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sur 352 notes
"Ah, les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles"
Quand ils sortent de leur domicile, ils frétillent
Et sont belliqueux, visqueux avec leur hochequeues
Vas-y, flanque leur donc un bon coup sur la....

Thomas Mathieu illustre des témoignages de femmes,sur le harcèlement de rue, le machisme et le sexisme ordinaire ( voir aussi le "War Zone" (1998) de l'étudiante en cinéma Maggie Hadleigh-West.)

57 % des femmes et 25 % des hommes ont rapporté avoir subi du harcèlement de rue (en 2014) et seulement 2% de femmes ont porté plainte...
Le livre "Les crocodiles" dérange certains( "une exposition de planches avait été censurée par la frileuse mairie de Toulouse"):
Dans la BD, un crocodile, en passant, attrape le sexe d'une femme...
Heureusement, elle réagit en frappant l'homme, interloqué!

Un crocodile siffle une femme qui lui fit un doigt d'honneur, alors il l'agresse... Un autre interpelle 2 femmes qui se tiennent par la main,
-"Ca vous dit un plan à trois?"

Cette BD s'inscrit dans un mouvement plus large de prise de conscience et d'une nouvelle génération de féministes qui utilisent internet pour réfléchir et informer sur des concepts tels le "slut-shaming" ou le "privilège masculin". Il faut faire réfléchir certains, au sujet de l'éducation de leur fils: "qui est le roi au sein de la famille, au détriment de ses soeurs." selon Stéphanie Khoury et la belge Sofie Peteers, auteure de "Femme de la rue."

Quand on est con, on est con...
Quand ils sont tout neufs. Qu'ils sortent de l'oeuf
De leur marigot. Ces petits salauds n'ont rien dans le ciboulot
Tous les jeunes "crocodiles"
Prennent les femmes pour filles faciles..." Pardon Mr Brassens.
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Thomas Mathieu a recueilli des témoignages d'amies ou d'internautes liés au sexisme ordinaire, incluant des histoires de harcèlement de rue afin de les mettre en image.

Après avoir visionné le court-métrage de Sophie Peeters, "Femmes de la rue", il s'est rendu compte du problème de harcèlement sexuel auquel est confronté bon nombre de femmes. Il a constaté que ce phénomène s'est pour ainsi dire généralisé, touchant toutes les femmes de toutes classes sociales et de tous âges. De l'homme exhibitionniste dans la piscine, dans sa voiture ou dans la librairie, du professeur qui abuse de sa situation face à son élève, des sifflements dans la rue, des remarques salaces à propos d'une jupe trop courte, des insultes sur le physique, des frottements dans le bus, du petit ami qui semble ne pas entendre sa copine lui dire "non" ou du voyeur caché derrière les arbres, toutes ces situations vécues peuvent marquer durablement les femmes. Le but de cet album est de les aider à déculpabiliser et pourquoi pas de faire réfléchir les hommes sur leur comportement machiste.
L'homme, représenté en crocodile vert, semble plus que jamais prédateur. Thomas Mathieu les a dessinés ainsi afin de démontrer qu'il s'agit bien d'un problème de société et non de cas isolés.

Si l'auteur relate dans une première longue partie ces récits, il essaie dans une seconde partie de donner des clés à ces femmes confrontées au harcèlement.
Certes à vocation louable, l'on pourra regretter toutefois le manque de diversité des récits que l'auteur reconnaît dans sa postface.

Méfiez-vous des crocodiles...
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Je viens de terminer le livre "Les crocodiles, qui, sous forme de bande dessinée, illustre de nombreuses scènes de harcèlement de rue.

Tous les hommes sont représentés par des crocodiles dans les dessins, tandis que les femmes ont une apparence humaine.

J ai trouvé les mises en scène très juste, il m est arrivé certaines situations décrites.

Par contre, j ai trouvé assez réducteur le texte à la fin de l ouvrage, qui défendait la cause des femmes mais en disant que finalement, tous les hommes sont de potentiels violeurs ou agresseurs et que c est pour cela qu ils sont tous représentés par le crocodile au lieu de différencier ceux qui ont une conduite irréprochable des autres. Soi disant, les hommes qui s offusquent d être tous mis dans le même panier ne seraient pas si bons que cela, puisqu ils ne songeraient qu à leur ego, au lieu de se pencher sur la cause des femmes. A mon sens, on peut très bien ne pas vouloir être taxé de crocodile libidineux, lourd et agressif, et être sensible à la cause des femmes.

On place les femmes comme de pauvres victimes, qui ne seraient jamais représentées dans la vie que comme étant la femme de, la mère de, ou de quelque autre homme. On prend l exemple de films comme fight club (que j ai adoré) où aucune femme ne peut s identifier. C est absolument ridicule. En tant que femme j ai aimé ce film avec Brad Pitt et Edward Norton, et j ai eu le sentiment de vivre leur histoire. Dans le livre, on dit sur les femmes ne sont jamais mises en avant dans la littérature... Il n y aurait qu une majorité de héros masculin. Je me demande donc les références littéraires de l auteure du texte. Que fait on des Caroline Cherie, d Heloise, Mme de Renal, Mme Bovary, la jeune fille à la perle, de Claire dans la Saga le chardon et le Tartan, et j en passe.

