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Citations sur Le dément à lunettes (12)

Lundi matin arriva.
Il arrive toujours.
Le lundi matin, on se réveille, on examine l'existence telle qu'elle se présente, et on trouve qu'elle se présente mal. Le lundi est comme ça, c'est la nature de la bête. Le lundi devrait être un commencement, quelque chose comme un nouvel an à la petite semaine. Mais pas du tout. Le lundi est invariablement un sale jour. On devrait interdire le lundi.
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Un cadavre n'a aucun droit.
Si vous êtes un cadavre, on peut vous photographier sous tous les angles les moins flatteurs tandis que vous gardez les yeux grands ouverts aux éclairs des flashes, on peut prendre des clichés de vos cuisses sanglantes, des dernières mouches de l'été grouillant sur vos lèvres. On peut enfin appuyer des pouces sur vos yeux pour baisser vos paupières, ramener votre jupe sur vos genoux et marquer à la craie la position de votre corps sur le rocher où vous étiez. On peut vous rouler sans ménagement sur une civière et vous trimbaler dans l'ambulance, sans douceur. On peut flanquer brutalement la civière sur le plancher de l'ambulance et jeter un drap sur votre corps, sur la taille menue, les jeunes seins, la gorge, le visage. Vous n'avez pas le droit de vous plaindre.
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Vous pouvez encore marcher, respirer, dormir, rire ou pleurer – et c’est toujours ça. Ça fait partie de la vie – ce sont des choses qui ne sont pas à dédaigner – et vous pouvez encore faire tout ça. Mais si vous êtes un camé, vous êtes inextricablement entortillé dans votre propre petite mort lente, et au fond, vous ne valez guère mieux qu’un bon cadavre authentique. Votre mort est continue, permanente. Elle commence le matin au réveil quand vous vous faites la première piqûre, et elle se poursuit toute la journée, avec la chasse à l’héroïne, ponctuée par d’autres piqûres de vie ou de mort, jusque dans la nuit, jusqu’au matin suivant, tout pareil, et ça recommence ; vous êtes un vieux phono qui joue inlassablement le même disque usé et l’aiguille est coincée dans votre bras. Vous savez que vous êtes mort, et tous les autres le savent aussi.
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C’était le monde qui avait décidé que cet individu était un Noir. Il n’était pas commode d’être cet individu, parce que cela l’obligeait à vivre la vie que le monde lui imposait, et que lui – Arthur Brown – n’aurait sans doute pas choisie. Lui. Arthur, Brown, ne voyait pas un Noir, ou un Blanc, ou un Jaune, ou un Vert quand il se regardait dans la glace.
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C’était l’été indien, certes, mais le calendrier n’a rien à voir avec la température ambiante et le crépuscule tombait de bonne heure, en respectant la saison d’automne. L’agent traversait un parc en diagonale, suivant un sentier qui faisait partie de sa ronde, quand il aperçut une tache jaune sous des arbres. Il cligna des yeux dans la pénombre du crépuscule. Le truc jaune avait l’air d’être la manche et le pan d’un manteau, caché en partie par un gros rocher et un tronc d’arbre.
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Il ne désirait aucunement être blanc. De fait, sa belle peau sombre et chaude lui plaisait bien. Il ne désirait en aucune façon coucher avec une blonde à la peau laiteuse. Il avait entendu affirmer par des amis de couleur que les Blancs ont des sexes plus volumineux que les Noirs, mais il ne le croyait pas et ne les enviait pas. Il avait souffert des préjugés, plus ou moins, depuis qu’il était en âge de comprendre ce qu’on disait, mais l’intolérance ne l’avait jamais mis en rage – il était simplement perplexe.
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Les médecins les soignent, vous savez, mais bien souvent il faut autre chose que des médicaments et des soins pour guérir un malade. Claire apportait ce petit quelque chose de plus. Elle remontait le moral des malades, les poussait à bien prendre leurs remèdes, les aidait à vouloir guérir.
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Les affaires criminelles présentent certains aspects, Mr Townsend. Quand on en a suffisamment suivi, on finit par acquérir une sorte d’intuition.
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Il savait que toutes les armes d’usage courant ont des canons rayés qui impriment un mouvement de rotation à la balle qui passe dedans. Ces rayures laissent des marques sur les balles.
Quand une balle tirée était récupérée et envoyée à la Balistique, elle était comparée aux spécimens fichés. Si la balle présentait des similitudes avec l’un d’eux, elle était placée sous un microscope avec une balle d’essai et minutieusement examinée.
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Le jeu est un peu comme les charades : les policiers écoutent patiemment tous les récits fantastiques et essayent ensuite de faire concorder ces fables pour former un tableau réel. Il est parfois impossible d’obtenir le tableau en partant de tant de fragments disparates. Même lorsque le criminel finit par être arrêté, son récit à lui devient tout aussi fantastique et fantaisiste. Tout cela ne facilite pas la besogne. Et un policier endurci comme Hal Willis en vient parfois à douter de la réalité d’un cadavre criblé de balles sur le plancher d’une librairie.
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