Du côté sauvage

Et voilà, c'est mon tour de donner mon avis sur du côté sauvage, le nouveau roman de Tiffany McDaniel. Tout d'abord, je l'ai lu pour le Challenge Gallmeister et le thème du mois de mars « Girls Powers » et c'était également la lecture commune du mois. Ce n'est pas facile de parler de ce roman, sans le dévoiler. Ce n'est pas facile de parler d'un roman qui m'a tellement pris aux tripes. Ce n'est pas facile de parler d'un roman que j'ai presque eu peur de lire, c'était bête, mais j'avais peur qu'il détrône Betty… Je vais donc essayé de vous en parler à travers les émotions que j'ai ressenties lors de ma lecture.

Autant le dire tout de suite, c'est un énorme coup de coeur pour moi. Tiffany McDaniel a réussit une fois de plus à me faire vivre une de mes plus belles expériences livresques. Cette lecture m'a complètement chamboulé. Je l'ai vécu intérieurement et intensément. J'ai beaucoup pleuré, j'ai souffert, j'ai été par moment tétanisé, j'ai eu peur, je me suis révolté, j'ai eu envie de crier, j'ai eu envie d'y croire, j'ai espéré, j'ai été déçu, et j'ai encore pleuré, j'ai eu honte d'être un homme, j'ai été en colère, et encore une une fois j'ai pleuré…

Vous devez vous dire en lisant tout cela « oh mais il est bizarre ce type, ça donne pas vraiment envie de le lire ce roman »… Et bien vous auriez tort, que je sois bizarre, ça c'est bien possible par contre 😉 Mais rendez-vous compte de la puissance de ce roman et de l'écriture de Tiffany McDaniel, être capable de faire ressentir tout cela à son lecteur… Il n'y a que cette autrice qui y arrive avec moi jusqu'à présent. Alors oui, ce n'est pas une lecture de laquelle on sort indemne, mais après tout, n'est-ce pas cela que l'on cherche lorsque l'on commence un nouveau livre ?

Tiffany McDaniel s'appuie sur un True Crime pour nous raconter l'histoire des jumelles Arc et Daffy à Chillicothe, Ohio. Elle nous plonge littéralement à leurs côtés, dans la tête d'Arc la narratrice. Tiffany McDaniel fait aussi parler la rivière. Cette rivière qui traverse la ville, qui traverse le roman, qui traverse la vie, témoin malgré elle des actes des hommes, réceptacle des larmes des femmes.

Tiffany McDaniel a écrit un roman violent, un roman noir, un roman qui comme dit plus haut prend son inspiration dans des crimes ignobles et barbares. Elle dresse un portrait tellement sale et négatif d'une Amérique en perdition, on pourrait se demander où trouver de la lumière, où trouver de l'espoir… Et c'est là que Tiffany McDaniel excelle, elle arrive à glisser dans toute cette obscurité des touches d'espoir, des phrases pleine de lumière. Elle fait se côtoyer l'horrible et le splendide. Il y a vraiment des phrases somptueuses disséminées dans tout le roman.

J'ai juste envie de dire « Merci », vraiment « Merci » Tiffany pour tout cela, merci d'écrire, merci de partager, merci d'être vous avec toute votre gentillesse et votre sensibilité. Et j'ai aussi envie de vous dire à vous qui allez lire ces lignes, allez-y lisez ce roman, jetez-vous dessus sans vous poser de questions, laissez-vous porter par cette histoire et par la merveilleuse plume de Tiffany McDaniel.
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Du côté sauvage.
Tiffany Mc DANIEL

