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La Russie des années 90: de quoi mettre à l'envers la basilique de Basile le Bienheureux!

Quand le très sélect et très britannique Roman Lambert commence à mourir d'ennui dans son smoking de bonne société londonienne, l'occasion de partir travailler à Moscou, dans la Russie post soviétique, apparait comme une aubaine "merveilleusement exotique".

Une double chance puisqu'il parle russe, assez pour se retrouver immédiatement plongé dans les délires, débordements et excès d'une société sans repère après la chute du communisme. Son vernis de jeune occidental aisé, séduisant et conquérant, son emploi dans une société de communication l'entraine en vie dissolue, dans un monde interlope où fêtes, alcools, sexe, argent, drogue et capitalisme sauvage sont devenus les piliers d'un pays à la dérive.

La vision de la Russie post-pérestroïka que décrypte Owen Matthews est passionnante: peu de romans ( à ma connaissance) ont trouvé leur place dans cet entre-deux incertain, ce flou étatique qui a manqué renvoyer le pays vers ses heures les plus noires. Un microcosme de nouveaux riches suçait un Etat en déconfiture et se partagait le gâteau, avec la bénédiction de Eltsine, quand la population vivait d'expédients et se battait au quotidien pour conserver sa dignité.
On a peu compris dans nos certitudes d'occidentaux angéliques combien a été difficile ce passage sociétal vers un semblant de démocratie, et combien une grande partie la population a souffert et regretté l'ère communiste.

L'auteur nous accompagne en découverte et compréhension avec une subtile utilisation du sarcasme et de l'ironie qui donne du piment au propos. Il dézingue notre vision du pays et de l'identité slave si éloignée de nos décodeurs sociaux. La plume est fluide, piquante, crue, la lecture en est joyeuse. Si la description des fêtes débridées et de la fange des nuits moscovites m'a fait risquer l'overdose, l'auteur a su au bon moment faire rebondir la narration en forme de thriller et accompagner son personnage vers une prise de conscience pour justifier l'irréparable.

Une peinture vivante et cruelle d'un pays attachant et souvent incompréhensible, où la fin justifie toujours les moyens.
Un plaisir de lecture.






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Années 90. Fin de l'union soviétique. Roman Lambert, de père anglais et de mère russe, s'ennuie à Londres et décide de s'aventurer dans la jungle moscovite. Moscou, capitale d'un empire déchu, où règne la corruption, le fatalisme et le non-sens. le peuple russe bercé d'illusion depuis des décennies se confronte aux réalités d'un monde impitoyable et désenchanté où l'argent est roi. le personnage principal découvre cet univers dans lequel il est un privilégié. Il explore les milieux branchés de Moscou et profite de ses orgies, de son luxe, de ses excès, ... Il réussit professionnellement, tombe amoureux d'une fille russe, ... mais va brusquement et violemment tout perdre. Par ce roman, l'auteur tente de nous dévoiler sa perception de l'âme russe. Il a lui-même été un expatrié anglais d'origine russe à Moscou ce qui renforce sa vision de la Russie des années 90. Il est simplement dommage que l'intensité du récit apparaisse seulement dans ses dernières pages.
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Un roman déprimant dans le cadre du Moscou décadent des années Eltsine. Découverte du capitalisme sauvage, argent sale et excès en tous genre d'une faune opportuniste et sans scrupule, d'une part, masses populaires décontenancées par la perte de tous leurs repères d'autre part. Ce roman, inspiré de scènes vécues, n'est qu'une vision partiale, mais on sent que ce qui y est décrit comporte une part de réalité, et il s'en dégage un point de vue pessimiste qui me rappelle American psycho de Bret Easton Ellis en plus triste, car plus plausible. le livre est bon, bien écrit et facile à lire, même si j'ai détesté ce que j'y ai lu.
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Drôle d'impression en lisant ce roman : l'action se déroule principalement au moment de l'élection de Boris Eltsine et de la dissolution de l'Union Soviétique début des années 90.

On ressent la fin de cette époque comme une période post-apocalyptique, presque en dehors de la réalité avec d'une part le commun des futurs-ex soviétiques qui apparait complètement paumé , n'ayant plus les repères qui ont dicté leur existence ni la manne étatique qui même si la vie n'était pas brillante , au moins avait un sens et le quotidien était assuré.

Cette vision crue est à mille lieux de ce que j'ai pu moi-même imaginer, la fin du communisme représentant à mes yeux naïfs plutôt le début de la liberté pour le peuple russe ...

L'autre versant, c'est celui dans lequel évolue notre héros, Roman Lambert, un jeune anglais, russe par sa mère et qui a décidé de travailler à Moscou et de faire émerger cette moitié russe en rejetant son éducation anglaise .

