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3,81

sur 3521 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Le livre commence en fanfare et nous présente Hélène. Dès la page 33 elle remonte sa jupe et se fait plaisir, pour décompresser d'un boulot stressant. On se dit que ce livre va dépoter.

Puis on se retrouve à la page 230 et il ne s'est rien passé. Mais alors rien du tout. Et un malaise languissant a tout recouvert…une sorte de sfumato littéraire pour reprendre l'expression de Mathieu à la page 271. Je suis de la génération racontée dans ce livre et on sent tout au long du livre une ambiance poisseuse, celle des fins de sketchs de Guy Carlier à la grande époque, le moment où il faisait sa minute sensible, celle du film Tandem de Patrice Leconte, celle aussi d'un polar de Marion Brunet, L'été circulaire, les films de Stéphane Brizé aussi…Tout dans ce livre respire le médiocre, l'impasse, l'inutile. le monde des victimes de tout et qui entendent bien le rester car cela leur confère une identité.

Dans toute histoire, même celle qui raconte le quotidien, il se passe un événement extérieur (chez Coe un attentat ou le Brexit, chez Camus de l'Etranger un mort, etc) ou intérieur (dans le
procès verbal par exemple ou À rebours de Huysmans, on suit les pérégrinations des protagonistes). Là rien c'est juste la vie qui passe…

Cette passivité, complaisamment racontée par Mathieu est tout à fait exaspérante. On se situe dans les séries policières de France 3, que j'apprécie d'ailleurs souvent pour l'humour, le charme du duo de policiers et l'enquête. Ici, aucun humour, aucune analyse de caractère, Hélène et Christophe sont posés là et vivent leur petite vie médiocre en attendant la mort. Au passage couple adultère hautement improbable lui bas de plafond joueur de hockey, elle consultante. Ce couple n'a rien à faire ensemble.

Et aucune enquête on est juste au bar à attendre que la vie passe. Sans doute ce livre me parle trop, la vie de Province, la langueur, les cafés, la médiocrité des uns et des autres…et tous les détails des années 80 et 90 où tout le monde fume clope sur clope. Personne ne se révolte, personne n'avance et l'auteur semble adorer ça. Ce livre m'a tellement énervé que j'ai eu besoin d'en commencer la critique une fois arrivée aux deux-tiers pour me permettre de le finir. Je me suis promis de finir tous les livres commencés celui-là ne fera pas exception mais qu'est ce que je me fais violence…je ne m'ennuie pas, non, je m'exaspère.

Le milieu des consultants est très bien ciselé et la manière dont ils vendent leur camelote à des administrations dépassées est bien décrits. Même si le cynisme qui semble être l'apanage des boites de consulting est aussi celui des patrons d'administration qui ne peuvent contourner les surpuissants syndicats qu'en indiquant que c'est un rapport qui préconise la décision. Alors pourquoi ne pas dépenser l'argent du contribuable pour avoir la paix sociale et la carrière qui va avec ? Ça Mathieu ne le perçoit pas. Mais peu importe finalement.

Nous sommes dans un grand roman dépressif et se complaire là dedans m'interroge…est ce le sentiment qu'il y a pire que sa situation qui vous fait prendre plaisir à lire ce genre de bouquins ?

Le registre de la dépression est patent. Ainsi page 239 (« c'était à se flinguer »), 244 (« l'à vau l'eau général »), 321 (« voila, je suis sur la pente, rien vécu et déjà tout démarre ») mais je ne les ai relevés qu'à partir de la moitié du bouquin. Ce qui est sans doute le plus exaspérant c'est qu'on sent que Mathieu n'est pas sincère. Il surjoue la dépression et regarde ses personnages comme des playmobil sur une étagère. Pendant que lui est tranquille sur les plateaux télé à ne jamais, mais alors jamais vivre les vies stéréotypées de ses personnages. du vrai f… de g…