C est horrible de nous positionner à ce point comme des victimes inexistentes au cinéma et dans les livres. Et c est faux.

Comment les hommes peuvent ils trouver leur place dans une société où les femmes les mettent tous dans la même catégorie, demandent d être aimées et respectée, mais attendent également qu ils aient une double casquette d homme viril, protecteur et j en passe ?

C est donc un chouette ouvrage, très juste dans la représentation des scènes d agression, mais il est dommage de ne pas donner leur chance aux hommes bons, sensibles, polis et aimant et de pointer du doigt uniquement ce qui nous rend vulnérables en tant que femmes.
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À l'heure où on aime discréditer les féministes (à juste titre ou non) à cause de l'image caricaturale mise en avant dans les médias, cette bande dessinée a le mérite de remettre plusieurs vérités au devant du débat.

Parce que oui, il ne faut pas l'oublier, le harcèlement dans la rue est une réalité, ne fait plaisir à personne et n'est pas incité par des tenues ou postures x ou y des filles.
Et ces types de comportements qui sont légitimés par des niaiseries du genre «ah oui mais c'est des hommes, ils ont des besoins donc c'est normal»... euh, non !

Des planches qui ont de quoi poser les bases d'une discussion saine sur le sujet et rappeler certains droits essentiels.
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A lire absolument et faire lire aux jeunes filles, aux jeunes femmes, aux moins jeunes et à tous les hommes. Pourquoi ? Parce que cela parle du quotidien de toutes les femmes. Rien que de le lire cela m'a remémoré une très désagréable agression dans le métro parisien. On se sent solidaire et surtout on a envie d'agir. La BD se termine sur des conseils, pour nous victimes, nous témoins. Comment prévenir, comment intervenir. Pour les hommes : pour comprendre un peu pourquoi on se sent "agressée" quand un inconnu nous "complimente".
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Il y a quelques années une amie m'a fait découvrir sur internet "le projet crocodiles". En allant à la médiathèque de ma ville cette semaine, je suis tombée sur l'ouvrage "les crocodiles". C'est avec un grand plaisir que j'ai relu cette bande dessinée.
L'auteur, Thomas Mathieu, illustre des témoignages sur le harcèlement et le sexisme quotidien auquel les femmes peuvent être confrontées. Tout l'intérêt du livre, selon moi sont les "stratégies" apportées par l'auteur (suite à un travail de recherche sur des sites internet ou via des écrits de spécialistes) pour lutter contre l'harcèlement.
Sans le savoir,Thomas Mathieu a été un précurseur du mouvement me too.

Si ce livre peut rendre l'être humain plus humain, il faut absolument favoriser sa diffusion.
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Je connaissais le projet crocodiles qui a vu le jour sur internet il y a maintenant quelques années.
Je ne savais pas qu'une bande dessinée en avait été tirée et c'est avec intérêt que j'ai parcouru cet album.
Le concept est très bien trouvé, et les situations vécues par les femmes au quotidien sont vraiment bien retranscrites, l'omniprésence et l'omnipotence de ces crocodiles est une allégorie finalement proche de la réalité.
C'est une BD au point de vue original mais aussi un outil intelligent pour lutter au quotidien contre toutes formes de harcèlement ou de violence, la deuxième partie de l'album étant pleine de conseils judicieux applicables au quotidien.
Un seul petit bémol concernant le dessin qui n'est pas le point fort de ce livre, pas foncièrement mauvais mais je ne le trouve pas à la hauteur du propos.
Le choix de la colorisation est en revanche parfait, en nuances de noir et gris, à l'exception des crocodiles verts.
En tout cas je conseille bien évidemment la lecture de cet opus, féministe mais pas sexiste, sachant qu'il est également possible de trouver les planches qui le composent sur internet.
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176 pages pour parler des relations , souvent conflictuelles, entre les hommes ( représentés par des crocodiles) et les femmes. le postulat de départ est dans l'air du temps, tout comme les dialogues et reflexions mais trop vulgaire et caricaturales pour moi n'ayant pas été poussée vers ce style .
Sûrement trop habituée aux classiques même si parfois je m'aventure dans des lectures plus modernes rien ne justifie ce langage châtié où la forme dessert le fond.
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Ayant eu affaire régulièrement à des harceleurs de rue (notamment dans les transports en commun), je m'étais intéressée de près au reportage de Sophie PEETERS « Femmes de la rue » ainsi qu'au site internet Stop au Harcèlement. Ce livre est dans la même lignée et permet aux différents lecteurs (homme ou femme) de se mettre à notre place. Car, oui ce n'est pas anodin, oui cela arrive régulièrement, non ce n'est pas normal et non, ce n'est pas agréable ! J'avais été surprise d'ailleurs de la réaction des gens lorsque j'en parlais. Si la personne en face de moi n'en avait jamais fait l'expérience, je me heurtais à leur incompréhension : soit j'avais de la chance car je pouvais encore séduire (si si, on me l'a dit !), soit ce n'était pas grand-chose, car après tout, il n'y avait pas viol ! Dans cette bande dessinée, j'ai donc retrouvé les mêmes situations dans lesquelles j'ai été confrontée: à ce moment-là, on se culpabilise et on se pose trente six mille questions : pourquoi me suis-je mise à côté de cet homme dans le bus ? J'aurais dû réagir comme ci ou comme ça. le mérite de ce livre réaliste est d'abord de nous déculpabiliser et de nous faire comprendre que cela arrive à beaucoup de femmes et dans les réactions de ces dernières, je m'y suis retrouvée ! de plus, et c'est pour moi, la partie la plus intéressante : l'auteur nous donne des clés pour pouvoir se sauver de certaines situations ainsi que de nombreuses références de sites internet ou de collectifs sur le sujet. Bref, je recommande vivement ce livre et pas seulement au femmes qui en ont été victimes !
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Le harcèlement de rue… vous vous y habituez ? … et vous trouvez ça normal ?

