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J’étais au CM2, c’était la fin du premier trimestre et l’instituteur eut l’idée sournoise de nous donner un devoir de vacances : une rédaction dont le sujet était le bonheur. Cette désolante nouvelle fit soupirer la moitié de la classe et râler l’autre moitié.
– Maître ! Maître ! a dit Fabien. Le bonheur, c’est de ne pas avoir de devoir à faire pendant les vacances !
Ce qui fit rire toute la classe.
(Incipit)
"L'instituteur a eu l'idée sournoise de nous donner un devoir de vacances : une rédaction dont le sujet était le bonheur. Cette désolante nouvelle fit soupirer la moitié de la classe et râler l'autre moitié.
- Maître ! Maître ! a dit Fabien. Le bonheur, c'est de ne pas avoir de devoir à faire pendant les vacances !
Ce qui fit rire toute la classe."
"J'étais dégoûté.
Toutes les réponses ne sont pas dans les livres."
Finalement, dans ma tête à moi, le bonheur c'était l'hiver de mes dix ans, un dimanche matin sous la neige. C'était d'avoir le visage en feu et le cul gelé en rentrant à la maison, de retrouver mon frère qui boudait parce que j'étais sorti sans lui, et de me faire disputer par mes parents parce que j'étais parti "comme un voleur" sans leur dire où j'allais.
Et mille et une autres choses.
Deuxièmement, le bonheur, c'est quoi ?
Dans le dictionnaire de mes parents, le bonheur, c'est un état de parfaite satisfaction intérieure.
Ce qui ne veut rien dire pour moi.
J'ai fait une enquête sur le bonheur et personne ne dit la même chose.
Conclusion ; le bonheur, ça dépend des gens.
En croisant les traces de mes pas qui allaient en sens inverse, j'ai pensé à la chaleur qui m'attendait à la maison, aux bras de ma mère qui me réchaufferaient, aux joues piquantes de mon père qui m'embrasserait, au rire idiot mais communicatif de mon frère.
J'ai fait une enquête sur le bonheur et personne ne dit la même chose.
Conclusion : le bonheur, ça dépend des gens.
D'après mon enquête, c'est évident que le bonheur, ça ne se voit pas.
On ne peut pas le prendre en photo.
Le bonheur, c'est juste dans la tête.
Ta maman est une spécialiste du bonheur !
J'étais sauvé.
- Le bonheur, reprit ma mère, serait que tu m'épluches ces pommes et que tu les coupes en tranches assez minces...
je serais heureux de garder mes millions pour acheter du pain moisi à mes enfants
Mais pas du tout couper des pommes ce n'est pas un exploit mais couper des pommes POUR SA MAMAN quel bonheur