Arc et Daffy sont des jumelles avec la particularité d'avoir chacune un oeil vert et un oeil bleu en miroir.
Du côté sauvage de leur vie il y a la drogue qui a détruit (et qui continue à détruire) leur famille. Il y a la violence faite aux femmes par les hommes, il y a la prostitution, les fumées rejetées par la papeterie, la rivière tumultueuse et boueuse et les corps de six jeunes femmes disparues dans la région (retrouvées noyées ou disparues à jamais) toutes amies de Daffy et Arc…
Du beau côté il y a leur gémellité, la sororité entre amies, l'adorable mamie Milkweed, les histoires imaginaires qu'elles se racontent et leur amour des belles choses : les papillons, les fleurs, les perles multicolores…
Et entre le côté sauvage et le beau côté il y a la vraie vie.
Et c'est bien là que sont coincées les soeurs Doggs à Chillicothe dans l'Ohio.
S'il y a une chose qu'il me faut admettre c'est le talent de Tiffany Mc Daniel à écrire d'une façon qui lui est propre.
Cette capacité à mettre du très beau et du très violent dans la même phrase.
Ce livre a eu un côté addictif et pourtant je ne l'ai pas véritablement aimé.
J'avais adoré « Betty » mais ici le côté « surnaturel » m'a laissé sur le côté.
Peu importe, cette histoire reste marquante surtout quand on sait qu'elle est inspirée d'une histoire vraie appelée « Les disparues de Chillicothe ».
Un livre qui sent la terre, l'humidité, la boue et les fleurs sauvages.

Des romans uppercuts j'en ai lu mais alors là... Je capitule par KO. Surtout quand on sait qu'il s'inspire de la tragédie des disparues de Chillicothe, un mystère toujours non résolu à ce jour.
La plume de Tiffany McDaniel est, sans surprise, extraordinaire. Notre coeur bat à l'unisson de ceux des jumelles Arc et Daffy. On entend le rire décharné de Tante Clover, et on sent la puanteur de l'usine. Et on se demande, quel avenir, dans ce coin déshérité de l'Ohio, gangrené par la drogue et la prostitution. S'en suivent des pages, parmi les plus poignantes que j'ai lues ces derniers temps. Des pages qui forcent à garder les yeux ouverts face à la vérité qui dérange. Des pages qui ne sont parfois soutenables que grâce à la poésie de Tiffany McDaniel. Des pages que je vous recommande.
Attention cependant à ne pas vous laisser happer par la noirceur du côté sauvage. Une fois lancés dans votre lecture, vous n'aurez plus grand chose à quoi vous raccrocher. Ici, pas de Landon rassurant comme dans Betty. Alors ne vous précipitez pas, vous avez le temps. Je vous promets que c'est un diamant brut. Simplement, rappelez-vous que vous conservez le pouvoir de rentrer les fils de votre vie, même du côté sauvage, pour conserver un peu de la beauté du monde.

J'ai enfin découvert la plume de Tiffany McDaniel avec « du côté sauvage », paru aux Éditions Gallmeister.

Je serais incapable de faire un court résumé puisque je n'arriverais pas à faire ressortir la profondeur de ce roman.

À première vue, ce n'est pas forcément un roman vers lequel je me serais tourné, mais quand j'ai vu les premiers retours dithyrambiques, j'ai été faible et me suis laissé tenter. Et qu'est-ce que j'ai bien fait !!

J'ai été profondément touchée par la façon dont l'autrice a capturé la beauté poétique même au coeur de l'obscurité la plus profonde. J'ai été complètement embarquée par l'histoire d'Arc et Daffy, ses soeurs jumelles à qui rien ne sera épargné. Leur lien m'a souvent émue aux larmes. La force de l'amour qu'elles se portent est magnifique.

J'ai rarement vu des personnages aussi inoubliables ; aucun doute, Arc et Daffy vont me hanter longtemps. Les autres ne sont pas en reste puisque si j'en ai détesté certains profondément, j'en ai adoré d'autres pour lesquels j'ai eu énormément d'empathie.

C'est un roman noir puissant qui nous fait rencontrer des femmes qui, pour fuir la violence insoutenable dont elles sont victimes chaque jour, font appel à leur imagination pour se créer de belles histoires, quitte à perdre une partie d'elles-mêmes.

