriture atypique de l'auteur et son regard particulier sur la société qui m'auront d'abord séduits, puis lassés.

L'histoire est très basique. Un homme et une femme qui sont originaires de la même petite ville, mais qui ont connu des destins sociaux très différents, vont nouer une idylle adultère et amoureuse. Elle a beaucoup voyagé, gagne très bien sa vie et s'est embourgeoisé par rapport à ses origines modestes. Lui est resté sur place, autant par choix que par manque d'ambition professionnelle, vivant simplement entre ses potes, sa passion sportive et un taf de commercial.

Ce qui les rapproche ? Un sentiment d'ennui général, de vie un peu gâchée. L'auteur excelle dans cette façon de disséquer ses personnages, leurs rapports de couples, leurs choix professionnels, leurs goûts culturels. On le sent très marqué par une lecture qu'on pourrait dire "sociologique" du monde, avec un regard centré sur les différences et les rapports de force entre classes sociales.

Au début, c'est ce regard sociologique là qui m'a enchanté. L'histoire est assez plate et pourtant Nicolas Mathieu en fait quelque chose de fascinant, il pose des mots profonds sur des choses simples, qui parlent a tout un chacun je suppose.

Sauf qu'au bout d'un moment, cette façon de tout expliquer par les classes sociales devient un peu lassante, un peu enfermante aussi. Je l'ai senti fort a la fin du livre, où l'auteur sous entend que l'amour entre ses personnages est maintenant impossible du fait de leurs goûts culturels respectifs, eux même marqués par leurs classes sociales - cette opposition cristallisée dans la chanson Connemara qui donne son titre au livre, exutoire pour lui, rejet méprisant pour elle.

Jai acheté Nos enfants après eux pour me faire un deuxième avis sur cet auteur dont le succès me semble mérité, même si ce livre est dans doute trop long pour ce qu'il a à dire.

Je n'ai pas du tout aimé ce livre. Il est très fade, sans grandes surprises et surtout très ennuyeux… il ne se passe rien, les pages passent et se ressemblent. Je résumerai en disant que c'est un gros livre pour dire très peu de choses. Je ne pense pas relire de livres de cet auteur.

Une lecture "maussade"

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Commencé et très vite refermé il y a quelques mois à cause de son ambiance pesante et maussade j'ai retenté dernièrement ce roman pour enfin finir par l'achever.

Malheureusement ma première impression est confirmée : maussade, tiède à l'intérieur, voir froide.

Ce qui m'a le plus dérangé ? le personnage d'Hélène, antipathique et glaciale à outrance, ne m'a inspiré ni sympathie ni tendresse. L'univers dans lequel elle évolue, le consulting m'a aussi profondément agacé avec ces études "bidons" vendues des fortunes aux collectivités, consternant. La partie trop technique de ce métier m'a laissé de marbre avec quand même l'impression que l'auteur a sorti ici toute sa science et pauvre de moi, je n'ai rien compris.

L'opposition avec Christophe, vendeur de croquettes, présenté comme un loser m'a chagriné. Peut-être trop caricaturale. Pourtant c'est bien ce personnage qui apporte un peu d'âme à l'histoire.

Je suis malheureusement passée complètement à côté de cette lecture, elle ne m'a pas inspiré. Certainement pas le bon timing, dommage.

J'en avais entendu beaucoup de bien, malheureusement je n'ai pas été au RDV. C'est long, lent, et je n'arrivais pas trop à savoir où l'auteur souhaitait nous emmener.

Les deux protagonistes, Christophe et Hélène, ont la quarantaine. Leur vie actuelle est narrée, par petits morceaux, en alternance, sans vraiment de rapport, avec des évènements du passé. Ces derniers m'ont davantage plu et laissé à espérer une suite plus captivante. Les passages situés dans le présent, en revanche, ne m'ont fait ni chaud ni froid; parfois, une situation me captait, j'attendais du coup un peu d'action, puis finalement on faisait un bond dans le futur, les choses s'étaient faites sans qu'on ne se soit arrêté dessus. Alors que paradoxalement les longueurs sont bien présentes tout au long du livre. J'ai parfois hésité à abandonner, et puis je suis finalement allée au bout. D'une part parce que je déteste ne pas terminer un livre, mais aussi parce que j'ai espéré jusqu'à la fin comprendre où l'auteur avait souhaité nous emmener.

En revanche, je dois reconnaître que c'est très bien écrit. J'ai, pour ma part, rencontré de nombreux mots inconnus et pour lesquels je me suis empressée d'aller rechercher la signification. Pas sûr que je les retienne, par contre:) Certaines descriptions d'états d'âmes sont percutantes, même si pour le coup elles en deviennent un peu déprimantes ! ;)

Non, ça n'est pas tant la forme que le fond, qui ne m'a pas embarquée.
La société décrite par l'auteur m'a semblé tellement démoralisante !
Alors non, je n'ai pas été au RDV. Peut-être n'était-ce juste pas le bon moment...

