AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 500 notes
5
21 avis
4
21 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
3 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je crois que ce livre est mon premier western et il m'a fait passer par diverses émotions. D'abord l'horreur et le dégoût lors des massacres où la violence est d'autant plus insupportable qu'elle est gratuite et, pire encore, exercée comme une banalité qui ne mérite même pas d'attention particulière. Mais aussi, et surtout, une admiration béate devant les descriptions hallucinantes des paysages de l'ouest américain, de la rudesse de son climat, de l'implacabilité de ses pièges. On ne peut s'identifier aux personnages barbares, cruels et sans pitié qui peuplent ce roman mais en même temps on a soif avec eux lorsqu'ils traversent le désert, on frissonne avec eux dans la nuit glaciale et on souffre avec eux d'une flèche dans la jambe... C'est dire la force de l'écriture! Et que penser du personnage du juge, énigmatique à souhait, à la fois philosophant sur le destin et la mort, en même temps que le pire des scélérats, d'une fourberie inimaginable qui n'a d'égale que sa surprenante culture. Serait-il le diable en personne?
Commenter  J’apprécie          61
Dans "Méridien de sang" un gamin traverse une ligne imaginaire, "le méridien", la frontière entre l'humanité et la sauvagerie.

En franchissant cette limite il rencontre d'autres types aussi paumés que lui qui ont aussi fait le pas.

Tous ceux qui traversent cette ligne atteignent l'ultra violence.
Tous ceux qui ont traversé cette ligne y ont trouvé du plaisir.
Tous ceux qui traverseront cette ligne atteindront le point de non retour.
Un présentation de l'homme à l'état brut.
Un peu comme si l'ignominie serait une récompense.
Comme si la violence serait la vraie nature de l'homme.
Comme si une nouvelle civilisation devait systématiquement éradiquer la précédente.
Commenter  J’apprécie          40
Avis de Grybouille :

Amis (es) lecteurs (trices), avant de partir à l'aventure dans ces pages avec la sublime prose de Cormac McCarthy, si vous connaissez une prière, c'est le moment car ce voyage initiatique pour certains, sillon sanglant pour d'autres, creuset d'un « melting pot » sauvage pour les historiens, mais une chose est sûre, pas de rédemption dans ces lointaines contrées sauvages.
Hugh, j'ai dit…

Cormac McCarthy, pour ce roman, nous emmène aux États-Unis d'Amérique dans ce XIXème siècle coincé entre le modernisme de la côte Est, les grandes plaines centrales, l'Ouest tentateur et le Sud sauvage.
Le décor, la localisation de ce voyage sanglant, les jeunes états de Sud américain et le Mexique qui, à l'époque, était encore le théâtre d'une humanité défaillante où le plomb et la poudre étaient des outils de vie et de mort.
Vastes espaces propices au règne de la force et de la terreur, violence, scalp, folie vont jalonner le déplacement de cette troupe de mercenaire.

Comment s'imaginer la dureté de cette civilisation du fond de nos canapés, alors McCarthy relève le défi et nous fait toucher du doigt cette vie que certains on choisit, éradiquer la nation indienne…

L'histoire,
Dès les premières pages, l'ambiance nous pénètre.
Un parallèle avec un autre roman de Cormac McCarthy « La Route » le personnage principal n'a pas de nom, c'est « le gamin », ceci participant à la déshumanisation du récit…

Le Gamin va rencontrer une troupe en formation, « Enrôlez cet homme », et son voyage initiatique va pouvoir commencer, il a 19 ans.
« Car cette volonté de leurrer qui est dans les choses lumineuses peut aussi se manifester après coup et par le subterfuge d'une étape connue d'un voyage déjà accompli conduire ainsi les hommes à de trompeuses limites. »

La troupe vend ses services pour lutter contre les indiens, elle est rémunérée au « scalp ».
Et un « scalp » ressemblant à un autre « scalp », les enfants, les hommes, les femmes de la population indienne y passent mais aussi les mexicains qui croisent la route de ces soldats de l'apocalypse.

Le style, solide où les descriptions sont d'une finesse qui vous font littéralement voir les scènes que vivent les personnages, du Cormac McCarthy, des livres souvent mis à l'écran.

Les personnages, sans compromis.

