Perdue en plein coeur du Nevada, la Lune est "la montagne de nulle part", un territoire fascinant, avec ses canyons et ses rochers à pic, désintéressant le plus grand nombre, une montagne qui "se drape dans l'anonymat". Personnage à part entière du roman d'
Howard McCord, la Lune est "une montagne parfaite pour William Gasper", un marcheur qui aime à s'y promener, équipé de ses bottes, de son sac, de nourriture lyophilisée, et d'une arme de poing.
A la question de savoir qui est William Gasper, il vous dirait qu'il ne fait rien pour gagner sa vie, qu'il vit, tout simplement. Et la plupart de son temps, cet ancien tueur de l'armée américaine le passe à arpenter la Lune, ne faisant plus qu'un avec ce paysage quasi-désertique, repensant à son passé et philosophant tout en marchant. Pourtant, cette expédition est différente des autres. Gasper sent une présence. Plusieurs, même.
Sur la Lune s'engage alors une traque lente et passionnante entre lui et ceux venus avec leurs fusils, probablement pour le faire taire à jamais. Profitant de son expérience du terrain, ravivant ses vieux réflexes de soldat aguerri, il s'assurera qu'à ce jeu du chat et de la souris, il ne finisse pas enseveli au fond d'un canyon.
Premier roman d'
Howard McCord, vétéran américain de la Corée et poète récompensé,
L'homme qui marchait sur la Lune vous propulse dans un paysage propre à vous faire perdre tous vos repères. C'est en suivant les divagations de ce cinquantenaire au passé peu ordinaire, parfois teintées de ses souvenirs sur lesquels plâne l'ombre de Cerridwen et de son chat Palug, que vous comprendrez vraiment qui est William Gasper. D'un récit lent et ponctué de réflexions,
McCord a su faire une traque trépidante, aboutissant à un acte final inattendu et impressionnant.