Avis de Grybouille :
Amis (es) lecteurs (trices), avant de partir à l'aventure dans ces pages avec la sublime prose de
Cormac McCarthy, si vous connaissez une prière, c'est le moment car ce voyage initiatique pour certains, sillon sanglant pour d'autres, creuset d'un « melting pot » sauvage pour les historiens, mais une chose est sûre, pas de rédemption dans ces lointaines contrées sauvages.
Hugh, j'ai dit…
Cormac McCarthy, pour ce roman, nous emmène aux États-Unis d'Amérique dans ce XIXème siècle coincé entre le modernisme de la côte Est, les grandes plaines centrales, l'Ouest tentateur et le Sud sauvage.
Le décor, la localisation de ce voyage sanglant, les jeunes états de Sud américain et le Mexique qui, à l'époque, était encore le théâtre d'une humanité défaillante où le plomb et la poudre étaient des outils de vie et de mort.
Vastes espaces propices au règne de la force et de la terreur, violence, scalp, folie vont jalonner le déplacement de cette troupe de mercenaire.
Comment s'imaginer la dureté de cette civilisation du fond de nos canapés, alors McCarthy relève le défi et nous fait toucher du doigt cette vie que certains on choisit, éradiquer la nation indienne…
L'histoire,
Dès les premières pages, l'ambiance nous pénètre.
Un parallèle avec un autre roman de
Cormac McCarthy «
La Route » le personnage principal n'a pas de nom, c'est « le gamin », ceci participant à la déshumanisation du récit…
Le Gamin va rencontrer une troupe en formation, « Enrôlez cet homme », et son voyage initiatique va pouvoir commencer, il a 19 ans.
« Car cette volonté de leurrer qui est dans les choses lumineuses peut aussi se manifester après coup et par le subterfuge d'une étape connue d'un voyage déjà accompli conduire ainsi les hommes à de trompeuses limites. »
La troupe vend ses services pour lutter contre les indiens, elle est rémunérée au « scalp ».
Et un « scalp » ressemblant à un autre « scalp », les enfants, les hommes, les femmes de la population indienne y passent mais aussi les mexicains qui croisent
la route de ces soldats de l'apocalypse.
Le style, solide où les descriptions sont d'une finesse qui vous font littéralement voir les scènes que vivent les personnages, du
Cormac McCarthy, des livres souvent mis à l'écran.
Les personnages, sans compromis.
Le Juge, « le juge traversa le feu, grand Djinn massif qu'il était, et les flammes le restituèrent comme s'il avait été d'une certaine manière natif de leur élément. », sur son épée « In Accordio Ego. »
L'ex-prêtre Tobin, « Y a guère de justice à voir comme not'Seigneur partage ses dons. »
La femme diseuse d'avenir des saltimbanques, « La femme était assise immobile comme l'interlocutrice aveugle entre Boaz et Jâkin… vrais piliers et varis carte… »
L'Hermite, « …quand Dieu a créé l'homme, le diable était à son côté. »
Toadvine, « …il avait bu tout son argent sauf deux dollars. »
Le Gamin au révérend Green, « Tu vas trainer le Fils de Dieu avec toi là-bas ? »
Glanton, le prêtre parlant de lui « J'ai toujours su qu'il était fou. »
Les loups, « Ils faisaient pas plus de bruit que de la fumée. »
Les Anasazis, « …des rumeurs, des fantômes… »
La Borginnis, « Brûlez-moi ce truc là… »
Cloyce Bell, le gardien, parlant de son frère James, la chose « …si vous le voulez vous avez qu'à le prendre. »
Dans cette lecture, on pourrait se perdre, se trouver, se retrouver et enfin s'y dissoudre. L'auteur s'y est donner coeur et âme, en tant que lecteur (trice) par respect face à cette oeuvre nous nous devons d'en faire de même.
« Car la terre est un globe dans le vide et en vérité elle n'a ni base ni sommet… ce monde si doit rejoindre l'autre. »
A lire bien sur,
A bientôt,
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