Le Juge, « le juge traversa le feu, grand Djinn massif qu'il était, et les flammes le restituèrent comme s'il avait été d'une certaine manière natif de leur élément. », sur son épée « In Accordio Ego. »
L'ex-prêtre Tobin, « Y a guère de justice à voir comme not'Seigneur partage ses dons. »
La femme diseuse d'avenir des saltimbanques, « La femme était assise immobile comme l'interlocutrice aveugle entre Boaz et Jâkin… vrais piliers et varis carte… »
L'Hermite, « …quand Dieu a créé l'homme, le diable était à son côté. »
Toadvine, « …il avait bu tout son argent sauf deux dollars. »
Le Gamin au révérend Green, « Tu vas trainer le Fils de Dieu avec toi là-bas ? »
Glanton, le prêtre parlant de lui « J'ai toujours su qu'il était fou. »
Les loups, « Ils faisaient pas plus de bruit que de la fumée. »
Les Anasazis, « …des rumeurs, des fantômes… »
La Borginnis, « Brûlez-moi ce truc là… »
Cloyce Bell, le gardien, parlant de son frère James, la chose « …si vous le voulez vous avez qu'à le prendre. »

Dans cette lecture, on pourrait se perdre, se trouver, se retrouver et enfin s'y dissoudre. L'auteur s'y est donner coeur et âme, en tant que lecteur (trice) par respect face à cette oeuvre nous nous devons d'en faire de même.

« Car la terre est un globe dans le vide et en vérité elle n'a ni base ni sommet… ce monde si doit rejoindre l'autre. »

A lire bien sur,
A bientôt,

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
Une écriture déconcertante d'abord, pas d'identification possible de la part du lecteur, mais qui, au final, est tout à fait adaptée au propos. Une oeuvre d'un noir intense, ultra violente et sans espoir ni rédemption… Méridien de Sang, c'est la chevauchée nihiliste d'une horde sauvage dans une nature puissante et hostile, des protagonistes au seuil de l'humanité dans une ambiance apocalyptique et métaphysique…
Le livre le plus désespérant que j'ai jamais lu !
Commenter  J’apprécie          60
Après avoir lu ce roman, j'ai attendu quelques jours pour écrire cette chronique.
C'est un livre pas facile et qui ne peut laisser indifférent. Certains, au bout d'une cinquantaine de pages le lâcheront et passeront à autre chose, et d'autres, entreront dans ces paysages désertiques, dans cette violence des images et des mots, happés par un je-ne-sais-quoi tenant à la fois au style de l'auteur, à ses longues phrases, aux descriptions des paysages ou des scènes, au caractère des personnages.
J'ai découvert Cormac McCArthy avec "La Route", et fasciné par son écriture, j'ai souhaité mieux connaître cet auteur.
Au risque d'être accusé de commettre un contresens aux yeux de certains, j'ai trouvé de nombreuses similitudes dans la construction de ces deux ouvrages, la Route et Méridien de sang
Dans ces deux romans un gamin est mis en scène. Un gamin de quatorze ans qui a fui sa famille et dont on ignorera jusqu'au bout le prénom. Un gamin seul avec un ou des adultes, confronté à un monde de violence, cherchant à échapper à cette violence dans "La Route", aspiré par elle au contraire dans "Méridien de sang". Un gamin face à un monde nouveau, le monde survivant à notre monde actuel, après une catastrophe, dans "La Route", et le Nouveau Monde, recherché par des colons à la recherche de terres vierges dans ces immensités désertiques de l'Amérique du Nord du XIX ème siècle dans "Méridien de Sang". Un roman dans lequel des hommes blancs détruisent systématiquement la civilisation indienne, hommes, femmes, enfants et également bisons, pour permettre à des colons de s'installer, sauvagerie indienne contre sauvagerie blanche, scalps contre scalps, flèches contre balles, massacres contre massacres, sordide contre sordide. Un monde de violence également entre les membres du groupe, une horde dans lesquels les hommes ne reculent devant aucune bagarre, aucun coup bas, aucun crime.
Le gamin participera à ces crimes.
En mettant en scène ces hommes, ces "adeptes de quelque secte obscure envoyés là pour porter la bonne parole parmi les fauves de ces contrées" Cormac McCArthy nous fait partager un morceau de l'histoire peu reluisante de la création des États-Unis : des gouverneurs payant en or les scalps des indiens tués par cette "meute d'humains à la mine cruelle", des gouverneurs mis en place pour éradiquer toute la civilisation ancienne afin d'établir des familles de colons sur le sol américain.
Menée par quelques hommes aidés par des indiens, Glanton un ancien médecin, un géant glabre prêchant son interprétation de la Bible, un prêtre défroqué, cette troupe hétéroclites d'hommes violents de toutes origines, blancs et noirs, de repris de justice ayant subi la flétrissure, est cette horde sauvage, pour reprendre le titre d'un film célèbre, que furent une partie de ces premiers américains. Une troupe qui après l'un de ses crimes"chevauchait en loques et en sang avec ses ballots de pelleteries ressemblait moins à une troupe de vainqueurs qu'à l'arrière-garde harassée d'une armée détruite reculant à travers les méridiens du chaos et de l'ancienne nuit"
"La Route" était un roman noir, un roman de cendres refroidies, de paysages brûles, "Méridien de Sang" est quant à lui un western rouge, rouge du sang versé, sang des hommes et des bisons, bien sûr, mais rouge aussi du fait de ces déserts, de ces prairies brûles par le soleil, traversées par le lecteur
J'ai été emporté par ces phrases longues décrivant ces paysages nord-américains, et par le vocabulaire riche, mystique parfois quand il fait référence à la Bible. J'ai été souvent très perturbé par ces descriptions parfois difficilement soutenables de cette violence, qui en rappelle d'autres plus actuelles, dans d'autres lieux, sous d'autres cieux.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          141
Le rougeoiement du soir dans l'Ouest