Milieu perverti, corrompu avec tout ce qu'il y a de plus vil chez l'homme: la recherche de l'argent facile, la corruption,la drogue, l'alcool et les filles, souvent très jeunes, arrivant de la campagne et à qui on promet une vie meilleure et qui deviennent des prostituées .

Mais n'est pas slave qui veut , même avec une partie de ses gènes russes, Roman Lambert reste un étranger et un homme finalement médiocre .

Récit sans faux-fuyant d'une intégration ratée inspirée de l'expérience même d'Owen Matthews.

J'ai hâte de lire Les Enfants de Staline du même auteur !
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Un livre surprenant a propos de la Russie des années 90.
mais que nous raconte "Moscou Babylone"
Un voyage au coeur de l'âme russe à travers le récit de Roman Lambert, un jeune Anglais élégant qui arrive à Moscou en 1995, déterminé à profiter de la démesure postsoviétique. Sa rencontre avec Sonia précipite une métamorphose qui l'amène bientôt à commettre l'irréparable.
Un livre qui dénonce un système oligarchique sans pitié tout en expliquant la mentalité russe qui ne manque pas d'attraits mais aussi de contradictions. Certains diront Que cela est restrictif mais cela mérite d'être lu.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le titre de ce roman est sans équivoque. L'auteur nous convie à un voyage dans la capitale russe, à un moment particulier de son développement : nous sommes dans les années 90, après la Glasnost, alors que Gorbatchev a cédé la place à Eltsine et qu'une nouvelle caste est en train de s'emparer du pouvoir. A l'austérité de l'ère communiste a succédé une ère que l'on qualifierait aujourd'hui de «bling-bling» où les signes extérieurs de richesse font l'objet d'une surenchère effrénée.

C'est dans ce cadre que vient s'introduire Roman Lambert, jeune citoyen britannique tout juste diplômé d'Oxford, russe par sa mère, qui, las de sa vie londonienne sans éclat, s'envole pour Moscou, à la recherche d'une vie qu'il imagine plus flamboyante.

Au début du roman, les images se superposent entre une Russie éternelle, celle du narrateur, qui a lu Tolstoï et Dostoïevski, et le pays qu'il découvre, dans lequel des hommes ayant rapidement fait fortune se livrent à des soirées orgiaques et ne semblent connaître ni limite ni morale. Moscou est alors une sorte d'eldorado où se mêlent des hommes de tous horizons, de toutes nationalités.

Roman raconte son irrésistible ascension. Plus ou moins fasciné par les bad boys qu'il côtoie, il se rêve comme eux, tout en ayant conscience qu'il lui est moralement impossible d'y parvenir. de par son origine étrangère, il vit un décalage entre ce qu'il est, ce qu'il s'était imaginé et ce qu'il rencontre.
Et c'est là la force de ce roman. Comme d'autres avant lui, - et c'est aussi le cas notamment de Patrick McGuinness dans Les cent derniers jours - Owen Matthews use de ce procédé ultra-classique, mais ô combien efficace, qui consiste à sortir un personnage de son milieu pour le propulser dans un autre, extrêmement différent. Ainsi peuvent être mis en lumière certains caractères d'un pays et d'un peuple, émanant d'une tradition, d'une culture, de contraintes géographiques ou climatiques, dans un tableau mêlant à la fois humour et tendresse.

Ce qui est particulièrement intéressant ici c'est que le dialogue entre deux cultures se double de celui entre un pays rêvé, la Russie de l'époque tsariste, et la Russie post-communiste. Pris en étau, Roman a du mal à trouver sa place. Il perd ses propres repères et, dans une réminiscence sans doute des héros dostoievskiens, en vient à accomplir un meurtre qui le dépasse, dont il ne serait que l'instrument d'une justice qu'il ne contrôle pas.

Avec talent, Owen Matthews nous offre le portrait d'une ville qu'à n'en pas douter il aime profondément, en dépit de ses travers et de ses excès. Dans une sorte de postface, il prend soin toutefois de nous rappeler qu'il s'agit d'un roman, et donc d'une vision personnelle qui ne saurait prétendre à l'universalité.
En tout cas, un roman réussi !

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Enfin un livre qui restitue avec brio et courage ce qui s'est réellement passé en Russie dans les années 1990. La corruption massive de l'équipe dirigeante à travers le programme de privatisations, le cynisme effarant des occidentaux prêts à tout pour une part du gâteau (p.178-183 = du génie), et dans ce grand chaos, un peuple livré à lui-même, dont la force de vie et l'héroïsme sont soulignés par Owen Matthews dans de nombreux passages émouvants (p. 60-63 repas chez les Volkov, p. 243-247 rencontre d'un paysan pèlerin à Vladimir, p.290-302 dans les mines de la province de Tcheliabinsk). Ce livre devrait être étudié dans les lycées et faire l'objet d'une adaptation cinématographique. A recommander chaudement. Bravo !
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Roman Lambert, né d'une mère russe et d'un père anglais, a le prénom russe de son grand-père et qu'il faut prononcer en insistant sur la seconde syllabe.
Avec une envie de changement radical, il décide de partir travailler à Moscou dès que l'occasion se présente. Avec sa mère russe elle-même et étant russophile lui-même, il avait un destin tout programmé pour aller dans cet immense et froid pays.

