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Citations sur Le cercle de famille (48)

Denise se souvenait. Ce concert avait été l'un des moments les plus beaux de son enfance. L'après-midi, dans la salle du Châtelet, quand après deux coups secs le bâton se leva, elle ferma les yeux pour retrouver ses souvenirs. (...)
Pourquoi ces notes, volant au-dessus de la symphonie comme un oiseau tranquille, entraînaient-ils l'âme vers le bonheur ? (...)
Une ou deux fois déjà, depuis sa difficile adolescence, dans un verger de pommiers d'où l'on découvrirait des clochers, des fumées et la belle courbe du fleuve, dans une rue de Paris, un dimanche soir, la tête renversée en arrière pour mieux regarder les étoiles, une ou deux fois elle avait entendu monter, au-dessus d'une symphonie tumultueuse et triste, ces notes d'espoir, ces premières mesures d'un chant tranquille. Puis la vie, comme l'orchestre, avait noyé cette mélodie. resurgirait-elle ?

Deuxième partie. Chapitre IV
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Assise à l'une des tables qui forment les rayons géants, studieux et moleskinés de la salle de lecture du British Museum, une pile de livres devant elle, Denise ne travaillait plus. Elle laissait son regard explorer ce cercle immense, chargé de sagesse et de gloire....Shelley...Byron...Milton...Shakespeare...

Deuxième partie. Chapitre IV
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Il y a des jours où l'on touche au fond des choses, où l'on se débat en vain contre tout ce qui est bas et vil. Ce jour-ci pour moi a été de ceux-là. Je suis désespérée.

Première partie. Chapitre XXI
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Il n'y a rien de plus terrible qu'un chez soi qu'on déteste.

Première partie. Chapitre XVIII
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Denise enviait ses tranquilles certitudes, mais ne pouvait les partager. De ses années de couvent, les sermons de l'abbé Guillemein sur l'Enfer, lui restait une crainte vague mais invincible des puissances inhumaines. Courageuse, elle avait peur des orages, de la nuit. Elle n'eût pas osé le dire à Jacques, mais le tonnerre lui semblait comme un avertissement céleste. Elle aimait les premiers livres de Maeterlinck (alors très admiré par les jeunes gens) parce qu'ils admettaient l'intervention dans notre vie de l'invisible et de l'infini.

Première partie. Chapitre XV
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Elle était décidée à ne pas se marier. Elle avait trop vu ce qu'était le mariage. De ses angoisses d'enfant lui restait un goût profond de la pureté.

Première partie. Chapitre XIV
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Christine Aubert vivait seule, dans un petit appartement voisin du lycée et dont le masque de Pascal et celui de Beethoven étaient, avec des livres, les seuls ornements.

Première partie. Chapitre XIII
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Mlle Christiane Aubert, professeur au lycée Jeanne d'Arc, regarda sa nouvelle classe avec curiosité. Toute jeune, elle était encore étonnée de se trouver dans un chaire. Derrière elle, accrochés au mur, Denise voyait un portrait de Descartes et un tableau noir sur lequel on avait dessiné un cercle et une tangente. Dès que Mlle Aubert parla, sa voix charma les jeunes filles. Elle dit qu'elle voulait apprendre à les connaître et que, pour leur premier devoir, elle leur demanderait des confidences.
Vous prendrez comme titre : Un souvenir d'enfance et vous pourrez, comme vous le préferez, me raconter un souvenir réel, celui auquel vous tenez le plus, ou au contraire inventer une histoire..."

Première partie. Chapitre XIII
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L'abbé racontait l'histoire sainte aux enfants du petit catéchisme d'une voix grave, qui rappelait à Denise celle des orgues. Les sermons de l'abbé Faurie étaient célèbres à Pont-de-l'Eure.(...° Denise aimait à entendre l'abbé raconter l'histoire du Buisson ardent, et celle du sacrifice d'Abraham. Le soir, dans son lit, elle imaginait que sa mère la sacrifiait sur une montagne. Plus tard, elle aima l'histoire de la fille de Jephté, demandant à mourir pour que fût accompli le voue de son père.
Maintenant, dès qu'elle avait un instant de liberté, au lieu de jouer avec ses chiffons, elle ouvrait la Vie des Saints que lui avait donnée sa grand-mère d'Hocquinville. (....)
Elle aimait les histoires de vierges qui étaient mortes pour rester pures, comme sainte Eulalie, qui avait été lacérée par des peignes d'acier, puis brûlée avec des torches ardentes et qui, au milieu de ses tourments, était restée inébranlable, ou comme sainte Agnès qui avait eu la pudeur de s'envelopper de son manteau en recevant le coup mortel.

Première partie. Chapitre VIII
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Tu n'as pas osé, malgré mes prières "perdre ta vie pour la gagner" (...). Tu te marieras, mon chéri, avec quelque enfant simple, qui ne demandera qu'un bonheur facile, une existence vide et de beaux enfants. Moi je remonterai sur ma bête et je chercherai encore, toujours, une pureté libre qui peut-être n'existe pas. Puis quelques années encore passeront, et l'un comme l'autre, nous tomberons dans l'éternel sommeil ou dans un monde plus terrible encore que celui-ci.
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