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sur 536 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les douze tribus d'Hattie, c'est avant tout l'histoire sociale de la communauté afro-américaine aux États-Unis, au cours du XXe siècle, au travers de la vie d'Hattie et de ses enfants.
Au travers de cette existence Ayana Mathis décrit les injustices de la vie, la fatalité et les épreuves ; mais elle raconte aussi les petits bonheurs, et la lumière que l'on peut apercevoir même dans les moments les plus difficiles. La structure du roman qui présente un enfant d'Hattie par chapitre et qui s'étale tout au long du siècle, permet de ressentir le temps qui s'égraine, et l'évolution de cette communauté et celui du regard qui lui est porté tout au fil du siècle.
Ce livre, au-delà d'être un témoignage historique, est une immersion dans les sentiments humains, c'est beau, touchant et plein d'émotions. Une histoire magnifique, une leçon de courage, de vie, celle pleine d'imperfections mais qui apprend à avancer face à l'adversité.
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Années 20, le Nord et le Sud des États-Unis, deux endroits totalement différents pour les noirs à cette époque. Hattie, sa mère et ses soeurs quittent le Sud où les noirs doivent raser les murs, pour Philadelphie où leur vie sera plus libre.

À seize ans Hattie épouse August et met au monde des jumeaux, Jubilee et Philadelphia… puis Floyd, puis Six, puis Ruthie, Ella, Alice, Billups, Franklin, Bell, Cassie.
On traverse le siècle au gré de leurs personnalités et de leurs destinées, ainsi que celle de Sala, la fille de Cassie. Et on a là un étonnant panorama de l'Amérique. J'ai eu l'impression d'assister à une énumération des douleurs du monde, comme pour nous rappeler que la vie est une vallée de larmes. L'histoire nous montre que la bonté n'est pas forcément là où elle semble se trouver, que les apparences sont souvent trompeuses.

Hattie est le pilier de sa famille, elle est forte, et même indestructible, mais froide comme la glace. Après le drame vécu dans sa jeunesse il semble que quelque chose en elle se soit brisé, comme prisonnière d'une amertume inextinguible. Je l'ai trouvée absolument pas attachante, sauf peut-être un peu au début. Il y a quelque chose d'effrayant en elle, le coeur rempli de toutes ses déceptions.

Onze enfants dont une paire de jumeaux, une petite-fille, dix chapitres, neuf années différentes. Chaque chapitre sur chaque enfant contient un secret qui se dévoile au fil des pages, des rancoeurs, des meurtrissures. On arpente l'Amérique de 1925 à 1980, la ségrégation, le deuil, le patriarcat, l'homosexualité, la misère, la religion, la guerre, l'alcoolisme, les trahisons, et c'est ainsi qu'on découvre peu à peu les douze tribus d'Hattie et son long parcours sans joie, celui de ces femmes qui tiennent la famille à bout de bras, elles qui sont la clé de voûte de leur clan.

J'ai dévoré ce roman que j'ai trouvé passionnant mais qui m'a entraînée dans une sombre tristesse, sur le versant sans soleil de la vie.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Une maman racontée par ou à travers ses 11 enfants et une de ses petites filles.
Rien que ce court résumé m'a envoyé directement acheté ce livre.
Et me voilà plongée dans la vie de cette maman pendant des décennies,de sentir ce qu'elle sent,de pleurer avec elle,d' espérer et de désespérer avec elle,de me battre ou de me laisser aller avec elle ,de m'interroger et d'être certaine comme elle.
C'est un roman d' une tristesse infinie mais aussi un cri d'amour qui ne parvient pas et c'est justement ce silence qui est étourdissant et qui brise et le coeur de tous ,enfants ,leur maman et le mien ,lectrice mais surtout maman et fille ,femme et ancienne petite fille.

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Puissant. « Ils » n'ont pas tué George Floyd par hasard ou par erreur.
Round Up The Usual Suspects.
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Quelle vie a-t-elle eue, cette Hattie, femme noire, femme forte, volontaire, dure.
Une matriarche ! Ah ça oui, quel caractère ! Il est vrai qu'avec ses onze enfants et un mari inconstant, faible et alcoolique, elle a dû trouver en elle de fameuses ressources, alors qu'elle pensait qu'en émigrant à 16 ans dans le Nord, à Philadelphie, la vie allait être plus douce.

Hattie nous est révélée « en creux », à travers la focalisation sur chacun de ses enfants, entre 1925 et 1980. Quasi un chapitre par enfant ou par deux enfants, selon que ceux-ci ont connu un moment fort ensemble. Un moment fort, effectivement, car ce ne sont pas une série d'anecdotes anodines qui nous sont contées, mais des évènements durs, impitoyables. Folie, harcèlement, violence, maladie grave, mort, et j'en passe… L'Amérique du 20e siècle n'est pas tendre avec la communauté noire, et je vous assure que cette auteure l'a bien compris, l'a bien fait passer.

Ce roman très humain est un véritable tableau de l'Amérique à travers les Noirs ; nous traversons les époques, les coutumes, mais l'amour maternel, même s'il parait retenu, transparait.
Hattie est le symbole de ces femmes noires qui portent un fardeau et qui, malgré tout, restent debout et affrontent la tempête de la vie.
Elles ont toute mon admiration.
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Toujours sur les conseils très avisés de ma chère Lydie, je me suis lancée dans la lecture des "Douze tribus d'Hattie".

Alors, ce livre est scindé en douze chapitres (un pour chacun des enfants qu'a eu Hattie) formant le portrait de cette mère incapable d'affection, dépressive, agressive, froide et au coeur sec parce que trop éprouvée par la vie.