Dans les années 1990, on ne peut pas dire que la ville de Moscou est la plus accueillante qu'il soit. Et pourtant, Roman va y trouver sa place, avec les Occidentaux, mais aussi avec les Russes, qui l'initieront à leurs loisirs et plaisirs qui semblent plus que répandus là-bas.
Roman se sent à sa place là-bas, dans ce Moscou décadent, et il va d'excès en excès, mais cela semble plus que normal pour se fondre dans le moule. En tant que « bon » sujet de sa Majesté pourtant il paraît parfois assez loin de cet « esprit Russe », dont il se revendique pourtant.
Il a vision assez noire de la vie, et de sa vie à Moscou. Pourtant il aime cette ville, cela se ressent dans ce récit. Il y est à sa place, et cherche à y rester.

Quant au meurtre dont on parle dans le résumé, si vous lisez ce livre simplement pour y voir un côté « policier », passez votre chemin.
Le meurtre arrive, mais il germe petit à petit, lentement dans l'esprit de Roman. Ce n'est pas le moment le plus spectaculaire du roman, mais le pays et la ville ont tellement changé Roman que le meurtre ne semble être qu'une étape de plus.
« En Russie, j'ai aimé et j'ai tué. Et j'ai découvert que, des deux, c'est l'amour qui est le plus terrible. »
L'amour il va le trouver, en la personne de Sonia, une jeune Russe qui va changer sa vie. Mais leur relation est autant créatrice que destructrice. Sonia est un joli portrait d'une jeune femme Russe, un peu perdue parfois, mais tellement dure et lucide.
Le passage dans lequel elle explique à Roman ce qu'est l'esprit Russe est tout simplement magnifique. C'est ce que j'ai préféré dans ce roman.

Même si je ne connais pas beaucoup la Russie ni les Russes, j'ai aimé me plonger dans ce Moscou, celui de Roman, qu'il nous décrit peut-être de façon biaisée puisqu'il est un oeil extérieur, occidental qui plus est, mais c'est aussi un récit prenant de la vie de ce jeune homme.
Quant à la Babylone présente dans le titre, je ne sais pas si cela annonce la chute de Roman ou de ce Moscou des années 1990, mais on ne peut être que pris au piège dans cette ville.

Je me demande comment j'aurais survécu dans cette ville à la place de Roman…
Je ne sais pas si j'aurai été assez forte, cette ville et ce pays semblant vraiment retourner les gens et les changer radicalement.

En tous cas j'ai très envie de découvrir « Les enfants de Staline » premier roman d'Owen MATTHEWS. J'ai vraiment été séduite et envoûtée par cette histoire, et sa plume.
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Moscou, années 90, l'Empire Soviétique n'est plus. le pays est ruiné, les fonctionnaires ne sont plus payés, la ville est en proie au chaos.
Pourtant, dans les rues de la capitale, certaines marques nouvelles de richesse sautent aux yeux : Mercedes ou BMW rutilantes, magasins chics, restos branchés et nouvelles boîtes de nuits.
C'est le Royaume de ces nouveaux Russes ayant spolié une partie des richesses de l'URSS.
Roman Lambert, citoyen Britannique (mais de sang slave par sa mère), va vouloir participer à ce renouveau en allant travailler dans une entreprise de relations publiques à Moscou. Il va se mêler volontairement à ces Russes qui font la nuit Moscovite. Il va vivre cette ivresse faite de Vodka, de plans drogue / drague et de violence.
Mais, pas facile d'échanger avec un monde qui est aux antipodes des codes de bonne conduite Britanniques.
Bravo pour ce roman qui m'a encore fait découvrir une autre facette de la Russie, à une période charnière de son histoire. Décidément, ce pays continent m'étonnera toujours.
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Roman très bien écrit et passionnant mais qui dresse un portrait lugubre et cynique de Moscou dans les années 1990 tout juste après le démantèlement du communisme. Roman Lambert (d'origine cosaque par sa mère et anglais par son père) s'installe à Moscou et mène une vie où se mêlent jeunesse désabusée, cortège de mafieux, argent sale, capitalisme sauvage et excès en tous genres. C'est aussi la confrontation d'une vision occidentale à celle d'une Russie qui se cherche et dont les codes sont très différents. Ce roman me laisse une drôle d'impression car assez sombre et loin de mes propres valeurs.
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