J'ai gardé comme titre le sous-titre du livre en question.Je fais rarement ça mais il est si beau qu'il pourrait être élégiaque, bucolique, poétique.Fausse Route, tiens, un autre livre pessimiste de Cormac McCarthy.Mais attention,c'est du brutal.J'ai mis assez longtemps relativement pour lire Méridien de sang car c'est épuisant.Une horde hétéroclite de types sans foi ni loi,d'une cruauté impensable et totalement fantasmagorique hante le Sud et le Mexique dans les années 1850.Peu importe l'époque,de toute façon on est complètement hors norme,la trace la plus marquante de ce bouquin très riche étant quand même le massacre.Mais alors le massacre élevé au rang d'un art majeur.En quatrième de couv. on cite La horde sauvage,le film de de Sam Peckinpah et on n'a pas tort.La violence ,le baroque,l 'horreur éclatent à chaque chapitre comme les cerveaux et les viscères et ce vieux Sam,pas un enfant de choeur toutefois,est ainsi relégué au jardin d'enfants.

Quelques individus dominants surnagent dans cette sinistre compagnie: Glanton,chef "militaire",le Juge,nommé Holden comme l'acteur principal de la horde sauvage,caution "morale",un colosse qui se pique de philosophie et de dons pour le dessin,mais c'est à l'abattage en série d'Indiens,Mexicains et tous êtres vivants, qu'il excelle vraiment,le Gamin,seul à posséder une éventuelle ébauche de début d'once d'humanité.Cormac McCarthy est un torrentiel aux longues phrases et aux rares virgules.Cruauté à chaque page,scalps et mutilations,colliers d'oreilles diverses,Méridien de sang ou le rougeoiement du soir dans l'Ouest est un opéra baroque, un peu à la sud-américaine,zébré d'éclairs de sang où la boue succède à la poussière,où les femmes sont putains,vieilles ou mortes ou les trois,où l'armurerie est poésie et où l'on danse beaucoup,une danse obscène de violence,où l'homme dégradé a manifestement perdu la confiance de l'immense romancier McCarthy. Immense et fatigant.Ce sillage de la mort dans le Sud et l'Ouest est somptueux, grotesque et fascinant,du Jérôme Bosch du Nouveau Monde.Mais,Dieu,ou Diable,que c'est éprouvant,tous ces crânes fracassés!

Deux mots encore.McCarthy voue un culte à Melville et c'est vrai qu'il y a du Moby Dick dans la quête effrénée et sans limite des assassins de Blood meridian.Et il semble que Ridley Scott ait renoncé à l'adaptation du bouquin,envisagée il y a quelques années et absolument impossible de toute façon, malgré le sens du visionnaire du cinéaste de Blade Runner et Alien.

