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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le parcours d'Amy, une jeune américaine type des années 70 qui écoute Alice Cooper, bosse dans un supermarché, couche avec n'importe quel ado à l'arrière des voitures et rêve d'étudier pour devenir pilote. Sauf que les fantômes de l'Europe de la seconde guerre mondiale viennent la hanter.
Après des débuts prometteurs (style enlevé, originalité du personnage principal, ancrage dans une certaine tradition américaine, le roman s'enlise dans un pathos assez insupportable (les fantômes des grands-parents morts pendant Shoah qui viennent dormir au pied du lit de la jeune fille), voire dans des clichés un peu ridicules d'un new age appuyé (la renaissance dans les eaux du Gange) et une certaine mièvrerie (l'émerveillement de la maternité). Dommage …
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Amy Duchesnay a grandi à Bay City, petite ville du Michigan dans laquelle sa tante et son oncle se sont installés et ont fait construire une maison de tôle bleue qu'ils adorent. Car pour sa tante, cette maison est le symbole de la réussite à l'américaine.
Amy a grandi entre cette tante dévote qui la sanctifie, un oncle qui l'aime plus que son propre fils, et une mère qui l'ignore et la méprise. Uniquement parce qu'une autre fille, Angie, née précédemment mais aussitôt décédée, prend toute la place dans son coeur et son esprit.
D'ailleurs Amy déteste cette soeur qui lui fait tant d'ombre, comme elle déteste cette maison bleue, sa famille, et ce ciel de Bay City désespérément mauve.
Amy n'est que rage et douleur. Elle sent qu'elle est une survivante, sans savoir de quoi exactement. Jusqu'au jour où le secret de ses origines lui est révélé. Un secret que sa mère avait enfoui comme s'il était honteux.

Le premier chapitre de ce roman m'a littéralement happée. D'une noirceur absolue, remarquablement écrit, je me suis sentie emportée jusqu'à la dernière phrase qui pourrait apparaître comme le dénouement d'une histoire qui n'en est en fait qu'à son commencement. Car la narration est faite de retours en arrière. Amy, la narratrice, a atteint la quarantaine lorsqu'elle se met à raconter son histoire. Et les faits qu'elle relate dans ce premier chapitre, fondateurs de la suite de son existence, se sont déroulés la nuit de ses 18 ans. Une nuit terrible dont je ne dirai rien, même si certaines critiques en ont révélé la teneur.
Scotchée donc dès ces premières pages, j'avoue avoir ensuite trouvé que l'histoire patinait un peu, et que cette expression de la difficulté de vivre qu'éprouve Amy était répétitive. Certes la qualité d'écriture demeure, mais à un certain moment je n'ai plus compris cette héroïne et sa volonté de chercher la mort. Cette mort qui est un lourd héritage et qu'elle semble plus porter en bandoulière que comme un fardeau.
Une mort omniprésente qui à un moment semble faire évoluer le roman aux frontières du fantastique…à moins que ce ne soit aux limites de la folie.
Un roman marquant quoi qu'il en soit. Un de ceux dont je me souviendrai je pense. Et surtout une auteure à découvrir plus largement et à suivre.

Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Telle un leitmotiv, l'évocation de la couleur du ciel de Bay City ponctue le roman de Catherine Mavrikakis, plombant le récit de son omniprésence morne et accablante. Amy est née et a grandi sous ce ciel. Enfant des années soixante, elle est de cette génération "qui n'est bonne qu'à produire des présidents des États-Unis portés sur la voiture, le blow job, le mensonge, la sécurité et la guerre", qui offrira au sida et à l'excès de nourritures grasses leurs premières victimes. Et pourtant, l'Amérique est aussi le "pays illusoire où il est possible de croire en demain, malgré l'ignominie des temps". Mais l'optimisme, Amy, elle ne connaît pas. A l'image de ce ciel du Michigan qu'elle abhorre, c'est une enfant malingre, puis une adolescente vulgaire et détestable, qui n'éprouve aucune joie, aucun goût pour la vie.

