Citations sur La petite fille qui en savait trop (43)
N'était-ce pas la clé de la survie ? La capacité d'attraper le bonheur lorsqu'il était là, sans regarder plus loin.
Même ceux que nous aimons, ou pensons aimer, ne sont pas aussi importants à nos yeux que nous-mêmes. Voilà la véritable condition humaine. C'est ce que nous ressentons tous, mais avons honte d'admettre. Pourquoi, je n'en sais rien. Car l'égoïsme est l'essence de l'existence.
Travailler avec les Belges ne pose pas de problème. Mais il est impossible de nouer avec eux des relations sociales. Un Belge ne t’invitera jamais chez lui, même si tu le connais depuis des mois, voire des années. Ce sont des gens bizarres, introvertis, suspicieux.
Il n'y a pas moyen d'échapper aux choses qu'on regrette. Elles restent là, elles vous façonnent, même sans qu'on le sache. Et puis quelque chose ou quelqu'un fait tout remonter à la surface, et tout paraît encore pire après ces années d'enfouissement.
C'est étrange, pensa-t-il, comme une voix peut en dire long sur quelqu'un dont on ne voit pas le visage.
Il appartenait à ces deux pour cent qui possèdent quatre-vingt-quinze pour cent de la richesse mondiale.Qui vivent dans des bulles pour milliardaires, se déplacent en jet privé, séjournent dans des suites et des propriétés somptueuses. qui apparaissent en couverture des magazines branchés, dînent avec les têtes couronnées, partent en safari avec des stars de cinéma. On ne les voit jamais sans une femme superbe à leur côté.
- Qu'est-ce que vous faites, alors ?
- Je vends des aspirateurs.
Schumacher se pencha en avant :
- Pour quelle marque ?
- La compagnie des Aspirateurs et Brosses Éclairs.
L'Américain hocha la tête comme s'il connaissait. (…)
- Je ne vois pas comment vous allez pouvoir vendre quoi que ce soit aux Belges, dit Mme Schumacher. Ce sont des gens si bizarres. Ils ne peuvent même pas se décider à parler le français ou le flamand.
Quand il s'agit de soi, on s'en fiche. On se maltraite. On fait tout de travers. On boit, on ignore les ordres du médecin. Mais quand il s'agit de quelqu'un d'autre, on se sent investi d'une responsabilité.
Une demi-douzaine de clients isolés fixaient d’un air lugubre les boissons qu’ils faisaient durer des heures. Ou regardaient sans le voir l’écran tremblotant de la télé accrochée au mur. Le son était coupé, mais les images indirectes de la vie d’autres gens exerçaient sur eux une fascination abrutissante. La compagnie des âmes solitaires.
Dieu, s'il existe, devait avoir la tête ailleurs le jour où il nous a mis sur cette planète, ou alors il joue à des échecs célestes dont nous sommes des pions qu'on peut facilement sacrifier sur le grand échiquier de l'univers, qu'on trouve ça juste ou pas.