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Citations sur Le grand passage (48)

C’est que jamais la leçon d’une vie n’appartient à cette vie. Seul le témoin peut en prendre la mesure.
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et quand la pâle lumière du soleil répandit ses premiers rayons sur la plaine à l’est le paysage gris sembla se taire et se taire les oiseaux et sous le soleil neuf les pics des montagnes lointaines à l’ouest au-delà du farouche pays de Bavispe sortirent de l’aube comme un monde rêvé. Le cheval se tourna et posa sa longue face osseuse sur son épaule.
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De par la nature de sa profession il avait une plus grande expérience de la mort que la plupart des gens et il avait dit que s'il était vrai que le temps guérissait la douleur du deuil il ne le faisait qu'au prix d'une lente extinction des êtres chers qu'il effaçait de la mémoire du cœur qui était la seule demeure qu'il avait jamais eue et auraient jamais. Les visages s'estompent, les voies s'affaiblissent. Retiens-les, chuchotait le fossoyeur. Parle-leur. Crie leurs noms. Fais cela et ne laisse pas le chagrin s'éteindre qui est la récompense de chaque don.
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Le monde n'a pas de nom, dit-il. Les noms des collines et des sierras et des déserts n'existent que sur les cartes. On leur donne des noms de peur de s'égarer en chemin. Mais c'est parce qu'on s'est déjà égaré qu'on leur a donné ces noms. Le monde ne peut pas se perdre. Mais nous, nous le pouvons.
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Il resta assis là longtemps et au bout d’un moment le juste soleil de Dieu se leva, une fois encore, pour tous sans distinction.
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Il sortit. Un vent froid descendait des montagnes. Il soufflait des pentes occidentales du continent où la neige d'été s'attardait au-dessus de la limite des arbres et le vent passait par les hautes forêts d'épicéas et entre les fûts des trembles et balayant la plaine du désert au-dessous. Il avait cessé de pleuvoir dans la nuit et il s'avança sur la route et appela le chien. Il appelait et appelait. Immobile dans cette inexplicable obscurité. Où il n'y avait aucun bruit nulle part sauf le bruit du vent. Au bout d'un moment il s'assit sur la route. Il enleva son chapeau et le posa sur le bitume devant lui et baissa la tête et prit son visage dans ses mains et pleura. Il resta assis là longtemps et au bout d'un moment l'orient se teinta de gris et au bout d'un moment le juste soleil de Dieu se leva, une fois encore, pour tous et sans distinction.
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Il dit qu’à son avis il était imprudent de croire que les morts n’ont pas le pouvoir d’agir en ce monde, car leur pouvoir est grand et c’est sur ceux qui s’en doutent le moins qu’ils ont le plus d’influence. Il dit : ce que les hommes ne comprennent pas c’est que ce que les morts ont quitté n’est pas le monde lui-même mais seulement l’image du monde dans le cœur des hommes. Il dit qu’on ne peut pas quitter le monde car le monde sous toutes ses formes est éternel de même que toutes les choses qui y sont contenues.
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Car le monde ne peut survivre que si sa substance est chaque jour renouvelée.
L'aveugle dit que ce qu'il nous faut bien comprendre, c'est qu'en fin de compte tout est poussière. Tout ce que nous pouvons toucher. Tout ce que nous pouvons voir. Que puisque tout ce qui pouvait être touché tombait en poussière, on ne risquait pas de confondre ces choses-là avec les vraies. Même pas cela peut-être. Ce n'étaient peut-être que des obstacles qu'il fallait négocier dans l'ultime cécité du monde.
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T'as toujours été fou?
J'en sais rien. Jusqu'à maintenant j'ai jamais eu tellement d'occasions de m'en rendre compte. Quel âge as-tu?
Seize ans.
Seize ans?
Oui.
Eh bien tu as même pas le bon sens que not'Seigneur a donné à une oie. Tu le sais ça?
Vous avez peut-être raison.
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[Ponctuation respectée]
L'homme se tut et réfléchit froidement à ces paroles. […] Il dit que les hommes s'imaginaient que les choix de la mort étaient une chose impénétrable mais en réalité tout acte suscitait l'acte qui le suivait et dans la mesure où les hommes mettaient un pied devant l'autre ils étaient complices de leur propre mort comme de toutes les circonstances de leur destin. Il dit que la mort d'un homme était de toute façon décidée à l'instant de sa naissance et qu'il ne pouvait en être autrement et que les hommes chercheraient et trouveraient leur mort malgré tous les obstacles. Il dit que les deux choses revenaient au même et que si les hommes trouvaient parfois la mort en des lieux étranges et obscurs qu'ils auraient sans doute pu facilement éviter il était plus exact de dire qu'aussi mystérieuses ou tortueuses que soient les voies de leur destruction ils sauraient quand même les trouver. Il sourit. Il parlait comme un homme qui semblait comprendre que la mort est la condition de
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