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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Du sang, de la chique et du mollard...
Résumer ce livre pourrait se contenter des trois substantifs ci dessus.
L'Histoire ? Un jeune orphelin quitte le Kentucky vers l'ouest .On est en 1848, la guerre contre le Mexique vient de s'achever et le moins que l'on puisse dire, c'est que la région n'est pas stable, le ministère de affaires étrangères l'aurait classée rouge, sur.
Après quelques mésaventures, et quelques morts, il s'engage auprès d'une bande d'irréguliers qui passe des contrats avec les gouverneurs pour débarrasser la région des indiens. le scalp est payé cent dollars.
Parmi cette bande, deux personnalités se dégagent : Glanton et le juge.

Roman très dur, où les mots, remarquablement choisis, claquent et tuent.
L'homme y est réduit à l'état bestial et la loi du plus fort est omniprésente. L'espérance de vie du " pied tendre " n'excède pas quatre lignes, épilogue inclus.
Ce n'est pas un roman facile.Le style de l'auteur, ses longues phrases, ses dialogues qui ne commencent pas par un petit tiret comme on apprend à l'école et qui paument le lecteur finissant lascivement son mojito sous un soleil qui brûle même éteint, rien n'est fait pour mettre à l'aise.
Pourtant, c'est une oeuvre inclassable, en tous les cas par moi, on est au delà du western classique même si tous les ingrédients s'y retrouvent.
Cette lecture m'a souvent évoqué Mad Max, sans doute pour le soleil de plomb, l'inhumanité et l' homme primitif qui n'a que survie en tête. pour ses villages dévastés et brulés.
On est tout à fait dans l'esprit du "No country for old men", en tous les cas la version film, du même auteur.
Lecture forte, dérangeante, très violente, inhumaine, immorale. Mais très forte.


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Le gamin a quatorze ans, pas de famille et pas d'amis, mais assez de sauvagerie et de rage de vivre pour enflammer l'Amérique tout entière. En 1850, il met pour la première fois les pieds au Texas – terre de sinistre réputation s'il en fut – et rejoint une bande d'exterminateurs d'indiens. En compagnie de ses « chasseurs de scalps » et sous les ordres d'un tueur dément et d'un érudit sanguinaire, le juge, il va s'enfoncer dans la zone désertique qui sépare les Etats-Unis du Mexique. Là, au milieu des rochers, du vent coupant et des étendus de sable sans fin, la loi n'existe pas. C'est un territoire cauchemardesque où règnent la folie, la haine et la soif de sang. Heureusement pour lui, le gamin ne manque pas de ces douteuses qualités et il est prêt à se battre pied à pied, meurtre après meurtre, pour revenir vivant de ce Tartare terrestre.

Oulala, qu'il est gai ce roman… Sans rire, si vous souhaitez lire des aventures de cowboys généreux et courageux se promenant dans des paysages paradisiaques, mieux vaut passer votre chemin : « Méridien de sang » vous retournera l'estomac plus efficacement qu'une tranche de viande avariée. Mais si vous avez des nerfs solides et voulez découvrir un portrait du Far West sans concession d'une amoralité et d'une noirceur quasi-hypnotiques, tentez donc votre chance ! Vous serez alors happé par un univers à la limite du fantastique, un monde où les villages ne semblent être là que pour être brulés, les hommes pour être massacrés et les rares arbres pour ployer sous le poids des pendus. La violence y est universelle et ne se cantonne pas un camp ou un autre ; peaux-rouges, mexicains et hommes blancs n'y sont que des bêtes à visage humain, tous égaux dans leur brutalité, pour qui l'on peinerait à avoir la moindre trace de sympathie. La lecture sera donc âpre, dure, parfois même pénible – impression renforcée par un style à la fois lyrique et saccadé – mais, la dernière page tournée, vous ne regretterez pas le voyage aussi terrible fut-il. Pas une lecture pour les coeurs trop sensibles, mais une sacrée expérience tout de même.