Maintenant ça me revient. Après avoir entendu le pitch à la radio (la vie de quarantenaire et leur bilan de vie) je me suis dit : « tiens ce livre est pour moi ». Je l'ai ajouté à ma liste puis je ne l'ai pas acheté tout de suite (il n'était pas sorti quand je suis passé à la FNAC). Ce n'est que quelques semaines plus tard que je l'ai trouvé. L'anecdote est savoureuse car je rentrais d'un cours donné en fac à 350 kilomètres de mon domicile et je devais impérativement arriver avant que l'Intermarché de ma ville ne ferme à 20h. Parvenu sur le parking à 19h45 j'ai réussi à rentrer in extremis alors même que la dame annonçait la fermeture du magasin. Je devais acheter de quoi manger et c'est alors qu'en entrant dans le magasin je vis des piles entières du livre de Mathieu. Étonné d'une si grande publicité pour un livre que je croyais plutôt confidentiel je l'achetais. Mais en fait à sa lecture j'ai compris (et l'éditeur aussi) : ce livre parle avant tout des clients d'Intermarché, de leur petite vie de Province, de leurs impasses quotidiennes et leur fin de mois. L'histoire fut longue pour aussi démontrer que moi aussi je peux écrire sur rien pendant des plombes…

Ah au fait la référence à Connemara arrive à la page 269. Elle n'apporte rien à l'histoire, elle est juste le symbole (mais comme tout le reste du livre) du temps qui passe et des réminiscences des stimuli extérieurs sur la mémoire.

Et dire qu'un Jonathan Coe pendant ce temps écrit des grands romans savoureux où il décrit la classe moyenne de l'Angleterre sans que jamais on ne sente l'atonie, l'apathie, l'aboulie qu'on ressent en lisant les pages de Mathieu. Sans doute parce que chez Mathieu tout est plaqué que tous les personnages sont posés et ne servent en fait que le décor morne qui est le véritable héros du livre. Les personnages sont des morpho-types piqués dans un livre de psychologie : le sportif, l'allumeuse, le père ambigu, la mère inquiète, la consultante blasée. le consultant est forcément cynique et arriviste, le manager prétentieux et arrogant, le copain de Christophe rigolard et fidèle. Tous les traits de caractère sont dignes de la bibliothèque rose ou du journalisme de bas étage. Aucun humour (on l'a dit), aucune sensibilité non plus, Mathieu se contrefiche de ses personnages qui n'évoluent pas en interaction mais les uns à côté des autres (ainsi la mission d'Helene et de son patron à Pau où le ressenti d'avoir affaire à des poissons dans un aquarium atteint le summum).

Toutes les scènes semblent déjà avoir été écrites, décrites, filmées ailleurs avec le plus souvent plus de talent, d'humour, de sensibilité. Que ce soit la scène du père Alzheimer qui débarque chez le bourreau de son petit-fils, la scène de la maternité, les vacances, etc…

Tout le contraire de Coe qui décrit des personnages, les fait évoluer et où le décor vient ensuite dans l'histoire. Je ne sais pas si c'est ça…ou alors Mathieu décrit de manière trop proche ma propre vie et, étant donné que j'ai tout fait pour en sortir, la retrouver telle qu'elle dans un bouquin me met presque en furie…je pense que les deux explications sont un début de compréhension de ma détestation de ce livre. Il y en a une troisième (hormis l'absence d'histoire), c'est le sentiment profond que j'aurais pu écrire le même livre…sauf que moi je ne me prétends pas écrivain (même raté non pas écrivain du tout).

Ah page 329 il commence à se passer un semblant de quelque chose. Cela ne concerne pas les protagonistes de l'histoire mais la stagiaire qui fait chanter les patrons d'Helene. Mais en fait s'ensuit une vaste conclusion de 50 pages (50!) où Mathieu ressasse…

Dans ce ressassement on a 10 pages de match de hockey (Épinal a gagné chouette) et 30 pages (30 pages!) de mariage. Avec tous les poncifs du mariage mais alors tous. Et toujours sans aucun humour ni événement quelconque qui pourrait justifier qu'on nous raconte tout cela…

Page 306 j'ai trouvé la formule qui résume bien et le bouquin et mon sentiment général : « cette averse de lieux communs l'irritait tout de même assez ».

Je ne lirai plus rien de vous M. Mathieu. Vous passez pourtant bien à la télé même si vous êtes fade comme un jour sans pain. Mais ma copine vous a trouvé beau. Alors disons que c'est la jalousie qui m'a fait honnir votre prose…

Et dire que tout le monde a encensé ce livre c'est incompréhensible…et tellement le symptôme d'une planète bobo soulagée de voir qu'il y a tant de gens qui ont, si on lit M. Mathieu, une vie de merde avec aucun espoir d'en sortir.