D'une puissance émotionnelle rarement égalée, j'ai parfois eu besoin de faire des pauses après certains passages tant ils m'ont chamboulée.

Et que dire de ce dénouement qui a fini de m'achever ! Je suis resté bouche bée. Dire qu'il est surprenant serait un euphémisme...


En résumé, je pense que vous l'aurez compris, c'est un immense coup de coeur ! Un roman que je ne suis pas prête d'oublier et que je vous recommande chaudement.

Un immense merci à Louise des Éditions Gallmeister pour ce service presse dont je ne ressors pas indemne.


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Du côté sauvage, l histoire d'Arc et Daffy. Jumelle, fille de parent Junckie, un père mort, une tante à part. Partant mal, pour vivre essentiellement du bon côté.
Tiffany MC Daniels m'a régalée avec son nouveau roman, malgré quelques longueur.
L'auteure nous tient en haleine et sais où nous mener pour nous étonner.
Très bonne lecture

À Chillicothe, personne ne tient ses promesses. Pas même la rivière. “Elle les avait regardées devenir des femmes dans cette ville d'hommes et d'usines.” Et puis elle les a regardées mourir. Elle a porté leurs corps gonflés de flotte, elle a rempli leurs bouches de sa boue, elle a accroché ses brindilles dans leurs cheveux, elle a chahuté leurs os entre ses rochers. Mais ce n'est pas la rivière qui les a dénudées. Ce n'est pas l'eau qui a fracassé leurs mâchoires, qui a tranché leurs gorges.

Elles avaient des rêves, avant ça. Elles étaient les “Reines de Chillicothe”, ces jeunes filles, parmi lesquelles Arc et Daffy. Des jumelles, chacune un oeil vert, un oeil bleu. “La moitié de la même pomme pourrie.” Elles avaient une grand-mère qui leur tricotait des histoires de sorcières et des couvertures avec un beau côté et un côté sauvage - celui des fils et des noeuds. Un père qui leur racontait que la poussière étouffante de l'usine venait des chevaux qui galopaient sous la terre. Une mère qui clouait les vêtements de son mari mort au-dessus des fenêtres pour habiller le vent - ou pour faire croire qu'il y avait encore un homme à la maison. Une tante qui rafistolait les fissures de son reflet en mettant du ruban adhésif transparent sur le miroir. Des amies qui voyageaient parmi les étoiles grâce à un rouleau de papier toilette devenu télescope. Grâce à la drogue aussi, cette fausse alliée qui troue les vêtements et vole les rêves.

Elles se sont accrochées de toutes leurs forces à ces histoires, Arc et Daffy, malgré leurs matelas pleins de fourmis et leurs dessins à même le sol. Malgré la rivière qui ondule, menaçante, à chaque fin de chapitre, et malgré les araignées qui rampent dans les chambres des petites filles. Et lorsque leur réalité était trop moche, il leur suffisait de se raconter des histoires et de retourner la couverture du bon côté.

Comme Arc et Daffy, le lecteur se laisse attraper lui aussi par la puissance d'évocation de ces récits, comme venus d'une langue oubliée. L'écriture de Tiffany McDaniel est à la fois jeune et ancienne. C'est une écriture qui se souvient et qui déterre, pleine d'une sagesse qui colle aux semelles comme de la boue.

Tiffany McDaniel : l'autrice qui me fait pleurer...
C'est violent, dur, abject, inhumain, d'une insoutenable cruauté, mais comment fait l'autrice pour y amener de la beauté dans la tragédie, de la poésie dans les plus petits détails, de l'amour quand il n'y en a plus.
C'est sa marque, son style inimitable. Bravo pour le travail du traducteur.
Et pour ne pas oublier ces malheureuses jeune femmes à qui justice n'a pas été rendue, lisez ce livre.

ALERTE chef d'oeuvre !
Ce roman nous plonge la tête et le coeur dans un univers noir et poétique à la fois. À l'image d'une rivière en apparence claire et calme mais qui vous attire vers ses fonds agités et boueux.