Alors, un petit tour aux enfers, ça vous tente ?
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On est loin de la pantalonnade iconographique hollywoodienne, de la fable du rêve américain et de l'arrogante destinée manifeste.
Ce "Méridien de sang" est une énorme claque, il ne laisse aucun répit au lecteur qui rallie la dernière page exsangue, terrassé par le contenu effroyable et la forme implacable.
Il n'y a personne à sauver dans le Far West de Cormac McCarthy.
Brutalité, cruauté, avidité, hypocrisie, cynisme, perfidie et imposture sont les moteurs de cette société naissante.
Ils seront recyclés plus ou moins discrètement tout au long de la courte et sanglante histoire de ce pays.
A lire impérativement.

PS : Coup de chapeau pour la traduction.
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"Tu es né poussière et tu retourneras poussière"...voilà les premiers mots auxquels je pense une fois la lecture de ce noir roman terminé. Noir et poussiéreux. Cormac McCarthy a le talent de nous plonger dans une époque où le sang et son effusion sont rois et reines.
Des personnages forts....le gamin, le juge,Glanton,Toadvine.
La façon dont McCArthy alterne entre richesse de la langue pour décrire la chasse aux scalps, les paysages et pauvreté du langage chez les chasseurs de scalps .
Merci Cormac.
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Après avoir lu ce roman, j'ai attendu quelques jours pour écrire cette chronique.
C'est un livre pas facile et qui ne peut laisser indifférent. Certains, au bout d'une cinquantaine de pages le lâcheront et passeront à autre chose, et d'autres, entreront dans ces paysages désertiques, dans cette violence des images et des mots, happés par un je-ne-sais-quoi tenant à la fois au style de l'auteur, à ses longues phrases, aux descriptions des paysages ou des scènes, au caractère des personnages.
J'ai découvert Cormac McCArthy avec "La Route", et fasciné par son écriture, j'ai souhaité mieux connaître cet auteur.
Au risque d'être accusé de commettre un contresens aux yeux de certains, j'ai trouvé de nombreuses similitudes dans la construction de ces deux ouvrages, la Route et Méridien de sang
Dans ces deux romans un gamin est mis en scène. Un gamin de quatorze ans qui a fui sa famille et dont on ignorera jusqu'au bout le prénom. Un gamin seul avec un ou des adultes, confronté à un monde de violence, cherchant à échapper à cette violence dans "La Route", aspiré par elle au contraire dans "Méridien de sang". Un gamin face à un monde nouveau, le monde survivant à notre monde actuel, après une catastrophe, dans "La Route", et le Nouveau Monde, recherché par des colons à la recherche de terres vierges dans ces immensités désertiques de l'Amérique du Nord du XIX ème siècle dans "Méridien de Sang". Un roman dans lequel des hommes blancs détruisent systématiquement la civilisation indienne, hommes, femmes, enfants et également bisons, pour permettre à des colons de s'installer, sauvagerie indienne contre sauvagerie blanche, scalps contre scalps, flèches contre balles, massacres contre massacres, sordide contre sordide. Un monde de violence également entre les membres du groupe, une horde dans lesquels les hommes ne reculent devant aucune bagarre, aucun coup bas, aucun crime.
Le gamin participera à ces crimes.
En mettant en scène ces hommes, ces "adeptes de quelque secte obscure envoyés là pour porter la bonne parole parmi les fauves de ces contrées" Cormac McCArthy nous fait partager un morceau de l'histoire peu reluisante de la création des États-Unis : des gouverneurs payant en or les scalps des indiens tués par cette "meute d'humains à la mine cruelle", des gouverneurs mis en place pour éradiquer toute la civilisation ancienne afin d'établir des familles de colons sur le sol américain.
Menée par quelques hommes aidés par des indiens, Glanton un ancien médecin, un géant glabre prêchant son interprétation de la Bible, un prêtre défroqué, cette troupe hétéroclites d'hommes violents de toutes origines, blancs et noirs, de repris de justice ayant subi la flétrissure, est cette horde sauvage, pour reprendre le titre d'un film célèbre, que furent une partie de ces premiers américains. Une troupe qui après l'un de ses crimes"chevauchait en loques et en sang avec ses ballots de pelleteries ressemblait moins à une troupe de vainqueurs qu'à l'arrière-garde harassée d'une armée détruite reculant à travers les méridiens du chaos et de l'ancienne nuit"
"La Route" était un roman noir, un roman de cendres refroidies, de paysages brûles, "Méridien de Sang" est quant à lui un western rouge, rouge du sang versé, sang des hommes et des bisons, bien sûr, mais rouge aussi du fait de ces déserts, de ces prairies brûles par le soleil, traversées par le lecteur
J'ai été emporté par ces phrases longues décrivant ces paysages nord-américains, et par le vocabulaire riche, mystique parfois quand il fait référence à la Bible. J'ai été souvent très perturbé par ces descriptions parfois difficilement soutenables de cette violence, qui en rappelle d'autres plus actuelles, dans d'autres lieux, sous d'autres cieux.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Ce livre porte beaucoup sur la nature humaine. C'est l'homme dans une situation où la seule loi est celle du plus fort. C'est la nature cruelle de l'être humain qui ressort.Ce livre se joue aussi beaucoup sur l'ambiance. C'est une période sale et sombre qui influence beaucoup les personnages qui se laissent aller à leur cruauté.C'est homme qui sont engagés pour tuer des Indiens qui massacrent des gens deviennent même pire que leur ennemi.