On pourrait m'opposer que si je n'ai pas aimé pourquoi en faire une si longue chronique. Sans doute parce que j'ai eu besoin à un moment donné de faire sortir le malaise que ce livre avait introduit en moi comme la plante de Chloé dans l'Ecume des Jours de Vian…et finalement c'est déjà ça…
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Grosse déception ! J'avais beaucoup aimé "Leurs enfants après eux " et "Aux animaux la guerre" et lisant les critiques élogieuses ici et là je m'attendais à un bon moment de lecture et là patatra le vide absolu ou presque .
Un langage qui se veut à la mode et qui ne fait qu'accumuler les poncifs actuels jusqu'à la caricature , des personnages très peu crédibles bref j'ai cessé de m'ennuyer après une cinquantaine de pages .
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Quand on n'a rien à dire, on n'écrit pas un livre.
J'ai réussi avec peine à terminer cette chose que d'aucuns appelleront un roman et qui n'est en fait qu'un texte. Bien sûr, quand on a été prix Goncourt, on se doit de sortir tous les ans un livre. Mais, au moins faut-il traiter d'un sujet, d'une histoire. Mais là, il n'y rien. Les chapitres s'enchaînent : un accouchement 18 pages, un enfant oublié à la sortie de l'école 14 pages, une partie de hockey sur glace 22 pages, un mariage campagnard 25 pages, un père qui perd la tête 18 pages, etc.
Ajoutez y un langage parfois "jeune's" (très irritant) et des passages très techniques (à la Houellebecq), une avalanche de noms de personnes ou de marques de toutes sortes de choses et vous obtenez cette bouillie indigeste.
On a droit, comme c'est également de règle dans le roman moderne, à des scènes de sexe sans aucun intérêt. Ça va : on sait comment ça marche ! Ça excite peut-être le rédacteur et ça peut émoustiller le lecteur mais, enfin, ce n'est pas absolument nécessaire. Je trouve (comparaison oh combien flatteuse !) que Victor Hugo, quand il décrit Fleur de Lys dans Notre Dame de Parie ou Josiane dans L'homme qui rit , fait bien plus monter la tension érotique sans avoir à employer un vocabulaire cru.
J'oubliais les personnages dont vous connaîtrez le nom, le prénom, l'adresse, le parcours universitaire, les intentions, etc., il faut bien tirer à la ligne. Au total, ils sont inconsistants, totalement "cliché" : ça boit à outrance, ça se drogue, ça saute (sexuellement) sur tout ce qui bouge, ça perd totalement la tête en un rien de temps. C'est censé, selon M. Mathieu, représenter l'Homme (mâle ou femelle) moderne.
Même la campagne pour l'élection présidentielle s'invite dans ce "chef-d'oeuvre". On vous offre un panégyrique d'Emmanuel Macron et un sombre portrait de Marine le Pen au cas où vous ne sauriez pas pour qui bien voter.
Bref, c'est un livre vide; même le titre est ridicule (mais il faut bien nommer le néant) : comment danse-t-on sur cet air de Michel Sardou qui ressemble à une cavalcade ? Moi, je ne saurais pas !
Je mets une étoile parce que, par moment, il y a des lignes dignes d'un écrivain (du sous-Houellebecq avec, par exemple des épithètes inattendues et quelques jugements pertinents).
Avant de poster cette critique, je m'attendais à ce que ce bouquin rencontre un gros succès, je ne suis pas déçu : la publicité, c'est fait pour ça.
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Je n'ai pas pu aller jusqu'au bout de ce livre sans intérêt qui vomit une société abrutie et décadente. A tous ceux qui honnissent BFM, TF1, les clichés, les séries débiles, le langage vulgaire, les anglicismes à outrance et l'absence total d'amour dans les rapports humains : passez votre chemin. La littérature est là pour nous faire rêver ou réfléchir, pas nous engluer dans la médiocrité ambiante...
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J'avais très envie de découvrir cet auteur et ce livre. La couverture et le résumé semblaient correspondre à ce que j'aime lire. Malheureusement, la rencontre a échoué... Les premières pages m'ont un peu déconcertée, car malgré l'écriture agréable, je n'ai pas réussi à "accrocher", ni à m'attacher aux personnages et encore moins au rythme, que j'ai trouvé vraiment lent... Je n'ai pas non plus trouvé d'action, d'intrigue, de réflexions qui m'encouragent à rouvrir l'ouvrage. Résultat, j'abandonne au quart du livre (page 101 du grand format)... Je retenterai peut-être dans quelques années, qui sait ?
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Parler d'un roman que vous ne parvenez pas à terminer est un exercice difficile. Certains diront "comment peut-on critiquer quand on ne va pas jusqu'au bout de sa lecture ?" Probablement ... alors j'ai fait l'effort de poser le livre et de le reprendre plus tard, mais rien n'y fait, je m'ennuie, je baille, je regrette d'être déçue et j'abandonne.
Le premier mot qui me vient est creux. Ensuite, je cherche à comprendre l'ennui et je me rends compte qu'il ne se passe absolument rien d'intéressant dans ce roman. Les personnages sont soit fades soit antipathiques. Et l'histoire en elle-même est d'une banalité ahurissante. J'avais déjà été étonnée par l'attribution d'un Goncourt pour le précédent roman, mais il est vrai que ce prix est très souvent surprenant quant au choix de l'élu. Je confirme ici pour mon désintérêt total pour cet auteur.
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L'histoire a été detaillée par Benjamin et je ne vais donc rien ajouté
Juste que le temps qui passe est le même pour tous, et sur ce thème qui est au centre du livre, est- il besoin d'en faire des caisses autour d'un clivage de classes sociales qui perdurerait sans aucun espoir? Ce pessimisme m'a semblé artificiel et forcé, comme son style
C'est une succession de formules chocs, sans chair et à la fin, cela lasse, et en particulier, le style utilisé dans l'univers professionnel de consulting de la quarantenaire est tellement caricatural que cela en devient ridicule
Je me suis ennuyée
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Bon après 8 jours de bataille, où d'habitude je peux lire sans problème un livre de 800 pages là j'abandonne.

