Curieusement, la mort exige le silence. Comme si, en montrant qu'on la respecte, on pouvait l'éviter un jour. Seuls ceux qui se bercent d'illusions peuvent le croire.
Le chagrin est une souffrance tellement solitaire.
Que valaient des souvenirs non partagés ?
Ça pesait lourd comme une inquiétude. Pas de douleur, non. Plutôt cette mélancolie-là qui accompagne ces fleurs étranges qui poussent en nous certains dimanches soir et qui ont le poids des chagrins tout neufs.
Les gens changeaient-ils réellement, ou seulement la perception qu'on en avait ? Et si tel était le cas, pouvait-on dire qu'on les avait jamais réellement connus ?
Le vent fouettait la pluie venue de la mer […] L'assistance en noir serrée autour de la tombe paraissait s'être unie contre les éléments. Mais l'endroit était si exposé qu'il était impossible de se protéger ; même les pages de la bible du pasteur se mouillaient [...] Et, ultime ironie, ces paroles se noyèrent dans le rugissement de la mer et le hurlement du vent, comme si la nature avait décidé d'avoir le dernier mot.
- Il y a beaucoup d'églises , remarqua t-elle. (…)
- Oui. Ici, les gens ont divisé Dieu en plusieurs morceaux et ils se le partagent.
Peut-être, quand on aime quelqu'un, n'a-t-on pas besoin de courage. On fait simplement ce que notre cœur exige, même si notre tête nous traite de fou.
C'est une caractéristique typique des insulaires de croire qu'il faut aller voir ailleurs pour s'améliorer, et le continent offre peut-être en effet plus d'opportunités. Mais,en vérité, je crois que nous sommes qui nous sommes indépendamment de l'endroit où nous échouons.La plupart des insulaires finissent par revenir.Ou, du moins,ils en rêvent. (P 295 )
La mort, semblait-il, s'accompagnait toujours de culpabilité.