Méridien de Sang est un western très rude qui décrit très bien l'époque où se passe l'histoire. C'est une époque où tout était hostile pour ceux qui n'avaient pas d'argent. On est loin de ce qui est représenté par les films Hollywood avec les bons cowboys qui tuent les méchants indiens. Ici, c'est la loi du plus fort.
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Quel roman fascinant et déroutant ! Il y a tellement de choses que je n'ai pas comprises, tellement de questions que je me pose après avoir tourné la dernière page: je ne sais pas ce que l'auteur a essayé de nous dire, quel était son but ou pourquoi tant de scènes horribles dans cette histoire. Je ne sais pas qui était vraiment le juge Holden ou qui était le jeune garçon que l.auteur désigne sous le nom de 'le gamin' comme si sa personne n'avait aucune importance ou que son importance ne se résumait qu'à son rôle dans cette histoire. Je ne sais pas pourquoi le Juge s'en prend à lui à la fin. Il me semble qu'il y a tellement d'interprétations qu'on peut donner à ce roman qu'on ne s'en sort pas; d'ailleurs sur YouTube il y a des heures de causeries et d'analyses sur ce roman.

Beaucoup de lecteurs ont abandonné ce roman en cours de lecture et je ne les blâme pas tellement les scènes de massacres se succèdent et sont horribles à lire. Ce n'est pas tellement l'histoire qui m'a fait continuer ma lecture, non, c'est plutôt le style de McCarthy sa capacité nous faire des descriptions sublimes des grands espaces et des paysages du sud des États-Unis et du nord du Mexique et tout de suite après nous plonger dans le sang et dans l'horreur. Dans ce roman il n'y a pas que les blancs qui s'adonnent aux massacres, il y a les indiens et les mexicains qui en font autant, et quand ce n«,est pas l'homme contre l'homme c'est la nature contre l'homme. Que dire des discours du juge Holden ! Certains sont de petits bijoux.