Commenter  J’apprécie          60
Le gamin a quatorze ans, pas de famille et pas d'amis, mais assez de sauvagerie et de rage de vivre pour enflammer l'Amérique tout entière. En 1850, il met pour la première fois les pieds au Texas – terre de sinistre réputation s'il en fut – et rejoint une bande d'exterminateurs d'indiens. En compagnie de ses « chasseurs de scalps » et sous les ordres d'un tueur dément et d'un érudit sanguinaire, le juge, il va s'enfoncer dans la zone désertique qui sépare les Etats-Unis du Mexique. Là, au milieu des rochers, du vent coupant et des étendus de sable sans fin, la loi n'existe pas. C'est un territoire cauchemardesque où règnent la folie, la haine et la soif de sang. Heureusement pour lui, le gamin ne manque pas de ces douteuses qualités et il est prêt à se battre pied à pied, meurtre après meurtre, pour revenir vivant de ce Tartare terrestre.

Oulala, qu'il est gai ce roman… Sans rire, si vous souhaitez lire des aventures de cowboys généreux et courageux se promenant dans des paysages paradisiaques, mieux vaut passer votre chemin : « Méridien de sang » vous retournera l'estomac plus efficacement qu'une tranche de viande avariée. Mais si vous avez des nerfs solides et voulez découvrir un portrait du Far West sans concession d'une amoralité et d'une noirceur quasi-hypnotiques, tentez donc votre chance ! Vous serez alors happé par un univers à la limite du fantastique, un monde où les villages ne semblent être là que pour être brulés, les hommes pour être massacrés et les rares arbres pour ployer sous le poids des pendus. La violence y est universelle et ne se cantonne pas un camp ou un autre ; peaux-rouges, mexicains et hommes blancs n'y sont que des bêtes à visage humain, tous égaux dans leur brutalité, pour qui l'on peinerait à avoir la moindre trace de sympathie. La lecture sera donc âpre, dure, parfois même pénible – impression renforcée par un style à la fois lyrique et saccadé – mais, la dernière page tournée, vous ne regretterez pas le voyage aussi terrible fut-il. Pas une lecture pour les coeurs trop sensibles, mais une sacrée expérience tout de même.

Alors, un petit tour aux enfers, ça vous tente ?
Commenter  J’apprécie          404
Ce livre porte beaucoup sur la nature humaine. C'est l'homme dans une situation où la seule loi est celle du plus fort. C'est la nature cruelle de l'être humain qui ressort.Ce livre se joue aussi beaucoup sur l'ambiance. C'est une période sale et sombre qui influence beaucoup les personnages qui se laissent aller à leur cruauté.C'est homme qui sont engagés pour tuer des Indiens qui massacrent des gens deviennent même pire que leur ennemi.

Méridien de Sang est un western très rude qui décrit très bien l'époque où se passe l'histoire. C'est une époque où tout était hostile pour ceux qui n'avaient pas d'argent. On est loin de ce qui est représenté par les films Hollywood avec les bons cowboys qui tuent les méchants indiens. Ici, c'est la loi du plus fort.
Commenter  J’apprécie          120
On suit dans ce livre la trajectoire du gamin (the kid) dans un far west qui n'a rien d'héroïque. En ce milieu de XIXème siècle, le destin de ce jeune paumé va se retrouver lié à celui de John Glanton et sa troupe de mercenaires sans foi ni loi, ou si peu, bande de tueurs sanguinaires, capables des pires forfaits, à commencer par le juge, sorte de bras droit de Glanton, espèce de démon à la morale bien particulière.
On est très loin du western traditionnel avec ce roman qui s'appuie sur des faits réels en suivant l'épopée de Glanton, notamment tueur d'indiens dont les autorités payaient les scalps, et qui va s'attirer les foudres des Yumas.
J'avoue avoir eu des difficultés avec ce roman en raison d'une violence froide et constante, mais aussi d'un lyrisme appuyé. Et j'ai eu du mal à visualiser le périple du gamin sur un plan géographique, quelle équipée il a suivie.
Alors on a effectivement ici une idée de la dure et âpre vie de l'Ouest, loin de l'héroïsme du cinéma hollywoodien, mais la vie d'alors ne se résumait heureusement pas à ces escapades sauvages. J'ai davantage préféré "La route" autre roman de McCarthy avec lequel "Méridien de sang" à de nombreux traits communs, à commencer par la dimension apocalyptique.
Commenter  J’apprécie          60
Âpre, brûlant, fièvreux, halluciné.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1521) Voir plus



Quiz Voir plus

La Route de C.McCarthy (SPOIL)

Comment est le monde dans le roman ?

Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

6 questions
721 lecteurs ont répondu
Thème : La Route de Cormac McCarthyCréer un quiz sur ce livre

{* *}