D'ailleurs le premier chapitre nous met immédiatement dans l'ambiance : Hattie a fui avec sa famille de Géorgie en raison d'une ségrégation raciale trop présente en raison des lois Jim Crow, avec l'espoir d'une vie meilleure et plus égalitaire à Philadelphie.

Mariée à 16 ans, elle a ses deux premiers enfants, des jumeaux, à 17 ans et ceux-ci connaissent un destin tragique puisqu'ils meurent de pneumonie à 7 mois. Ce chapitre est déchirant et franchement j'ai hésité à continuer ma lecture tant ça m'a marquée et j'ai trouvé ça dur.

Puis, j'ai continué à tourner les pages et je ne le regrette pas. L'amertume est prégnante dans ce récit rythmé par la vie d'Hattie marquée par les déceptions successives.

Elle aura donc douze enfants et le récit de sa vie va se dérouler de 1925 à 1980 : Il y aura Floyd, le musicien de Jazz), Six, le prédicateur, Billups, Bell qui fera des études, Ruthie, , fruit d'une liaison extra-conjugale, Cassie avec sa maladie mentale, Sala, Ella, Franklin qui va s'engager dans l'armée et « faire » le Viet-Nam et la dernière, Alice, née alors qu'Hattie avait 46 ans et qui sera en quelque sorte « sacrifiée ».

Son manque d'amour manifeste ou du moins son incapacité à l'exprimer nous amène à nous poser la question suivante : l'instinct maternel existe-t-il ? Moi, je dirai oui, car si Hattie est avare de démonstration sentiments elle n'en jette pas moins toutes ses forces dans la survie des siens et n'a plus ni amour, ni tendresse à donner, comme pour ne plus se brûler aux émotions. Mais c'est une vraie combattante car elle n'oublie pas ses devoirs envers ses enfants.

Mais à mon avis, on peut donner à ce récit une autre dimension et une interprétation un peu différente:

Ces douze histoires représenteraient toute la mosaïque du peuple noir en Amérique symboliquement rassemblées en un livre et fait d'Hattie une mère universelle et/ou qu'elle représente la « mère patrie » soit les États-Unis… donnant peu d'amour (c'est-à-dire pas d'attention ou du moins inégale à son peuple démuni…

Toutes ses histoires seraient le condensé de tous les malheurs subit et justifierait l'accumulation de catastrophes et d'histoires tristes et sordides.

Dans cette optique, douze devrait être aussi un symbole donc… J'avais pensé aux premières étoiles sur la bannière américaine, mais elles étaient au nombre de treize… peut-être douze enfants plus Hattie la fédératrice = treize !

D'accord, c'est capillotracté… donc, là du coup, je sèche. Enfin tout cela n'est que supputation et peut-être que je m'égare !

Cela étant dit, j'ai beaucoup aimé cette histoire pleine de désespoir et qui résonne comme une complainte des minorités défavorisées.
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excellent panorama d'une famille noire américaine où chacun des membres de la fratrie n'arrive à échapper à l'emprise d'une trop forte personnalité maternelle. , Des enfants comme des fruits gâtés et gâchés et sans qu'ils aient eu la possibilité de faire éclore leur saveur propre.C'est vraiment un coup de coeur de lectrice et une découverte
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J'ai trouvé ce roman très touchant, cette jeune femme noire qui devient mère trop tôt, qui vit un drame dans la foulée, qui ne supporte pas sa vie mais qui continue malgré tout d'être debout, de ne rien (ou presque) montrer de son désarroi et de ses sentiments. Qui essaie de donner une vie "normale" à ces 11enfants malgré la pauvreté et le racisme ambiant. Une belle saga familiale où l'on découvre chacun des enfants ainsi que leurs points de vue sur leur rapport mère/enfant.
J'ai trouvé cela poignant, ça m'a fait penser aux anciennes générations dans le caractère rude et l'absence de démonstration sentimentale.

L'écriture est très agréable, je recommande vivement
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Les douze tribus d'Hattie - Ayana Mathis
Traduction : François Hape @editions_gallmeister

Gare de Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie en compagnie de sa mère et de ses soeurs pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l'énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants, douze tribus qui égrèneront leur parcours au fil de l'histoire américaine du XXe siècle. Cette famille se dévoile peu à peu à travers l'existence de ces fils et de ces filles marqués chacun à leur manière par le fort tempérament de leur mère, sa froide combativité et ses secrètes failles. Les Douze Tribus d'Hattie, premier roman éblouissant déjà traduit en seize langues, a bouleversé l'Amérique. Telles les pièces d'un puzzle, ces douze tribus dessinent le portrait en creux d'une mère insaisissable et le parcours d'une nation en devenir.

Ayana Mathis nous présente toute une palette de personnages au travers d'Hattie et sa famille. Cet éventail est pretexte à aborder une foule de sujets : la famille évidemment mais aussi la religion, l'homosexualité, la condition des femmes et des noirs aux USA, l'alcoolisme, la pauvreté, la maladie... avec des personnages aux caractères différents, certains plus attachants que d'autres mais avec toujours Hattie comme ancrage. L'histoire se déroulant des années 20 aux années 80, c'est aussi 60 ans de l'histoire des Etats-Unis qui se déroule en arrière plan. Une fresque familiale, souvent sombre mais puissante.
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un livre extrêmement bien écrit et très original: on fait la connaissance d'Hattie alors qu'elle à 17 ans et est maman de jumeaux. On découvre Hattie au travers de ses enfants et de la relation qu'elle a avec eux.
L'originalité de ce livre réside dans le fait qu'il y a un chapitre pour chacun de ses 11 enfants, plus un pour une de ses petite-fille.
On traverse ainsi le XXème siècle (1925-1980) aux côtés de cette famille pauvre.
Ce livre est très émouvant, souvent triste mais le dernier chapitre apporte un éclairage nouveau sur Hattie.
A lire absolument.
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