C'est en regardant le court-métrage de Sofie Peeters (Femme de la rue), que Mathieu Thomas a pris conscience du problème. Dans ce documentaire, on voit quel est le quotidien des femmes lorsqu'elles sont dans des lieux publics : bruits de bouche, sifflements, compliments plus ou moins délicats allant du « t'es belle » à « salope » que de parfaits inconnus formulent. La plupart du temps, l'ignorance suffit pour mettre à distance cette situation gênante. Mais cela dépend des jours… et certains hommes sont plus incisifs que d'autres…

Quoiqu'il en soit, après avoir visionné ce reportage, Thomas Mathieu s'est renseigné et a interpellé les femmes de son entourage. Amies, famille… elles ont confirmé et complété en parlant de leur propre expérience. L'auteur a été étonné de constater que ce phénomène est généralisé, il touche des femmes de tout âge et de toute catégorie sociale. le harcèlement de rue n'épargne aucun quartier, du plus cossu au plus populaire. Non content de découvrir cet état de fait, Thomas Mathieu commence donc à consigner ces témoignages de femmes et se met à les dessiner. Il crée « Projet Crocodiles », un blog qu'il construit autour d'une ligne éditoriale claire puisqu'il y consigne tout ce qui concerne le sexisme ordinaire en général, et le harcèlement de rue en particulier. Il met en ligne sur ce site les planches qu'il a réalisées à partir des témoignages qu'il a recueillis. de fil en aiguilles, des internautes (femmes) déposeront à leur tour leurs expériences. En juillet 2014, Projet Crocodile trouve un éditeur…

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Voilà le genre d'album utile car avant toute chose, il déculpabilise les femmes qui sont confrontées à ces comportements insultants. A l'instar de Sofie Peeters, chaque femme confrontée au harcèlement de rue se pose en premier lieu la question de savoir si elle n'est pas responsable des réactions qu'elle suscite ; dans sa manière de marcher, de s'habiller, de se maquiller… ne provoquerait-elle pas ce genre d'attitudes ? Car cela est si courant qu'on ne pense pas à pointer l'attitude inappropriée des hommes.

Pourtant, la démarche de Thomas Mathieu ne consiste pas seulement à montrer aux femmes qu'elles ne sont pas des cas isolés. Son objectif est aussi d'interpeller les hommes sur ces comportements et de les amener à réfléchir, de les forcer à regarder différemment la situation.

« Un conseil : lisez l'album en vous identifiant aux femmes qui témoignent, pas aux crocodiles ».

L'ouvrage propose trois parties. La première contient plusieurs témoignages de femmes. Les femmes apparaissent de manière réaliste tandis que les hommes sont représentés par des crocodiles, une métaphore visuelle destinée à montrer qu'il s'agit d'un problème de société et qu'il concerne tout le monde. Une métaphore qui accentue aussi l'idée que les femmes sont des victimes/des proies tandis que les hommes sont des agresseurs/des prédateurs. Les scènes présentées racontent plusieurs histoires de harcèlement de rue mais il est aussi question de harcèlement en milieu professionnel, de viol conjugal, d'attouchements… Chaque récit interpellera ainsi différemment le lecteur compte-tenu de son expérience personnelle. La seconde partie de l'album propose quant à elle des « fiches techniques » proposant différentes réactions possibles à une/des situation(s). Cela permet aux femmes-lectrices de l'entendre à la fois sur le registre du conseil, mais cela a aussi l'avantage d'inviter à réfléchir à ses propres « stratégies » de défense, allant de l'évitement à un dialogue direct entre la victime et son harceleur. Enfin, la dernière partie contient des pistes de réflexion. La place de la femme dans notre culture occidentale conditionne pour beaucoup les rapports entre hommes et femmes, mais des dispositifs existent et tentent de faire bouger les choses, que ce soit sur le secteur associatif, des collectifs sur internet…
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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