Anna est une agent secret qui aime se recueillir sur les lieux où
Anne Frank a vécu. Elle connaît son journal quasi par coeur, a lu tout ce qui se rapportait à sa vie, son arrestation et sa déportation. Et puis Anne a vécu, certes contrainte et forcée, dans un lieu unique au milieu de ses proches, là où Anna s'est fabriquée une personnalité passe partout, habite des chambres d'hôtels impersonnelles et ne s'attache à personne. le journal d'
Anne Frank sera le lien entre ce « pèlerinage » et ce qui va suivre.
Après avoir été repérée, Anna est exfiltrée par l'Organisation dans une annexe gérée par Célestino, curieux personnage, féru de littérature. Même si elle s'en méfie, il « réveille en elle une joie ressentie il y avait fort longtemps », elle qui a pris l'habitude d'acheter des livres dans les halls d'aérogare qui ne devaient rien révéler de sa personnalité. Or là, dans cette annexe-bibliothèque, elle sent que les livres vont redevenir ses compagnons. Et de s'amuser à trouver des surnoms à ses compagnons d'infortune, elle même ayant été surnommée Albertine par son geôlier. Qui du couple
Tourgueniev, de Charles Morel, personnage de
Proust pour décrire l'espion français, Meursault, dans l'Etranger de Camus, pour décrire l'espion sportif chargé de surveiller l'hôte Celestino, Samsa, dans la Métamorphose de Kafka, pour le soixantenaire ... bref cette annexe regorge de personnages de littérature.
Ce n'est pas un roman d'espionnage, ni un roman sur l'enfermement, mais plutôt un récit mettant en avant la puissance de la littérature sur notre imagination. Plutôt sympathique !