Du côté sauvage est si immersive que j'ai eu la sensation plusieurs fois de boire la tasse et de garder le goût de l'eau de la rivière dans la bouche. Comment peut avoir autant de talent ? Comment était-il possible de faire naître la lumière de l'obscurité dans 700 pages ?

On ne ressort pas indemne de la lecture du côté sauvage. Malédiction ou charme "crache crache petit araignée et dis moi où tu vas la cacher" j'ai été prise dans la toile. Subjuguée par cet univers et le coeur en miettes par autant de souffrance.

Si je me penche au-dessus de la rivière, j'aperçois mon visage à la surface, tel un miroir ondulé, mais qu'il y a-t-il dans le fond ?

Une lecture d'autant plus poignante qu'elle est inspirée de faits réels et dédiée aux six victimes de Chillicothe, six femmes disparues et assassinées.

C'est un vrai coup de coeur ❤

[Je remercie @editions_gallmeister et @gleephapp pour m'avoir fait découvrir ce magnifique roman]

Que dire qui n'a pas déjà été dit sur l'immense talent d'écriture de Tiffany McDaniel ?

Après avoir terminé de lire ce troisième roman de l'autrice, je suis une nouvelle fois admiratif de sa plume et fasciné par la poésie avec laquelle elle parvient à dépeindre l'atrocité, la rendant alors presque douce.

C'est à Chillicothe, dans l'Ohio, que les deux soeurs jumelles Arc et Daffy survivent tant bien que mal au quotidien sordide et empli de ténèbres qu'elles tentent de fuir, grâce au monde imaginaire qu'elles se créent. Ici, il y a parfois le beau côté, mais il n'est rien comparé au côté sauvage qui a tracé pour toutes ces femmes un chemin cruel et tortueux vers l'addiction et la prostitution. D'autant plus que bientôt, les cadavres s'accumulent dans la rivière, qui toutes, les attire.

J'ai énormément apprécié les croyances de Mamie Milkweed qui ponctuent ce roman, tout comme les petits poèmes gribouillés par Daffy, les histoires d'une mère et les métaphores imagées d'un père. C'est certes sombre, dur et violent, mais c'est de nouveau terriblement touchant et toujours débordant d'empathie. Ce roman est inspiré d'un fait divers réel encore non élucidé à ce jour, et constitue un vibrant hommage à toutes celles dont l'existence ne compte presque plus aux yeux de la société et qui viennent à disparaître sans qu'on cherche à ce que justice leur soit faite.

Je plaide coupable, mais il est impossible pour moi de ne pas mettre 5 étoiles à un roman de Tiffany McDaniel !

Noyée ! Je flotte dans une histoire dont il ne demeurera rien. Il n'y a que la rivière qui soit sympathique dans ce livre et peut être est-ce une vraie délivrance que d'y finir noyée. Fallait-il 700 pages pour nous convaincre que la drogue détruit les vies et ravage même les petites villes ?
J'ai beaucoup aimé les précédents livres de l'autrice et j'espérais une fois encore passer un bon moment. J'ai plutôt apprécié l'histoire (inspirée d'un fait divers survenu dans la ville où habite l'autrice) dans sa première moitié. de bonnes descriptions, une histoire touchante de petites jumelles aux yeux bleus et verts inversés. C'était pas mal trouvé. Quatre étoiles étaient en route. Et puis ça s'est gâté! Des petites filles devenues prostituées accros aux seringues ? Fortes dans leur tête mais absolument incapables de se défendre et de s'organiser face aux agressions? On recommence et on recommence. Une seule intervention dans le motel. Les clients ? Parfois habituellement violents, mais on y retourne! Ce n'est pas noir, c'est inutilement glauque et artificiel. A la fin de l'histoire (aberrante) on n'a pas avancé d'un pouce et bizarrement on peut se demander pourquoi ça s'arrête à 6. Il y a décidément quelque chose de "grippé" dans ce récit.