Ah, oui, monsieur Mathieu ! Juste pour être un peu plus précis, sachez qu'en France, ce ne sont pas les infirmières qui réalisent les touchers vaginaux et interprètent les enregistrements du rythme cardiaque foetal sur le monitoring. Vous avez très certainement confondu avec les sages-femmes :)

Hélène, jeune quarantaine, vit une crise existentielle des plus banales. de nombreuses longueurs, descriptions plus ou moins justifiées, auraient pu être revues. Leur pertinence n'est pas égale. La fin est prévisible. Une scène de sexe bien écrite et très explicite exprime bien l'urgence de vivre de cette femme en quête d'identité. Pour le reste, du déjà vu.

Hélène a eu une enfance simple dans une famille aimante. Elle a brillamment réussi ses études et exerce à présent une profession qu'elle aime et qui lui assure un très bon salaire. Elle vit avec Philippe et a deux petites filles adorables. Pourtant son couple ne va pas bien, elle s'ennuie et aimerait compter davantage dans la vie de son mari qui lui abandonne bien volontiers toutes les responsabilités domestiques et n'hésite pas à l'occasion à la tromper. Il faut dire aussi qu'il lui en veut d'avoir dû quitter Paris suite à son burn out, aujourd'hui derrière elle, mais venir vivre dans la France profonde n'était pas pour lui, son premier choix de vie.
Un jour, elle croise Christophe, un des garçons du lycée dont toutes les filles étaient tombées amoureuses durant leur adolescence, dont Charlotte la meilleure amie d'Hélène et inévitablement elle aussi. Christophe est un ancien champion de l'équipe de hockey d'Epinal. Mais aujourd'hui, il est en plein divorce et sa femme Charlie ne lui fait pas de cadeau en ce qui concerne leur petit Gabriel. de plus, Christophe vit avec son père qui n'a plus toute sa tête.
Hélène après avoir enquêté sur lui, avec l'aide de Lison sa jeune stagiaire, est bien décidée à le revoir et le contacte.
Il accepte de la rencontrer...
Ils sont tous deux à l'âge des bilans et ils ont tout deux des comptes à régler. Hélène a l'impression d'avoir raté son adolescence, sa vie de jeune adulte qu'elle a sacrifiée à son travail. Elle manque d'assurance et a besoin d'être rassurée. de plus côté travail, elle attend depuis longtemps une promotion qui n'arrive pas et découvre que le milieu dans lequel elle pensait s'épanouir, brasse du vent et que les femmes y sont plus que méprisées quelles que soient leurs compétences et leurs niveaux d'étude.
Christophe travaille dans une entreprise de vente de nourriture pour animaux et a l'impression de stagner dans sa vie d'aujourd'hui. Il aimerait reprendre le hockey, mais il ne se donne pas les moyens d'y arriver car il est trop pris par ses soucis quotidiens. Heureusement, il a les potes avec qui il continue à vivre une vie d'adolescent attardé, en partageant des soirées apéro, un peu trop arrosées...

De cet auteur jusqu'à présent je n'ai lu que "Leurs enfants après eux" qui avait obtenu le Prix Goncourt en 2018 . Je l'avais beaucoup aimé. L'auteur avait su me toucher en profondeur.
Dans ce nouveau roman, l'auteur nous invite à suivre la vie de deux quadragénaires issus du même village et du même milieu social, mais dont la vie a pris un tournant différent. La seule chose qu'ils ont en commun, ce sont les regrets et l'envie d'être aimé et d'aimer.
Les chapitres alternent entre le récit de leur adolescence dans les années 80 et le présent.
L'histoire se passe sur fond d'élections présidentielles de 2017 et au passage l'auteur égratigne les politiques mais sans s'apesantir sur la question et le plus souvent avec humour. Il n'hésite pas par contre à décrire l'ambiance dans le milieu professionnel d'Hélène, un milieu de consultants que je ne connaissais que de loin et qui brasse du vent en effet en le faisant payer très cher.
C'est un roman social que j'ai trouvé pessimiste mais qui pose de bonnes questions concernant le bonheur, la réussite professionnelle et familiale, l'intimité et bien entendu l'amour...ce que l'on devient que l'on reste ou que l'on parte, que l'on fasse de longues études ou pas. Ce qui advient de la vie lorsqu'on a été dans l'ombre comme Hélène durant son adolescence, ou au contraire exposé aux médias comme cela a été le cas de Christophe.
L'auteur est très réaliste et ses propos sonnent juste ce qui n'exclut pas une certaine tendresse envers ses personnages, tous très humains, ce qui les rend plus proches de nous. En cela, j'ai eu du plaisir à retrouver sa plume, une très belle plume simple mais tellement humaine.
Le seul bémol c'est que j'ai trouvé un peu longs les chapitres où il évoque l'open space, les cabinets de consulting, le travail d'Hélène...car je n'y connais rien mais le côté positif c'est que maintenant, j'en sais un peu plus !
Vous l'aurez deviné, le titre fait référence à la chanson bien connue de Michel Sardou...

Lien : https://www.bulledemanou.com..

On est bien peu de choses et Nicolas Mathieu l'écrit dans ses bouquins.
J'aime sa façon de décrire les gens. le boulot, qu'on aime faire ou qu'on subit. L'amour, qui nait, qui dure et qui, parfois, s'arrête. La nostalgie de la jeunesse quand la quarantaine arrive avec plus de regrets que de projets. La maladie et ses soucis, la mort quand ceux qui restent doivent continuer à vivre.
Ce roman n'est pas un roman, c'est moi, c'est nous, c'est vous, c'est la vie.