J'aurai à relire ce roman pour en comprendre d'avantage la portée et la signification, si il y a des passages insupportables il y a aussi de beaux passages et on a pas fini de discourir sur le mérite de cette oeuvre dont l'auteur vient de mourir il y a quelques jours. Cette oeuvre reste présente longtemps à la mémoire de quiconque l'a lue.
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Méridien de sang ou une histoire de la violence. L'auteur nous emporte dans son style inimitable, que d'aucuns pourront trouver parfois un peu trop pompeux, dans une longue chevauchée vers l'ouest et le sud americain égrenant les carnages les plus horribles au rythme d'un cheval au galop. Beauté d'un monde sauvage et laideur des hommes barbares.
L'amérique de Cormac McCarthy s'est construite sur des cendres et des montagnes de corps assassinés.
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Cormac McCarthy est un écrivain américain né en 1933 à Providence (Rhode Island). Après ses études, il rejoint en 1953 l'armée de l'air américaine pour quatre ans, dont deux passés en Alaska, où il anime une émission de radio. En 1957, il reprend ses études à l'université, se marie avec la première de ses deux femmes en 1961 et a un fils. Il quitte l'université sans aller jusqu'au diplôme, et s'installe avec sa famille à Chicago, où il écrit son premier roman. Aujourd'hui Cormac McCarthy vit au nord de Santa Fe (Nouveau-Mexique) dans une relative discrétion et accorde très rarement des interviews.
Cinquième roman de l'écrivain, Méridien de sang date de 1985. S'il est un roman pour lequel l'expression « dantesque » s'applique parfaitement c'est bien celui-ci, tant il répond à sa définition : grandiose dans l'horreur, terrifiant.
Milieu du XIXème siècle. Un gosse de quatorze ans, dit le Gamin, fuit le foyer parental au Tennessee et se fait enrôler dans une bande de mercenaires payés au scalp. le capitaine Glanton mène cette armée loqueteuse et puante composée d'hommes « parés d'organes humains comme des cannibales ». Tout cède sur leur passage, ils pillent, tuent, violent, brûlent, hommes, femmes, enfants, animaux. Aux côtés du capitaine, le juge Holden, un gros homme dotés de multiples capacités (il herborise, il dessine, il sait énormément de choses) tout en ayant une attitude ambigüe vis à vis du gamin.
Le roman est inspiré de faits réels commis par John Joel Glanton et sa bande entre Texas, Mexique, Arizona et Californie entre 1849 et 1850. Un long carnage sans fin, on massacre tout ce qui bouge, on scalpe, ça pue le sang et la tripaille, on incendie masures et campements et la bande crapahute dans des décors dignes de l'enfer, soit c'est le désert et le manque d'eau, soit c'est la neige et le froid, la Nature à l'unisson des Hommes se fait violente avec ses animaux sauvages (« l'ours s'élança en serrant dans sa gueule l'Indien qui se balançait comme une marionnette »).
Cette horreur factuelle est accentuée par l'écriture de Cormac McCarthy, froide, sans aucun pathos ou empathie, empathie pour qui d'ailleurs, tous sont exécrables. Outre ce point, la lecture du récit n'est pas toujours très simple, aucun tiret pour les dialogues et des ellipses en compliquent un peu la compréhension. le lecteur avance dans le texte sans vraiment vouloir savoir comment il va se terminer (se termine-t-il ?), juste subjugué par cet effroyable déferlement de crimes.
Bien sûr, tout le monde ne pourra pas lire ce livre, mais ceux qui y parviendrons se laisserons happer par ce tourbillon fascinant, extraordinaire représentation de ce que peut être la violence humaine et le Mal, avec une légère trace de mysticisme (« S'il avait été dans le dessein de Dieu d'arrêter la dégénérescence du genre humain, est-ce qu'il ne l'aurait pas déjà fait ? »).
Enorme !

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Je crois que ce livre est mon premier western et il m'a fait passer par diverses émotions. D'abord l'horreur et le dégoût lors des massacres où la violence est d'autant plus insupportable qu'elle est gratuite et, pire encore, exercée comme une banalité qui ne mérite même pas d'attention particulière. Mais aussi, et surtout, une admiration béate devant les descriptions hallucinantes des paysages de l'ouest américain, de la rudesse de son climat, de l'implacabilité de ses pièges. On ne peut s'identifier aux personnages barbares, cruels et sans pitié qui peuplent ce roman mais en même temps on a soif avec eux lorsqu'ils traversent le désert, on frissonne avec eux dans la nuit glaciale et on souffre avec eux d'une flèche dans la jambe... C'est dire la force de l'écriture! Et que penser du personnage du juge, énigmatique à souhait, à la fois philosophant sur le destin et la mort, en même temps que le pire des scélérats, d'une fourberie inimaginable qui n'a d'égale que sa surprenante culture. Serait-il le diable en personne?
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Comment est le monde dans le roman ?

Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

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