Devenue adulte, elle reconstitue les souvenirs de cette jeunesse vaine et maussade : la maison de tôle où elle vivait en compagnie d'une mère qui ne souciait pas de dissimuler l'aversion qu'elle lui inspirait, d'une tante qui la considérait comme une sainte, du gentil Augusto, l'oncle éternellement nostalgique de son Brésil natal, et de ce crétin de cousin Victor ; les angoisses irraisonnées des deux femmes de la maison, qui les faisaient se réfugier dans le basement à la moindre annonce d'orage ; la piété bigote de sa tante et l'agnosticisme de sa mère ; la volonté farouche des deux femmes de cacher leurs origines juives, tout en ne cessant d'évoquer l'horreur des camps, où périrent la quasi totalité de leur famille...
Le souvenir, aussi, des visites hebdomadaires au cimetière pour fleurir la tombe de cette "salope" d'Angie, la soeur aînée qui avait, elle, eu la décence de mourir en couches, évitant ainsi de pourrir la vie de sa mère...
Le souvenir, enfin, des nuits infernales, hantées par la longue cohorte des morts familiaux et des autres, par le hurlement des victimes de l'holocauste...
L'esprit ainsi colonisé par les gazés d'Auschwitz, de Treblinka et d'ailleurs, Amy est aussi inapte à la vie qu'à la mort, comme si sa présence en ce monde n'avait qu'un seul but : celui de permettre aux juifs exterminés de faire entendre leur douleur, de perpétuer l'horreur de leur fin, imprégnant la jeune fille de l'évidence de l'impossibilité de tout amour, de la vanité de tout espoir.

Telle est l'existence d'Amy, traînant le jour son ennui dans l'Amérique kitsch de l'ultra consommation, vivant la nuit dans les transes des horreurs de l'Histoire.

"Le ciel de Bay City" est un roman profondément pessimiste, baigné d'une folie désespérée. le lecteur est rapidement plongé dans l'ambiance pesante du récit, sa curiosité éveillée par la personnalité trouble de la narratrice. Malheureusement, mon intérêt s'est émoussé presque aussi vite. L'auteur ne maintient pas bien longtemps le rythme mordant qui nous happe d'emblée. le texte souffre de répétitions (la récurrence de l'évocation, par l'héroïne, de la couleur du ciel, provoque une lassitude agacée) et manque parfois de subtilité. L'opposition, notamment, qu'Amy établit entre elle-même et sa fille Heaven -rien que ce prénom, déjà...-, si équilibrée, si pleine de joie de vivre, est trop manichéenne pour être crédible...

Dommage...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Roman un peu bizarre qui traite de souvenirs familiaux de la 2e guerre mondiale, du rappel d'une soeur que la narratrice n,a pas connue, de sa famille immédiate que l'on qualifierait de dysfonctionnelle, de grands parents retrouvés. Tout cela dans un village perdu du Michigan où l'avenir n'existe pas. Ce roman a gagné plusieurs prix à cause surtout de son écriture mais moi, il ne m,a pas accroché.
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La narratrice, née dans les années 60, porte en elle toute l'histoire de sa famille juive.
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Un récit fait de retours en arrières, de souvenirs et de craintes. La vie d'une femme qui revient sur la nuit de ses 18 ans, nuit où tout a chaviré. Captivant dès le début, le récit ralenti et s'attarde beaucoup sur le mal de vivre qu'éprouve l'héroine. Une très belle écriture, mais une histoire qui s'étire dans une obsession de la mort qui s'accroche à cette femme autant que cette dernière s'accroche à la mort.
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Le parcours d'Amy, une jeune américaine type des années 70 qui écoute Alice Cooper, bosse dans un supermarché, couche avec n'importe quel ado à l'arrière des voitures et rêve d'étudier pour devenir pilote. Sauf que les fantômes de l'Europe de la seconde guerre mondiale viennent la hanter.
Après des débuts prometteurs (style enlevé, originalité du personnage principal, ancrage dans une certaine tradition américaine, le roman s'enlise dans un pathos assez insupportable (les fantômes des grands-parents morts pendant Shoah qui viennent dormir au pied du lit de la jeune fille), voire dans des clichés un peu ridicules d'un new age appuyé (la renaissance dans les eaux du Gange) et une certaine mièvrerie (l'émerveillement de la maternité). Dommage …
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