J'ai préféré ses nouvelles fantastiques, étranges, morbides. Ici il s'agit plutôt d'histoires sociales, de moeurs, des fragments de "comédie humaine" comme, par exemple une Soirée, le Vengeur.. sur le thème des relations dites "amoureuses" entre un homme et une femme.
Boule de suif est un récit assez froid, caricatural - ou tout au moins simpliste - mais écrit avec style avec des tournures flaubertiennes (qui avait adoré), une ambiance à la Bunuel (luis) et un beau personnage de femme, comme souvent chez
Guy de Maupassant.
L'Ami Patience,
la Dot et la Moustache ont assez peu d'intérêt à mon goût mais
le Lit 29 présente encore un intéressant personnage féminin assez complexe.
Le Protecteur est un peu amusant mais le Crime au Père Boniface n'est qu'une petite histoire drôle ne cassant pas 3 pattes à un canard et
la Serre, à la psychologie simpliste, est aussi peu cocasse. Une soirée l'est un peu plus.
Rose et
la Parure sont des histoires peu plausibles mais montrent une compréhension juste, respectueuse et solidaire
De Maupassant pour les femmes.
Plus on avance dans les nouvelles moins inintéressantes elles sont : le Bonheur, assez touchant et plutôt joli, une Vendetta, assez saisissante et normalement bien écrite.
Dans Coco,
Maupassant s'intéresse à une forme de cruauté humaine et, dans un Duel, écrit un court récit de l'histoire proche et peut-être cathartique.
Maupassant n'est pas
Arthur Schnitzler pour les chutes : en témoigne l'Attente, qui aurait pu être intéressante, émouvante même, si à la fin le texte ne faisait pas un tel plat en plongeant.
La nouvelle que j'ai trouvée la plus réussie est la dernière, Première Neige, portrait de la vie d'une femme discrète qui cherche à obtenir un changement chez son mari jovial et égoïste en faisant preuve d'une audace mue en fait par l'ennui et le désespoir..
Tout cela est donc assez inégal et l'ensemble est moyen, malgré la renommée de son auteur, que je lirai cependant encore, pour voir ce qu'il a été capable de faire d'autre.