A la moitié du livre il ne se passe toujours absolument rien, je n'ai pas l'impression de lire un roman. C'est lent, ennuyeux, redondant, sans intérêt, beaucoup de digressions de l'auteur qui n'apporte rien au récit comme le chapitre entier sur la refonte des régions pas du tout pertinent et dans lequel on se noie et ce n'est pas le seul malheureusement... zzzzzz.

A chaque fois que je le reprends en main si je lis 20 pages d'affilé c'est le bout du monde.

Je n'aime pas abandonner un livre avant la fin mais là c'est du forcing c'est vraiment indigeste.

J'ai lu un passage à mon mari ça a eu au moins le mérite de le faire rire tellement l'afflux de descriptions et d'explications inutiles viennent noyer le poisson.

Écrire pour écrire c'est le sentiment que j'ai eu à la lecture de la moitié de ce livre. Dommage ce n'est pas pour moi. Auteur sur lequel je ne reviendrai pas malgré le gongourt.
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J'ai tellement détesté que je me suis arrêtée à la page 33 en me disant que c'était pire que perdre son temps sur instagram (Nicolas Mathieu est meilleur sur instagram). Ce langage, ces personnages caricaturaux, cette intrigue qui m'a l'air de commencé sur Tinder (je ne suis même pas allée jusqu'à la rencontre) et se finit mal (j'ai lu l'épilogue).
J'avais aimé leurs enfants après eux et je me demande ce qui est arrivé à Nicolas Mathieu à part de se prendre un Goncourt dans la tronche. (pour parler comme lui). Désolant !
A bien y réfléchir maintenant, j'aurais pu sentir les prémices du désastre dans leurs enfants après eux ! les personnages avaient aussi qqch d'archétypique, mais c'était fouillé, nuancé, élaboré. Là, c'est le poncif dans toute sa splendeur.
Lisez Pierrick Bailly les enfants des autres si vous aimez entendre parler du quotidien. Juste, construit, réfléchi, émouvant. Pierrick Bailly est un vrai auteur à suivre.

Une seule consolation pour moi, je n'ai pas acheté Connemara; je l'ai lu dans le cadre d'un comité d'acquéreurs de la bibliothèque de mon village. Je pense que je ne vais pas en recommander l'acquisition.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Si vous voulez vous échapper et voir la vie autrement ne lisez pas ce livre !!
Si vous voulez constater les effets de la vie, de votre éducation, comment vous vous êtes construit avec l'éducation reçue là c'est bon !
Comme ça ne m'a rien appris (sauf que j'avais la même vie que tout le monde de la classe moyenne), que je ne me suis pas vraiment évadée, je n'ai pas aimé plus que cela !!
et je 'ai pas du tout aimé la fin non plus ! ça m'a juste rappelé des vagues souvenirs d'enfances des années 80.
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