N'aie pas peur d'être toi-même. Faut pas tu vives aussi longtemps pour t'apercevoir à la fin que tu n'as pas vécu du tout.
Un jour, Dieu éteindra toutes les lumières pour rappeler aux gens comme vous que, dans l'obscurité, on ne peut pas dire qui est blanc et qui ne l'est pas. Il faudra traiter d'égal à égal.Vous apprendrez que ce n'est pas la couleur de la peau qui nous rend bons ou mauvais. Et c'est seulement une fois que tout le monde aura appris ça que Dieu rallumera les lumières.
Devenir femme, c'est affronter le couteau. C'est apprendre à supporter le tranchant de la lame et les blessures. Apprendre à saigner. Et malgré les cicatrices, faire en sorte de rester belle et d'avoir les genoux assez solides pour passer la serpillière dans la cuisine tous les samedis.
Pourquoi faut-il une fille change quand elle se maquille ? Pourquoi ne puis-je pas être la même quand je porte du rouge à lèvres que quand mes lèvres sont nues ? Est-ce que ce qui sort de mes lèvres ne devrait pas être plus important que ce qui les recouvre ?
Dans ses histoires, je valsais sur le soleil sans me brûler les pieds.
Avant le christianisme, les Cherokees étaient fiers de leur société matriarcale et matrilinéaire. Les femmes étaient à la tête de la famille, mais le christianisme a donné aux hommes un rôle prédominant. À la suite de ce bouleversement, les femmes ont été écartées de la terre qu'elles avaient possédée et cultivée. On leur a donné un tablier et on leur a signifié que leur place était à la cuisine. Aux hommes, qui avaient toujours été des chasseurs, on a dit qu'ils devaient maintenant travailler dans les champs. Les Cherokees ont vu leur mode de vie traditionnel éradiqué, de même que la répartition des rôles entre les deux sexes, qui avait permis aux femmes d'occuper une place aussi importante que celle des hommes.
« — Je te pardonne, Ruthis. Je te pardonne d’avoir fait de l’école un enfer pour moi. De me dire que je suis moche et une ratée. Oui, je te pardonne. Parce qu’un de ces jours, tu auras mauvaise conscience et tu auras envie de me revoir pour pouvoir t’excuser. Seulement, ce jour-là, je serai tellement loin de toi qu’il faudra que tu prennes une fusée pour parvenir jusqu’à moi. Mais on ne laisse pas n’importe qui rejoindre les étoiles. Je te pardonne aujourd’hui, comme ça, plus tard, quand tu te rendras compte que ta vie est horrible et que nous aurions pu être amies tout ce temps, tu sauras au moins que je t’ai survécu. »
« Un jour, Papa m’a raconté une légende cherokee qui parlait de deux loups. L’un était appelé U-so-nv-i, parce qu’il était mauvais, malhonnête et qu’il avait l’esprit tordu. L’autre s’appelait Uu-yu-go-dv, parce qu’il était sincère, bon et droit. »
« — Les deux loups vivent à l’intérieur de chacun de nous, m’avait dit mon père. Ils se battent jusqu’à ce que l’un des deux soit tué.
Je lui ai demandé lequel des deux loups survit. Il m’a répondu :
— Celui que tu nourris et que tu aimes. »
Vous perdez une personne. Vous vous retrouvez avec un fantôme.
Parfois, je pense que l’univers est juste une lueur. La lueur d’une cigarette dans le noir. Toutes les étoiles, les planètes, les galaxies, les marges infinies. Tout cela est contenu dans le petit bout rouge d’une cigarette dans la main d’un homme, qui, appuyé contre un mur pour suivre des yeux une fille qui rentre chez elle, sait déjà qu’elle n’arrivera jamais jusque-là.